Eugene Curran "Gene" Kelly, troisième des cinq enfants d'une famille de catholiques irlandais, est né le 23 août 1912. Il est décédé à Beverly Hills, en 1996, à 83 ans.
Grâce à un physique séduisant, un naturel charmeur, une formation de danseur classique, un grand dynamisme scénique, des numéros inventifs et d'habiles prises de vues exploitant les nouvelles possibilités du cinéma en couleurs, Gene Kelly devint un des rois de l'écran des décennies 40 et 50.
Des années trente aux années soixante, les films musicaux ont été un genre très répandu. Ils ont ensuite disparu des écrans, pour renaître au 21e siècle avec des productions comme Chicago et Le fantôme de l'Opéra. Au cours des quatre décennies de la période faste du film musical, ce fut principalement Gene Kelly qui introduisit le ballet dans le cinéma et en fit un sous-genre à succès. Il créa même une fondation qui permit de sortir des films comme West Side Story.
Kelly tourna avec d'autres figures emblématiques de la danse comme Fred Astaire, Cyd Charisse, Mary Martin, Rita Hayworth, Judy Garland et Debbie Reynolds.
Il dansa même avec la souris Jerry de la societé MGM..
Dans une séquence très connue de « Chantons sous la pluie », Kelly dansa seul.
Parmi les douzaines de films dans lesquels il a joué, il est difficile de dire quel fut son meilleur numéro de danse mais, pour ceux qui aiment le mélange des cultures américaine et française, les scènes les plus mémorables sont probablement celles d'Un Américain à Paris, film de 1951, pour lequel il choisit comme partenaire une ballerine française de 17 ans, Leslie Caron. [1]
La musique était de l'inimitable compositeur américain George Gershwin [2]. Kelly régla la chorégraphie du film, dont la longue séquence de ballet qui constituait un final révolutionnaire. Les scènes de danse où Caron danse avec un Gene Kelly de 40 ans sont aussi fraîches et émouvantes aujourd'hui qu'elles l'étaient il y a 60 ans.
“I Got Rhythm” est une autre des scènes mémorables du film. Gene Kelly enseigne à chanter et à danser à un groupe de petits Parisiens.
Un clip de film montre Kelly chantant et dansant "S'Wonderful", de Gershwin, avec le chanteur français Georges Guétary.
En 1985, Kelly reçut un Academy Award d'honneur « en témoignage de sa polyvalence en tant qu'acteur, metteur en scène et danseur, et notamment de ses brillantes prestations dans l'art de la chorégraphie cinématographique. »
Voici un video clip, fait récemment, contenant des morceaux choisis des films de Kelly :
Ruth Leon et Sheridan Morley, grands critiques de théâtre et de cinéma, ont écrit une biographie intitulée: « Gene Kelly, a Celebration » Dans la préface de l'ouvrage, rédigée quelques mois après la disparition de Kelly, Leslie Caron écrit : « Dans Un Américain à Paris, Gene tenait trois rôles. Il était non seulement le premier rôle, mais aussi le chorégraphe et, pendant le tournage, il dirigeait lui-même la prise de vues... » Et de poursuivre: « Chaque fois que je revois le film, je m'émerveille de sa fabuleuse utilisation de l'espace, de sa connaissance de la prise de vues et des ses inventions de pas... Nous sommes toujours restés amis depuis. Cette amitié s'est renforcée au fil des années - … très peu de femmes ont eu la chance de rencontrer leur Gene Kelly » [3]
Dès le premier paragraphe, Morley et Leon résument ainsi la carrière de Kelly: « Lorsque Gene Kelly est mort le 2 février 1996, à l'âge de 83 ans, il n'avait plus chaussé de claquettes depuis près de trente ans, mais l'image qui fit le tour du monde fut celle de l'homme au parapluie, dansant seul dans un déluge de lumière MGM, le visage renversé, souriant aux anges, tandis qu'on l'aspergeait de seaux d'eau MGM – image immédiatement reconnaissable, même pour des fans qui n'étaient pas nés lorsqu'il raccrocha ses souliers. Mais, c'était loin d'être l'homme d'un seul rôle. Kelly a ouvert une piste que des danseurs et des chorégraphes plus jeunes essaient toujours de suivre. Après tout, n'est-il pas celui qui dansa avec une souris dans Escale à Hollywood; qui enseigna à des petits poulbots à chanter Gershwin dans Un Américain à Paris; qui imprima son style aux quais de Brooklyn et au sommet de l'Empire State Building dans On the Town; et celui qui martela le trottoir avec un couvercle de poubelle attaché au pied gauche dans Beau fixe sur New York.» (traduction LMJ)
En juillet 2012, la Film Society du Lincoln Center de New York a organisé, pendant un mois, un festival Kelly au cours duquel ont été présentés près de deux douzaines de films de l'artiste.
