Avant d’expliquer ce mot, il faut rappeler, qu'en anglais, « grassroots » s’emploie littéralement (et comme substantif) pour désigner, en géologie, des couches superficielles ou, en botanique, des racines d’herbe (dans ce cas, en deux mots : « grass roots »).
En revanche, « grassroots » employé figurativement (et comme adjectif) veut dire « populaire » ou « de base », par exemple dans l’expression « grassroots campaign » (campagne s'adressant à des gens ordinaires). Dans le sens tant littéral que figuré, il s’agit de quelque chose qui sort de terre, comme le gazon naturel, qui se situe « au ras des pâquerettes », par opposition à quelque chose d'artificiel ou d'imposé d’en-haut.
Le mot « turf » renvoie lui aussi au gazon et à la pelouse. (Dans un contexte particulier, il peut vouloir dire course hippique.)
Astroturf ® est la marque commerciale d’une société qui vend de l’herbe artificielle utilisée dans les stades. Les mots « grass roots » (ou « grassroots ») « turf » et « astroturf » ® ne sont pas des néologismes.
En revanche, le mot « astroturfing » a été forgé il y a quelques années seulement pour désigner l’acte de mener une campagne, surtout politique ou commerciale, qui donne l’impression d'être populaire et spontanée, mais qui, en réalité, est aussi artificielle que l’astroturf. Donc l’astroturfing est employé par une entité organisée qui cherche à promouvoir une idée, un produit, une campagne ou un candidat. Il s’agit d’orchestrer les choses d’une manière qui semble provenir de différentes sources et bénéficier d'un large soutien, tout en employant des méthodes de désinformation. Cela s'opère grâce à des lettres écrites aux journaux, des articles orientés publiés dans des blogs, ou des opinions, dites impartiales, exprimées par d’autres canaux d'information.
Le recours à l’astroturfing se répand rapidement comme nouvel outil de la guerre menée sur la Toile. Pour citer le journal américain, The Boston Globe du 6 janvier 2012 :
Une nouvelle menace plane désormais sur la Toile. Jusqu'ici, l'histoire des « cyberguerres » a été celle de l'escalade des logiciels. Des criminels de l'ombre (ou des adolescents qui s'ennuyaient) concevaient des codes - toujours plus pointus - permettant d'infester les logiciels, d'inonder de spams ou de subtiliser des numéros de cartes de crédit... Mais, la matière première d'une toute nouvelle forme d'agression, analysée récemment par des informaticiens californiens, n'est pas le logiciel, mais le public. De gros bataillons de mercenaires sont recrutés pour aider à déformer le paysage socio-médiatique – en vantant les mérites de tel ou tel produit, en diffusant des spams convaincants, en ouvrant des comptes sur des réseaux sociaux ou en effectuant d'autres tâches. Cela donne à ceux qui les emploient de nouveaux moyens de faire à peu près n'importe quoi, de l'usage de techniques commerciales contestables au vol pur et simple.
Voir aussi:
Detecting and Tracking the Spread of Astroturf Memes in Microblog Streams
School of Informatics and Computing, Indiana University, Bloomington, IN, USA
D’autres expressions qui comprennent le mot « turf » :
Turf war
Ce terme est défini par la base de données « Wordnet » comme « une âpre lutte pour un territoire, un pouvoir, une domination ou des droits ». Par exemple: « a turf war erupted between street gangs». Ces querelles de territoire opposent des bandes, des mafias, des seigneurs de la guerre, des militants de partis politiques, des groupes religieux, etc. qui se disputent tel ou tel secteur ou point particulier de vente de drogue, ou de collecte illégale de fonds ou de dons, ou encore de prosélytisme politique ou religieux.
Surf and turf
Type de cuisine qui associe viande et fruits de mer (en particulier le homard et le steak), ou les restaurants qui proposent cette cuisine.
Not exactly my turf |
Ce n'est pas mon rayon (/ma spécialité) |
It comes with the turf |
Ce sont les risques du métier |
J.G. & J.L.
Cela donne à ceux qui les emploient de nouveaux moyens de faire à peu n'importe quoi
Un mot manque à la fin du texte. 'à peu près n'importe quoi'
Cordialement
Rédigé par : Robert | 31/03/2012 à 03:01