Nous nageons dans le numérique ; cela nous dilate, agrandissant notre savoir, notre documentation, nos fichiers internes à l’infini. Jouissance, plaisir, jeux de mail, Facetime, FaceBook, FaceBourse, Faitout. L’imagination dépasse la fiction, l’homme est comblé.
Cependant cette expansion du savoir nous plonge dans des interrogations essentielles. Quid de nos libertés individuelles ?
L’évolution technologique nous rend dépendants, non seulement des machines et du numérique, en surpassant l’intelligence du vivant, mais le numérique pénètre la biologie (séquençage du génome), l’astrophysique et toutes les disciplines. Que penser de cette intrusion qui, loin de n’être qu’une rafale balayant tout, nos écrits, nos gestes, nos goûts, nos achats, nos déplacements, etc.., a la capacité de les garder en mémoire, de les gérer, de les manipuler à son gré?
Derrière le numérique, des hommes, apprentis sorciers, ne dévoilent qu’une infime partie de leur trésor de guerre.
Le numérique garde, transforme, dissout, interconnecte et ne tient sa puissance que de la fascination qu’il exerce sur le vivant… qui l’a conçu!
L’océan numérique fait peur, comme les ondes hertziennes ou radioélectriques à leur début.
À nous de gérer ces nouvelles technologies, d’apaiser nos peurs afin que cela ne paralyse pas notre pouvoir créateur, ni ne restreigne cette expansion de conscience qui nous rend proches de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand.
Proche de l’infini ?
de Dieu, disent certains…
du premier matin du monde…
de la première métamorphose…
Sans doute, et cela, ni les astuces des marchands de "liseuses", ni l’espionnite raffinée, n’auront pouvoir sur notre liberté intrinsèque, l’essence de l’être par excellence.
À la Société des Gens De Lettres, nous avons réfléchi sur l’incidence du numérique dans la politique éditoriale. Malgré les divers articles concernant Kindle et autres sites, nombreux sont encore les lecteurs qui ignorent cette surveillance de leurs faits et gestes... Le risque concernant ces informations collectées met en cause nos libertés individuelles, mais la dérive du côté des éditeurs et même des auteurs (eh oui!) ne se fait déjà plus attendre. Tout change, chacun cherche son intérêt. On peut le comprendre.
On a donc mis en garde les auteurs qui, désirant se faire éditer et accéder à la célébrité, rechercheraient les astuces d’écriture qui “accrochent”...
Qui connaît DATALIB? Il s'agit d'une banque de données indiquant la popularité d'un ouvrage auprès des libraires, avec détail des ventes par éditeur lors de la dernière semaine. La popularité est-elle un indice d'écriture littéraire?
Jean-Claude Bologne, président de la SGDL, participe à la réflexion sur la transformation du métier d'écrivain à l'heure du numérique. il représente en particulier la SGDL au Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique (CSPLA), dans la commission chargée de réfléchir à l'adaptation du contrat d'édition au monde numérique.
Espérons que ces mises en garde freineront l'appétit au gain de chacun, et que les milieux littéraires maintiendront leur éthique.
Denise Morel-Ferla
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