J.K. Rowling réplique à Vladimir Poutine après que le président russe a comparé le traitement de son pays par l’Occident à la culture d’effacement dont a été victime l’auteure d’Harry Potter.
La première actualité ci-dessous a paru dans la presse américaine et a été traduite par notre contributrice fidèle, Nathalie Généreux, traductrice agréée de l'anglais et de l’espagnol vers le français de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ).
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Nathalie Généreux |
H.P. |
J. K. Rowling |
J.K. Rowling riposte à Vladimir Poutine après que le président russe a comparé le traitement de son pays par l’Occident aux critiques contre l’autrice d’Harry Potter.
Dans un message partagé sur son compte Twitter, l’écrivaine a déclaré que les critiques de la culture de l’effacement (ou cancel culture [1] ) ne sont « pas des plus appropriées » lorsqu’elles sont faites par ceux qui « massacrent des civils ».
L’écrivaine a également ajouté un lien vers un article de 2021 de la BBC News sur Alexei Navalny, l’opposant russe condamné à la prison, et dénoncé l’invasion de l’Ukraine.
« Les critiques de la culture de l’effacement du monde occidental ne sont pas des plus appropriées lorsqu’elles sont faites par ceux qui massacrent des civils dont le seul crime est de résister, ou qui emprisonnent et empoisonnent leurs critiques », a-t-elle écrit sur Twitter, ajoutant le mot-clic [2] #StandWithUkraine.
Poutine s’est plaint de la culture de l’effacement lors d’une vidéoconférence télévisée avec des personnalités du monde culturel, affirmant que l’Occident essayait d’ « effacer » la Russie, et a comparé le traitement de son pays aux critiques auxquelles Rowling a fait face pour avoir émis des opinions qui ont été perçues comme transphobes par certains. Le président russe, qui se présente comme le porte-drapeau des valeurs culturelles conservatrices, s’est élevé contre les droits des personnes transgenres et homosexuelles.
« J.K. Rowling a récemment été effacée parce qu’elle ... ne plaisait pas aux gens qui soutiennent la soi-disant liberté des personnes transgenres », a déclaré Poutine, s’adressant par lien vidéo aux travailleurs du secteur des arts et de la littérature. Aujourd’hui, ces mêmes personnes essaient d’effacer un pays au complet dont l’histoire remonte à plus de 1 000 ans. Je parle de la discrimination croissante de tout ce qui est lié à la Russie, de cette tendance qui ressort dans certains États occidentaux. »
La Russie a fait face à une forte condamnation internationale et à de nouvelles sanctions à la suite de la décision de Poutine d’envahir l’Ukraine fin février. Dans ses remarques, le président russe a poursuivi en comparant la situation actuelle de la culture russe en Occident à la censure dans l’Allemagne nazie.
« Tchaïkovski, Chostakovitch et Rachmaninov sont exclus des lieux culturels, les écrivains russes et leurs livres sont interdits, a déclaré Poutine », sans présenter de preuves. « La dernière fois qu’une campagne aussi massive visant à détruire la littérature défavorable à la Russie a été menée par les nazis en Allemagne il y a près de 90 ans. »
Rowling avait précédemment révélé que son association caritative pour les enfants, Lumos, travaillait avec le gouvernement ukrainien depuis 2013, et elle a lancé un appel aux dons le lendemain de l’invasion russe pour aider « les milliers d’enfants piégés par les combats dans les orphelinats d’Ukraine ».
« Un rappel : Je vais personnellement égaler tous les dons à notre appel de dons d’urgence, jusqu’à concurrence d’un million de livres sterling (1,17 million d'euros). Si vous en avez la possibilité, vous pouvez faire un don ici. Encore une fois, merci à tous ceux qui l’ont déjà fait », a-t-elle tweeté.
[1] le "cancel culture" - paru sur ce blog
[2] Dans le cadre d’une révision des textes publiés ici, il s’est avéré que « mot-clic » est employé au Canada tandis que « mot-dièse » est préféré en France et dans d’autres pays francophones. La recommandation officielle pour la francisation de "hashtag", publiée en 2013 au Journal officiel français, a beaucoup fait rire les utilisateurs de Twitter. Les inventeurs du « mot-dièse » répondent sur BFMTV .
