Patricia est Montréalaise. Après des études en espagnol et de traduction (anglais-français) à l’Université de Montréal, elle traduit à son compte pour de petits clients avant de travailler dans une société de doublage. Elle s’embarque ensuite dans l’aventure du travail indépendant, avec une escale à temps partiel en cabinet de traduction, parce qu’il n’est pas toujours facile de voyager en solo. L’escale se transforme en séjour à temps plein. Plus tard, Patricia s’envole pour Paris rejoindre son amoureux, et retrouve le rythme du travail indépendant. Elle s’inscrit sur Twitter. De fil en aiguille, elle rencontre d’autres traducteurs twitteurs, participe à des rencontres de traduction, publie un blogue, et confirme son orientation professionnelle : traductrice et adaptatrice pour le doublage en surimpression vocale de l’anglais vers le français pour le marché nord-américain. Patricia aime l’automne au Québec et le printemps en France, les plats simples et savoureux, le vin, les accents du monde, les minuscules, se déplacer à pied, à vélo, en bus ou en train et partager des images et des mots.
Q. Vous avez entrepris des études de traduction de l'anglais vers le français à l'Université de Montréal, mais en milieu de parcours, vous avez douté de votre choix.
Patricia : J'avais déjà trois années d'études universitaires dans le corps, sans idée précise de métier. J'aurais pu me diriger vers l'enseignement après mon baccalauréat ès arts en études hispaniques (l'équivalent d'une licence en France), mais ce n'était pas dans mes cordes. Alors, à l'image de mon père qui avait caressé l'idée de réorienter sa carrière vers la traduction, j'ai opté pour cette branche. Avec le recul, j'aurais dû prendre une pause pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire. Trouver un emploi, goûter au milieu du travail, découvrir mes forces et mes faiblesses. J'aurais peut-être suivi un parcours très différent!
Au sortir de l'université, j'ai occupé des emplois qui gravitaient autour des mots : correctrice dans une agence de graphisme, préposée aux génériques et correctrice dans une société de doublage. Parallèlement, un client pour qui je travaille toujours m'envoyait des contrats de traduction. Par la suite, j'ai tenté l'aventure du travail indépendant, puis en cabinet de traduction.
Patricia : Oui, je travaille à mon compte. Je suis traductrice et adaptatrice pour le doublage en surimpression vocale (voice-over dubbing) pour le marché nord-américain. Mon activité est basée au Québec. Je travaille principalement pour des cabinets de traduction ou des sociétés de doublage qui assurent la révision de mes textes. Je traduis des sondages et des textes non techniques touchant les carrières et l'emploi, le divertissement, l'environnement, la santé, la société. Du côté de l'adaptation, j'ai travaillé sur des biographies d'artistes, des documentaires animaliers, des émissions culinaires et de divertissement, d'enquêtes policières, de rénovation et de vulgarisation scientifique. En ce moment, je travaille sur le rapport d'un sondage sur le transport et sur une émission traitant de maternité. C'est assez varié!
Q :Avez-vous cultivé votre intérêt pour la littérature et la culture hispaniques?
Patricia : Non. Cependant, l'intérêt pour l'espagnol renaît avec la traduction. Le passage de l'espagnol au français m'avait paru plus fluide que de l'anglais au français. Je m'y remettrai peut-être. Pour le moment, au chapitre des langues, le portugais et l'allemand m'attirent plus que l'espagnol.
Q : Vous êtes née à Montréal, au Québec. Je crois que vous voyagez souvent à Paris, bien que la Ville Lumière ne vous fascine pas autant qu'elle en émerveille d'autres. Pourquoi?
Patricia : Un jour, un Parisien m'est tombé dans l'œil. Comme c'était réciproque, que nous vivions sur des continents différents et que l'amour à distance ne nous intéressait pas, il a fallu que l'un de nous se déplace. Mon activité me permettait de le faire, alors j'ai déménagé à Paris. J'y vis depuis deux ans. Or, contrairement à bien des gens, la Ville Lumière ne m'a jamais attirée. Aujourd'hui, j'apprends à la connaître avec ses attraits et ses nuisances. Ce que j'aime le plus, c'est vêtir mon filtre de touriste et me promener la tête en l'air, de préférence au mois de mars quand le printemps se réveille, ou en septembre quand il commence à faire plus frais. Pour apprivoiser Paname, j'écris mes observations et découvertes. J'ai également rencontré des gens fort sympathiques en participant aux Matinales de la Société française des traducteurs et à des rencontres de réseautage organisées par Dominique Dufour . J'ai même accepté de vous donner mon avis sur un livre dont le protagoniste rêve de Paris ! Malgré tout, mes préférences et mon cœur géographiques sont ailleurs, n'en déplaise aux amoureux de Paris. Tous les goûts sont dans la nature!
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