Jonathan Goldberg, votre bloggeur (lui-même traducteur professionnel), pose des questions à Karine McLaren. Karine est membre du barreau anglais (Law Society of England & Wales) et de Traduction NB. Elle est avocate non praticienne et traductrice juridique au Centre de traduction et de terminologie juridiques à l'Université de Moncton (Nouveau-Brunswick, Canada) et étudiante de maitrise en droit.
J. Pourquoi avez-vous quitté la profession d'avocate pour venir vous établir au Canada?
Le dictionnaire numérique d'étymologie anglaise, Etymoline.com, donne l'éxplication suivante du verbe "to butt" : "hit with the head", c.1200, from Anglo-Norman buter, from Old French boter, "to push, shove, knock; to thrust against,…"
[Il faut distinguer ce verbe de la particule "to butt in", qui veut dire « couper la parole », et s'emploie surtout quand il s'agit d'une personne qui ne fait pas partie de la conversation en question. En outre, le substantif « butt » a de tout autres significations : la crosse (d'un fusil) ; le mégot (d'une cigarette) ; une quantité de vin (approximativement 475 litres, ou le tonneau qui le contient) ; le mot, dans ce sens, provient du nom français et italien médiéval « botte ») ;
Bienvenue a notre nouvelle contributrice, Émilie Lecours. Émilie a fait ses études secondaires dans le cadre du programme d'Éducation International, où elle a appris l'anglais et l'espagnol. Elle a poursuivi ses études en langues au Collège Régional Champlain, où elle a acquis une base en latin et en allemand. Elle étudie aujourd'hui à l'École de traduction et d'interprétation de l'Université d'Ottawa. Elle s'intéresse particulièrement à l'apprentissage des langues et souhaite devenir enseignante en français et en anglais langue seconde.
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Latin is a language
As dead as dead can be
First it killed the Romans
And now it's killing me...
Que les sceptiques soient confondus, vous avez bien lu, le latin reprend du service grâce au Vatican. Ce n'est une surprise pour personne si, au sein de la communauté catholique (et à la cité du Vatican), le latin est toujours vivant. Mais attention, Benoît XVI désire aller plus loin.Pour redorer le blason du latin, il créera, à cette fin, une Académie de la langue latine. Cette assemblée savante aura beaucoup de pain sur la planche, puisque les langues ont énormément évolué et qu'elles évoluent toujours.
À l'occasion de la sortie de son dernier livre, Louise Fili a fait l'honneur à vos bloggeurs, Jean et Jonathan, de leur accorder un entretien exclusif. Nous l'en remercions au nom de tous nos lecteurs.
J. : D'abord, félicitations pour votre dernier livre "Elegantissima: The Design and Typography of Louise Fili". C'estune véritable œuvre d'art et un régal pour les yeux.
Cette année, l'Académie royale des sciences de Suède a décerné le Prix Nobel de physique à deux éminents spécialistes de la physique quantique: l'Américain David Wineland et le Français Serge Hauroche qui se trouvent ainsi conjointement récompensés de travaux qui, pour abstraits qu'ils puissent nous paraître, sont de ceux qui façonneront le monde de demain.
- Le physicien américain David Wineland est un éminent spécialiste de l'informatique quantique dont il est l'un des pionniers. Âgé de 68 ans, il est associé à une longue liste de conquêtes techniques, comme l'emploi de lasers pour refroidir les ions près du zéro absolu (-273,15° C), une expérience réalisée pour la première fois en 1978, dans le cadre de tests en laboratoire sur les théories quantiques.
Titulaire d'un doctorat en physique de la prestigieuse université Harvard, David Wineland faisait partie d'une équipe de scientifiques qui fut la première à isoler un électron en 1973, ouvrant ainsi la voie à l'informatique quantique. Les travaux de Wineland ont déjà été récompensés à plusieurs reprises par la Société américaine de physique, ont remporté la Médaille nationale des Sciences en 2008, et ont même été distingués deux ans plus tard par la Médaille Benjamin Franklin pour la physique.
« Nous sommes encore très loin d'un ordinateur quantique utile, mais je pense que nous sommes nombreux à croire en son apparition à long terme », a déclaré le lauréat du Nobel, contacté mardi dernier par le jury du prix.
- Le physicien français Serge Haroche, également âgé de 68 ans, est un explorateur de l'étrange monde quantique, qui, selon lui, « défie notre intuition classique ». D'abord intéressé par les mathématiques, il bifurque vite vers les sciences physiques. "J'étais fasciné par le fait que la nature se comprend par des lois mathématiques et je fus vite attiré par la physique qui ajoutait aux mathématiques une contrainte majeure : celle du réel", confiait-il en 2009. Ses travaux ont permis d'étudier et d'illustrer expérimentalement certains postulats de la mécanique quantique qui défient l'intuition. Ils visent à comprendre le passage du monde quantique au monde macroscopique de notre quotidien, un phénomène de "décohérence" que des expériences sur des photons captifs, insaisissables particules de lumière, ont permis de "saisir au vol".