En communion avec nos lecteurs, nous sommes heureux de rendre hommage à cet immense artiste qui a donné tant d'heures de joie visuelle à des publics du monde entier. Encore aujourd'hui, nous ne pouvons qu'être émerveillés du talent qu'il a déployé dans les 44 films du précieux héritage qu'il a légué au monde de la musique et de la danse.
Enfin, nous sommes heureux de livrer à nos lecteurs le texte d'un message très aimable que nous avons reçu de Mme Ruth Leon, l'auteure de « Gene Kelly, A Celebration » (paru chez Pavilion – ISBN 1862050724).
Mme Leon nous a écrit ceci :
« Gene Kelly aimait tellement la France et les Français que je suis surprise qu'il ne se soit pas installé là-bas. En fait, sa partenaire favorite fut toujours sa chère Leslie Caron qu'il avait découverte lorsqu'elle était ballerine débutante à Paris et dont il fit une grande star internationale dans Un Américain à Paris. Les 19 dernières minutes du film sont l'hommage de Gene Kelly à la France et à l'univers de la peinture française. En les visionnant attentivement, vous remarquerez le clin d'œil lancé aux maîtres de l'impressionnisme dans cette magnifique scène de danse. Je suis ravie que le-mot-juste-en-anglais honore ce grand artiste à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance. »
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[1] Kelly avait vu Caron danser à la première de La rencontre aux Théâtre des Champs-Élysées, à Paris. En la choisissant comme partenaire dans Un Américain à Paris, Kelly lança Leslie Caron qui devint ensuite la vedette de comédies musicales à succès comme Lili avec Mel Ferrer, Gigi avec Maurice Chevalier et Daddy Long Legs avec Fred Astaire.
[2] Gershwin est le compositeur américain le plus célèbre. Il est mort à l'âge de 39 ans. (Mozart est mort à 35 ans).
[3] Dans son autobiographie, intitulée Thank Heaven (en version anglaise) et Une Française à Hollywood - Mémoires (en version française), Caron consacre un chapitre au tournage d'Un Américain à Paris. Toutefois, on y chercherait vainement un mot d'éloge pour Kelly, sauf dans la légende d'une photo de l'«incroyable » Gene Kelly. À l'occasion du présent article, nous avons tenté de nous entretenir avec Leslie Caron, mais elle était en Sardaigne.
L'étoile de Gene Kelly sur le sol de The Walk of Fame, à Hollywood.
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Aujourd'hui âgée de 81 ans, Leslie Caron a son étoile depuis 2011.
L.A. Times
Note linguistique : La plupart des termes de ballet employés en anglais sont des gallicismes ou proviennent de l'italien. Voir Glossary of Ballet (Wikipedia).
Lecture supplémentaire :
Patricia W. Kelly Considers Her Husband's Legacy
bio.NOW
It's so French, Hollywood, Paris and the Making of Cosmopolitan Film Culture
Vanessa R. Schwartz
Un autre bel hommage à Gene :
http://www.youtube.com/watch?v=XW-HEnKCJPI
Rédigé par : P15 | 30/09/2012 à 01:59
Chers amis,
Il y a une petite faute dans votre article Gene Kelly n'a jamais dansé avec une souris de Walt Disney.
Jerry est une création de Hanna et Barberra qui travail pour la MGM.
Pierre
Rédigé par : Pierre Cohen | 09/08/2016 à 06:01
Ravie d'apprendre que cette étoile américaine avait des origines irlandaises (qu'il ne devait pas trop étaler sans doute), patrie de tant de poètes. J'étais aussi surprise de le voir danser avec Jerry, d'où l'explication ci-dessus. Il reste inégalé...
Rédigé par : Magda Chrusciel | 05/09/2016 à 07:28