Dans le cadre du fameux programme d’échange Erasmus et en tant qu’étudiante en Master d’Anglais, j’ai étudié à Swansea, au Pays de Galles. Les frais d’inscription élevés rendent la qualité de l’enseignement ainsi que la vie universitaire bien meilleure qu’en France, où les frais d’inscription sont peu élevés. Le rapport élève-professeur notamment est plus valorisé au Royaume Uni. J’ajouterais aussi que les étudiants y sont notés plus généreusement que dans les universités françaises, qui connaissent un taux d’échec relativement élevé, surtout en 1ère année.
Alors qu’en France, les cours sont majoritairement imposés, le système britannique permet aux étudiants de choisir les cours de leur choix. Par ailleurs, l’université de Swansea est réputée pour ses cours de traduction. J’en ai donc profité pour choisir des cours pratiques et théoriques sur la traduction parmi lesquels une introduction à la théorie de la traduction, un cours de traduction assistée par ordinateur, de traduction automatique,…
Je vis maintenant aux Etats-Unis pour quelques mois et avoir vécu dans ces deux pays m’offre une perspective plus large sur les différences entre l’anglais britannique et américain.
Toute personne ayant un intérêt dans la langue anglaise sait que l’anglais américain et l’anglais britannique diffèrent en plusieurs points : prononciation, vocabulaire, orthographe, etc…
De nombreux exemples sont répertoriés dans les dictionnaires français-anglais. Ainsi, et pour n’en citer que quelques uns, « frange » se traduit à la fois par « bangs » (US) et « fringe » (Br.), tout comme « camion » a pour traduction « truck » (US) et « lorry » (Br.), « faveur » peut s’écrire « favor » (US) ou « favour » (Br.) de même que « centre » à deux orthographes possibles : « center » (US) et « centre » (Br.).
Mais comme souvent, la théorie s’avère insuffisante et seule une immersion totale en milieu anglophone permet d’appréhender pleinement les subtilités des deux "langues".
Ainsi, les britanniques vivent dans un « flat » et non un « apartment », ils agrémentent leur « Hi ! » d’un « Y’alright », au lieu de « How are you ? » et vous remercient par un « Cheers mate » quand les Américains diront plutôt « Thanks man ».
De la même manière, l’étudiant britannique « revise » quand l’américain « studies », et conclue ses sms par un « XXX », qui se traduit par « bisous ».
Bien que « cool », « great » et autres « amazing » soient tout à fait monnaie courante au Royaume Uni, ses habitants ont tendance à montrer leur enthousiasme pour quelque chose en le qualifiant de « lush ».
Alors que les Américains désignent un coffre de voiture par le mot « trunk » et font le plein de « gas », les Britanniques parlent de « boot » et de « petrol ».
D’autres termes très utilisés au Royaume Uni mais peu, voire pas du tout aux Etats Unis sont « proper », « in a bit » et « chav ». Ce dernier renvoie au français « racaille », un terme péjoratif désignant des délinquants avec un code vestimentaire particulier. Ce concept n’a à ma connaissance pas d’équivalent au Etats Unis, où la délinquance se décrit plutôt en termes d’ethnicité et est représentée par différent « gangs ».
Une autre différence majeure est qu’alors que le terme américain pour désigner l’université est « college » ou « school », les britanniques ont systématiquement recours à l’abréviation « uni », un terme totalement inconnu de l’autre côté de l’Atlantique.
Pour conclure, telles deux sœurs jumelles qui auraient grandi dans deux coins du globe opposés, l’anglais américain et britannique ont malgré leur évidente unité, de nombreuses différences.
Laura Vallet
"We have really everything in common with America nowadays, except, of course, language", Oscar Wilde, The Canterville Ghost (1887)
Si vous aussi vous avez étudié au Royaume Uni et aux Etats-Unis, nous vous invitons à partager votre expérience.
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