Le Point.fr retrace ainsi le cursus universitaire de Serge Hauroche: « Né le 11 septembre 1944 à Casablanca, Serge Haroche a fait ses études à l'École normale supérieure (ENS), où il a fait sa thèse, sous la direction de Claude Cohen-Tannoudji. À sa sortie de l'ENS, il intègre le CNRS. Maître de conférences à l'École polytechnique, professeur à l'université Paris-VI et membre de l'Institut de France, il a également enseigné pendant neuf ans à l'université Yale, aux Etats-Unis. Nommé en 2001 professeur au Collège de France dans la chaire de physique quantique, Serge Haroche dirige le groupe d'électrodynamique des systèmes simples au sein du laboratoire Kastler Brossel du département de physique de l'ENS. Il est depuis le 1er septembre administrateur au Collège de France. » C'est un fervent défenseur de la recherche fondamentale, "une recherche basée sur la curiosité pure".
Serge Haroche a "du mal à réaliser" qu'il est Nobel de Physique
Prix Nobel de physique décerné au Français Serge Haroche et à l'Américain David Wineland
P.S.
Sir John Gurdon, à qui
un prix Nobel a été décerné la semaine dernière pour avoir « révolutionné
notre connaissance de la façon dont les cellules et les organismes se
développent », a révélé qu'à Eton, en 1949, son professeur de sciences
l'avait « descendu en flammes ».
« Le semestre a été
épouvantable », commence par écrire M. Gaddum. « Ce qu'il a préparé a
été mal appris... L'un de ces travaux n'a obtenu que deux points sur un maximum
de 50. Le reste n'a pas été meilleur... Je crois savoir qu'il veut devenir un
scientifique; dans l'état actuel des choses, c'est assez ridicule. S'il est
incapable d'apprendre des rudiments de biologie, ce serait une perte de temps
pour lui-même, mais aussi pour ses maîtres. »
Le Sun a qualifié
ces observations de « ridicules ». Certes, M. Gaddum aurait dû
déceler ce que le Comité du Prix Nobel a vu chez Gurdon quelque 63 ans plus
tard, même si son élève avait fini dernier des derniers en sciences à Eton; et
un éditorialiste du Daily Telegraph d'ajouter: « J'espère que, ces
jours-ci, certains visages vont prendre des couleurs à Eton. Pour apprendre,
les enfants ont autant besoin d'encouragements que les plantes ont besoin
d'eau. »
Celui qui semble
n'éprouver aucune rancune, c'est bien Sir John Gurdon lui-même. Il a fait
encadrer l'appréciation de son professeur et l'a placée dans son bureau, tant
il lui semble nécessaire de toujours rester critique à l'égard de soi-même :
« Il est bon de se rappeler qu'on n'est peut-être pas aussi fort que cela
! » C'est un magnifique témoignage d'humilité, mais cela sous-entend également
qu'il a véritablement profité des observations très directes de son professeur.
Glossaire de termes de la physique :
français anglais
Physicien
Physicist
(La) physique *
Physics
* Le terme « physique » vient du grec η φυσικη (ê physikê) adopté dans le monde gréco-romain, signifiant « connaissance de la nature».
Claude-Anne Lopez avec un buste de Benjamin Franklin
Pour avoir passé un demi-siècle à côtoyer le Père fondateur, sa famille, ses amis et connaissances, Claude-Anne Lopez connaît intimement Benjamin Franklin.
En tant qu'éditrice, attachée au projet Benjamin Franklin Papers de l'Université Yale, Mme Lopez a mis en lumière la vie privée du personnage historique, grâce à une interprétation minutieuse de sa correspondance. Elle décrit son travail dans « My Life with Benjamin Franklin », publiés par Yale University Press.
Le volume s'ouvre par une chronologie de la vie de Franklin et un essai dans lequel l'auteure explique comment Franklin est devenu son « passeport pour l'Amérique ».
Fuyant l'Europe nazie, elle s'installa aux États-Unis et épousa un universitaire qui devint enseignant à Yale peu après la deuxième guerre mondiale. Au début, elle fut engagée par les Franklin Papers, un vaste projet de publication basé à la Sterling Memorial Library, pour transcrire des lettres manuscrites en français adressées à Franklin ou expédiées par lui, à l'aide de sa brave machine à écrire Olivetti demeurée son instrument de travail préféré. Aujourd'hui recherchiste principale au Département d'histoire, Mme Lopez a également dévoilé le côté humain de la vie de Franklin dans trois livres déjà parus « Mon Cher Papa: Franklin and the Ladies of Paris, » « The Private Franklin: The Man and his Family » (avec Eugenia Herbert) et « Le Sceptre et la Foudre: Franklin en France (1776-1785). »
Mon Cher Papa Franklin and the Ladies of Paris Claude-Anne Lopez, 1966 Yale University Press
Dans «My Life with Benjamin Franklin », Mme Lopez commence par réfuter une rumeur qui court actuellement sur la Toile, faisant de Franklin un antisémite. Puis, dans les autres chapitres, elle traite de divers sujets, les uns légers (la natation, l'entremise galante, le choix d'un service de table), les autres sérieux (l'équipement de l'armée révolutionnaire, l'espionnage et l'esclavage).