Voir aussi :
« En France il ne faut plus dire hashtag, mais mot-dièse. A tort. »
Hashtag ou mot clic ? Le Devoir (Canada)
Lectures supplémentaires :
Madame Brink contre Monsieur Poutine
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La diffusion de la langue anglaise sur les voies de circulation
Un camion chargé de milliers d'exemplaires du thesaurus de Roget a renversé sa charge en quittant New York. Les passants ont été stunned, startled, aghast, stupefied, confused, shocked, rattled, paralyzed, bewildered, dazed, surprised, dumbfounded, flabbergasted, confounded, astonished & numbed.
(Le thésaurus de Roget est un thésaurus tres connu de langue anglaise, créé en 1805 par Peter
Mark Roget (1779–1869), médecin britannique, théologien naturel et lexicographe. Le manuscrit original est conservé aux Karpeles Manuscript Library Museums, aux États-Unis, une collection privée de plus d'un million de manuscrits et de documents, la plus grande collection de ce type au monde.)
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Un linguistique passionné devant la justice américaine
L'actualité ci-dessous a paru dans la presse américaine et a été traduite par notre contributrice fidèle, Magdalena Chrusciel, interprète/traductrice jurée à Genève, a été notre traductrice du mois de mars 2013.
Un homme anti-LGBTQ est accusé d’avoir menacé l’éditeur Merriam-Webster d’attentat à la bombe en raison d’une définition du mot « girl » (fille). Un homme a été arrêté cette semaine, soupçonné d’avoir proféré des menaces, inspirées par ses convictions anti-LGBTQ, contre Merriam-Webster, éditeur d’un dictionnaire américain réputé.
Selon le bureau du procureur fédéral pour le district du Massachusetts, Jeremy David
Hanson, 34 ans, a été accusé d’avoir menacé de commettre des actes de violence. Du 2 au 8 octobre, 2021, selon la plainte pénale, l’éditeur avait reçu des messages et des commentaires menaçants « indiquant un parti pris contre certaines identités de genre sur la page de contact de son site Web, ainsi que dans la section des commentaires des pages Web correspondant aux articles consacrés aux mots "girl" (fille) » et "female" (femme) ». Hanson a été identifié comme l’auteur desdits messages et commentaires, ont déclaré les procureurs.
Le 2 octobre, Hanson a publié, sous le pseudonyme « @anonYmous » un commentaire sur la définition de « female » (femme) du site Web du dictionnaire, ont déclaré les procureurs. Il précisait dans son commentaire: « Il est absolument écœurant que Merriam-Webster raconte maintenant des mensonges flagrants et fasse de la propagande anti-science. Il n’existe pas d’«identité de genre ». L'imbécile qui a écrit cet article devrait être traqué et abattu. »
On accuse également Hanson d'avoir utilisé la page de contact du site Web pour envoyer un message d’insulte anti-transgenre. Dans son message, il déclare qu’il faudrait « tirer des coups de feu sur le siège de la maison d’édition et y poser une bombe », aux dires des procureurs. Selon Hanson, l’entreprise avait « cédé au programme culturel marxiste » en modifiant « la définition de "female" (femme) dans le cadre des efforts de la gauche visant à corrompre et dégrader la langue anglaise, en niant la réalité ». Dans ce même message, il a traité l’éditeur de « repère de marxistes malfaisants », déclarant que tous ses employés devraient être tués, a précisé le parquet.
Les procureurs ont également allégué qu'il avait, le 8 octobre, publié un autre message dans lequel il menaçait de poser une bombe dans les locaux de Merriam-Webster. Suite aux menaces reçues, les bureaux de l’éditeur ont été fermés pendant environ cinq jours ouvrables, ont indiqué les procureurs.
Arrêté mardi, Hanson a comparu une première fois devant un tribunal de Californie, ont indiqué les procureurs. S'il est reconnu coupable, il encourt une peine maximale de cinq ans de prison fédérale et de trois ans de liberté surveillée, ainsi qu’une amende de 250 000 dollars, a indiqué le parquet.
avec l'aide précieuse de René Meertens
Lectures supplémentaires :
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