Nathalie Reis
Jonathan Goldberg, votre bloggeur (lui-même traducteur), pose des questions à Nathalie Reis, traductrice professionnelle (anglais-français), née en Corse et habitant Londres depuis 1991. Nathalie est mariée, mère de deux enfants, elle fait de la Zumba (programme de conditionnement physique), prend des leçons de danse indienne et aime se promener avec son chien.
Jonathan : Comment en êtes-vous arrivée à la traduction ?
Nathalie : J'ai commencé à apprendre l'anglais au collège comme la plupart des jeunes de ma génération. J'ai tout de suite adoré cette langue et dès 13 ans, je faisais régulièrement des séjours linguistiques en Angleterre pour me perfectionner. À 16 ans, je me débrouillais déjà très bien, et la traduction est devenue une évidence assez rapidement. À titre d'anecdote, quand je m'ennuyais en classe, je traduisais ce que disaient mes professeurs et prenais mes notes en anglais ou, quand un livre me plaisait, j'en traduisais un chapitre…pour le plaisir. Cette gymnastique cérébrale me fascinait ! Puis j'ai quitté ma Corse natale pour faire une licence d'anglais à Aix-en-Provence, suivie d'une maîtrise en économie (avec anglais) à Paris pour me spécialiser. Dans le cadre de cette maîtrise, j'ai effectué un stage de 6 mois à Londres et c'est à ce moment-là que j'ai rencontré mon mari et décidé que l'Angleterre serait ma nouvelle patrie. La traduction était toujours ma priorité et pour conclure mes études universitaires, j'ai passé le Diploma in Translation du Chartered Institute of Linguists. Un vrai bonheur !
Jonathan : Avez-vous trouvé difficile de trouver des clients et de vous établir en tant que traductrice professionnelle ?
Nathalie : J'ai eu beaucoup de chance. Quand je suis arrivée à Londres en pleine récession (1991), pour gagner ma vie, j'ai enseigné le français économique et commercial à l'Alliance française de Londres, une expérience très enrichissante qui m'a ouvert les yeux sur le monde des affaires d'une part et fait rencontrer des gens intéressants, de l'autre. Un de mes élèves était directeur d'une agence de traduction et m'a donné l'opportunité de faire mes vrais débuts en traduction. Je n'avais même pas d'ordinateur à cette époque et travaillais à son bureau. Puis, ma carrière a progressivement pris de l'ampleur et j'ai aujourd'hui plus de 16 ans d'expérience.
Jonathan : Quels sont vos domaines de spécialisation ?
Nathalie : Je travaille essentiellement sur des textes économiques et commerciaux, en particulier dans les domaines de la finance, des ressources humaines et du marketing. J'ai traduit de nombreux sites Internet dans des domaines aussi variés que la mode, le commerce de détail, le tourisme, l'éducation. Je travaille également beaucoup pour des organisations internationales comme l'UNDP, l'UNESCO et la Banque mondiale. Pour trancher avec ces domaines « sérieux », comme je suis passionnée d'art, j'ai eu la chance de pouvoir traduire deux livres d'art. J'aimerais pouvoir en traduire d'autres, mais le monde de l'édition est très fermé et faut-il l'ajouter, la traduction littéraire pas toujours très bien rémunérée.
Jonathan : Travaillez-vous pour des agences ou pour des clients privés ?
Nathalie : Les deux. Mes traductions proviennent à 70% d'agences et le reste de clients privés. Les deux présentent leurs avantages et leurs inconvénients et cette situation me sied parfaitement.
Jonathan : La traduction est un métier très solitaire. Souffrez-vous de cet isolement ?
Nathalie : Parfois, mais j'avoue être ravie de pouvoir travailler dans la tranquillité. Je ne m'ennuie jamais et mais s'il m'arrive de me sentir seule, je sais comment y remédier. Les plateformes de traduction, les webinaires, les formations pratiques organisées par le Chartered Institute of Linguists et par I'Institute of Translation and Interpreting (dont je suis respectivement membre et associée) ainsi que Facebook et Twitter sont autant de moyens qui facilitent le contact avec d'autres traducteurs et l'entraide. Il est important d'être membre d'organismes professionnels dont les différents réseaux permettent de participer à des événements sociaux et de rencontrer des collègues.
Jonathan : Avez-vous des projets professionnels pour l'avenir ?
Nathalie : J'aimerais traduire d'autres livres d'art pour mêler travail et plaisir. Je passe beaucoup de mon temps libre à peindre ou dessiner et habitant Londres, j'ai la chance de pouvoir voir des expositions très variées. C'est un domaine que j'aimerais certainement explorer davantage.
Un autre projet serait d'écrire un blog sur la traduction dans le domaine de l'art, mais j'ai besoin de bien plus d'expérience…et de temps.
Vous pouvez contacter Nathalie par courriel à [email protected] et consulter son site à l'adresse URL suivante http://www.strictlytranslations.co.uk
Son CV est ci-joint
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