My Life with Benjamin Franklin Clause-Anne Lopez
Diane Pub Company 2000
The Private Franklin Claude-Anne Lopez
W.W.Norton & Company, 1985
Le dernier chapitre décrit un dîner imaginaire dont les convives évoquent le souvenir de leur ami Franklin, un an après sa disparition. « J'ai adoré l'écrire » dit Mme Lopez, « car il rassemble tant de personnalités du Siècle des Lumières que Franklin avait connues. Comme j'ai toutes les lettres qu'elles lui avaient adressées, je pouvais les citer. J'ai réuni ces personnalités à dîner, mais ce que je leur fais dire est extrait de leurs lettres. »
Le Yale Bulletin & Calendara rencontré Mme Lopez. L'entretien a porté sur Benjamin Franklin, être multiforme, ainsi que sur la part qu'elle-même a prise au projet de publication entrepris à Yale. Ce qui suit est une version remaniée de cette conversation que votre serviteur a traduite de l'anglais.
C'est une histoire de contrefaçon entre personnes du beau monde – celui du luxe - où l'on préfère parler de concurrence déloyale. Une histoire qui, en fin de compte, se termine par une sorte de gentlemen's agreement, même si cela est allé jusque devant les tribunaux, ceux de New York en l'occurrence.
Retour en arrière : avril 2011, les maisons Yves Saint Laurent et Christian Louboutin s'opposent pour une histoire de semelles de chaussures… rouges. Rouges comme celles vues dans la collection – américaine - printemps-été 2011 d'Yves Saint Laurent.
Yves Saint Laurent
« Concurrence déloyale et violation de marque commerciale » accuse alors le créateur Christian Louboutin. Et ses avocats de justifier : toutes les fashionistas savent que ce vernis écarlate sur la semelle d'un soulier est le signe distinctif de la marque de chaussures française, l'assurance de porter une paire de chaussures sexy et chic signées Louboutin, grâce à cette fameuse semelle, mais aussi, il est vrai, des talons très hauts perchés. Certains modèles grimpent jusqu'à 16 cm.
Christian Louboutin
Cette « caractéristique », c'est la « grande idée » de Christian Louboutin. Il y travaille depuis 1992 et a défendu son territoire en chassant impitoyablement toute contrefaçon de semelles rouges !
Christian Louboutin et les prunelles de ses yeux. Oertwig/Schroewig/ABACA
La filiale américaine d'Yves Saint Laurent n'aura pas échappé à la règle. D'autant qu'aux États-Unis, depuis que Carrie Bradshaw, Sarah Jessica Parker (l'héroïne de la série Sex and the City) a vanté le pouvoir d'attraction des vertigineux Louboutin, que Lauren Weisberger (le Diable qui s'habille en Prada) a également avoué sa dépendance, la marque est devenue très red carpet. Kate Moss, Kristin Scott Thomas, Monica Bellucci, Angelina Jolie, Elizabeth Taylor… Vingt après sa création, Christian Louboutin peut se vanter de chausser les femmes les plus « influentes »… Et pas la peine de leur demander la marque de leurs chaussures… La semelle rouge est toujours là, en signature.
L'effet star joue forcément sur les chiffres de vente. 700 000 paires de Louboutin se vendent en moyenne par an, dont 240 000 aux États-Unis*, terrain de la discorde. On comprend que Christian Louboutin tienne à ses semelles qui pesaient dans les 135 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2011. Débouté de sa plainte dans un premier temps, le tribunal de New York ayant jugé qu'une couleur ne pouvait être considérée comme une « marque déposée », le chausseur français a fait appel. Devant les juges d'appel, en août 2012, les avocats d'Yves Saint Laurent et de Christian Louboutin ont fini par se satisfaire de leur décision. Christian Louboutin sera le seul autorisé à proposer des chaussures à talons et semelles rouges… mais Yves Saint Laurent pourra continuer à commercialiser des escarpins à semelles rouges, à condition que la chaussure entière soit, elle aussi, écarlate !
L'expression « talons rouges »
désigne, selon Maurice Rat, un élégant à prétentions
aristocratiques. Elle remonterait à Philippe d'Orléans, frère de
Louis XIV et véritable arbitre des élégances de la Cour.
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