Voici l’édition actuelle d’une série d’entretiens mensuels avec des traducteurs français<> anglais reconnus professionnellement.
Jonathan Goldberg, votre bloggeur (lui-même traducteur professionnel), pose des questions à Corinne McKay, traductrice indépendante célèbre. *
Vous trouverez a la fin de cet entretien un lien vers le CV de Corinne.
Corinne McKay, CT est certifiée par l’ATA. Depuis son domicile de Boulder, dans le Colorado, elle traduit des documents juridiques, des communications d’entreprise et des documents sur le développement international pour des clients privés et des agences de traduction, basés aux Etats-Unis et en Europe. |
Elle est actuellement la présidente de l’association des traducteurs du Colorado ainsi qu’à la tête de la commission des relations publiques de l’association américaine des traducteurs. Corinne a publié en 2006, « Comment réussir en tant que traducteur indépendant », qui s’est depuis vendu à plus de 3500 copies et qui est devenu une référence incontournable dans l’industrie de la traduction. Corinne utilise son temps libre pour skier, faire de la randonnée et du vélo dans les montagnes des Rockies avec son mari et leur fille, ou bien vous la trouverez les mains dans la terre à s’occuper de son jardin potager et de ses fleurs. Voir les sites de Corinne : http://www.thoughtsontranslation.com http://www.translatewrite.com |
J. Donnez-nous un aperçu de votre parcours
C. J’ai un diplôme de français et d’anglais (y compris un an passé à étudier en France) ainsi qu’un master en littérature française. J’ai commencé par enseigner pendant huit ans en collège et en lycée, puis lorsque mon mari et moi avons voulu avoir un enfant, j’ai souhaité trouver une profession qui me permette d’utiliser mes compétences linguistiques tout en pouvant travailler de chez moi. J’ai débuté à mon compte en 2002 et je ne l’ai jamais regretté !
J. Quels sont vos projets de traduction préférés ?
C. J’aime particulièrement traduire des documents pour le secteur du développement international ; par exemple des documents pour des projets financés par l'USAID ou la Banque Mondiale, dans des pays francophones. C’est vraiment gratifiant de pouvoir utiliser mes compétences linguistiques d’une manière qui aura un impact sur la vie, la santé et le bien-être d’individus.
J. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la profession de traducteur indépendant ?
C. Le secteur de la traduction est prospère et je pense que la demande en traducteurs hautement qualifiés continuera à dépasser l’offre dans un avenir relativement distant. Mais ceci étant dit, il est tout de même très important de bien planifier votre période de démarrage : comptez sur au moins 6 mois et probablement plutôt près d’un an avant d’avoir une base de clients réguliers.
J. Quels sont les avantages et les inconvénients lorsque l’on est traducteur indépendant ?
C. J’aime pouvoir prendre moi-même des décisions concernant mes affaires, j’aime apprendre quelque-chose de nouveau grâce à chaque document que je traduis, j’aime pouvoir passer du temps avec ma famille et profiter de mon temps libre pour mes loisirs tout en gagnant un revenu agréable et en travaillant de chez moi. Mais cela peut aussi être stressant de porter plusieurs casquettes et de devoir tout faire pour s’assurer qu’une petite entreprise indépendante réussisse. Lorsque vous êtes salarié, vous travaillez en général sur des tâches bien définies et quelqu’un d’autre s’assure de tout le reste. En tant qu’indépendant, vous êtes responsable de tout : du marketing, de la facturation, du recouvrement, de la comptabilité, des relations clients, des problèmes techniques, du classement, du déchiquetage, de la conception d’un site internet et même du nettoyage de votre bureau.
J. Percevez-vous la traduction automatique comme une menace pour notre secteur d’activité ?
C. La traduction automatique et la traduction par des individus sont faites pour des fonctions complètement différentes. La traduction automatique est rapide, pas chère et parfaite pour comprendre l’essentiel d’un document. Mais quand vous avez vraiment besoin de faire passer un message correctement, seul un traducteur humain peut remplir cette tâche. Dans la sphère la plus élevée de notre secteur d’activité (ce qui je pense devrait être l’objectif de tous les traducteurs), je pense que nous sommes encore loin, très loin du temps où la traduction automatique sera en concurrence directe avec ce que les traducteurs humains peuvent produire. À l’opposé du marché, je pense que les traducteurs qui ne se font payer que quelques centimes le mot ont des raisons de s’inquiéter, car si un client peut se satisfaire d’une traduction médiocre, alors c’est encore plus tentant de pouvoir l’obtenir gratuitement plutôt que d’avoir à la payer.
Voir la bio de Corinne
* L’interview a été menée en anglais et traduite par Marianne Reiner.
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