Le mot français parole vient du français moyen, lequel dérive du bas latin parabola, signifiant expression.
En français, parole est souvent utilisé au sens strict du terme, ex.: perdre la parole, prendre la parole, une parole blessante, etc. (au pluriel, les paroles sont le texte d'une chanson). Mais, parole sert également à suggérer une promesse faite ou une affirmation énoncée par un individu sur laquelle d'autres pourront ou non compter.
En anglais, le terme « word » est souvent utilisé dans le sens d'expression écrite ou parlée, par exemple: The book contained many unintelligible words; he uttered only one word. Mais « word » peut être employé dans le sens particulier d'une promesse ou d'une affirmation et, dans ces cas, l'équivalent français est souvent parole, ainsi qu'en témoignent les expressions suivantes:
Bref, parole et « word » ont l'un et l'autre un sens général, ainsi que le sens particulier d'une promesse faite ou d'une affirmation énoncée, comme dans les neuf expressions précitées.
Dans ce sens particulier, le terme parole est entré dans la langue anglaise pour désigner initialement « une promesse s'accompagnant ou non d'un engagement sur l'honneur; plus spécialement: la promesse d'un prisonnier de guerre de satisfaire à certaines conditions en échange de sa libération. » (Merriam Webster Online Dictionary). Par une convention de libération conditionnelle, un P.G. s'engage envers ses gardiens à respecter certaines obligations déterminées (ex.: ne pas porter d'armes, ne pas s'évader) en échange de faveurs particulières telles qu'une remise en liberté ou un allègement de la captivité.
Ce néologisme anglais dérive du français parole d'honneur. Par la suite, il s'est appliqué de façon analogue aux détenus, étant alors entendu dans le sens d'une « libération conditionnelle d'un prisonnier purgeant une peine de durée indéterminée ou inachevée. » (MW) Nous parlons désormais en anglais d'un "parolee", c'est a dire un prisonnier « on parole » (en liberté conditionnelle) dès lors qu'un « parole board » (comité de libération conditionnelle) a décidé d'une libération anticipée. Nul n'étant prophète en son pays, le français n'utilise pas le terme parole!
Jonathan Goldberg
Le présent billet a été traduit de l'anglais par Jean LeClercq et apparaît également dans le blog de René Merteens: http://vieduguide.blogspot.com.
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