James Nolan - l'interviewee | Jonathan Goldberg -the intervieweur |
Le 23 mai dernier nous avons publié un entretien en anglais avec M. James Nolan, notre « traducteur/interprète du mois ». Nous présentons maintenant la version française de cet entretien :
LMJ : Vous êtes issu d'une famille cosmopolite et vous avez grandi dans plusieurs pays, avant de vous installer aux États-Unis. Racontez-nous cela.
James N :Mon père, officier de la marine des États-Unis, venait de Nouvelle-Écosse et ma mère, artiste, des Asturies. Je suis né aux États-Unis à la fin de la deuxième guerre mondiale et, peu après, nous sommes partis à Mexico où mon père a fait sa maîtrise en espagnol. Mes parents étaient tous deux bilingues et j'ai été élevé dans les deux langues. Par la suite, nous avons vécu au Venezuela et au Chili, avant de nous installer en Californie où l'espagnol est très présent. Étudiant à l'Université de Californie, j'ai également passé plusieurs étés à Guadalajara où mes parents ont vécu pendant la majeure partie de leur retraite.
LMJ: Vous êtes avocat et, pendant une courte période, vous avez exercé la profession à New York. Mais, votre carrière s'est poursuivie dans l'interprétation, en s'axant même sur l'interprétation juridique. De toute évidence, vos compétences linguistiques vous le permettaient, mais quelles raisons avez-vous eues de choisir l'interprétation juridique ?
James N : À New York, j'ai fait de la traduction pour plusieurs cabinets juridiques et j'ai travaillé en qualité d'avocat pour l'un d'eux. Mais, comme avocat, je n'étais qu'un parmi des milliers d'autres qui encombraient déjà un milieu professionnel extrêmement concurrentiel. Alors qu'en tant qu'interprète j'étais parmi les meilleurs. C'est ce que j'ai décidé de faire. Aux Nations Unies, je me suis axé sur les questions de droit international et de droit humanitaire, en me portant chaque année volontaire pour le Comité juridique de l'Assemblée générale. Je fus nommé à la tête de l'unité linguistique d'un tribunal international et devins ensuite directeur adjoint de ma division où je m'acquittais également de tâches administratives et juridiques.
LMJ : Pour préparer le concours de recrutement des Nations Unies, vous êtes allé étudier à l'Université de Genève qui, à l'époque, était le principal établissement d'enseignement conduisant à un diplôme de traduction et d'interprétation de niveau international. Dans quelles langues l'enseignement était-il dispensé ? Comment s'est passé le concours des Nations Unies ?
James N : À l'Université de Genève, les cours de traduction et d'interprétation étaient dispensés dans les langues de départ et d'arrivée des élèves – dans mon cas, l'anglais, le français et l'espagnol . L'économie internationale était enseignée en anglais et les relations internationales en français. La terminologie internationale était quadrilingue (anglais, français, espagnol et
allemand). Les cours de stylistique et de procès-verbal étaient donnés en anglais et en français. Bon nombre des professeurs étaient des linguistes de l'ONU et nous avions de très brillants conférenciers invités, tel Constantin Andronikov, ex-interprète du général de Gaulle. Une fois diplômé, je réussissais le concours de l'ONU et prenais mes fonctions en 1977. J'eus ensuite la chance d'être choisi pour suivre un programme interne de formation à l'interprétation, assuré par Guido Gómez da Silva et Bruce Boeglin, deux des meilleurs interprètes diplomatiques.
LMJ: Parlez-nous de votre carrière d'interprète à l'ONU, de vos langues de travail ?
James N : Les interprètes appartenant au personnel de l'ONU sont en cabine tous les jours et assurent sept à huit séances par semaine. Dans un souci d'exactitude et de fidélité, nous travaillons dans la langue que nous connaissons le mieux (langue maternelle ou langue des études supérieures) et à partir de deux autres langues officielles de l'ONU (anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe).
Je travaillais de l'espagnol et du français vers l'anglais. Les réunions auxquelles j'ai collaboré portaient sur toutes sortes de sujets et de points de vue, allant des crises régionales et des problèmes de décolonisation à l'environnement et aux sources d'énergie renouvelable. C'était parfois stressant, mais toujours intéressant. L'interprétation contribue beaucoup au succès des relations multilatérales. Pendant les vingt ans de ma carrière, de 1982 à 2002, j'ai été associé, entre autres, à six événements planétaires qui n'auraient pas pu se produire sans l'interprétation simultanée, vu que la couverture linguistique des 190 et quelques pays du monde oblige à utiliser les six langues officielles de l'Organisation : en 1982, la Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer a adopté le plus grand traité de l'histoire régissant les océans du monde; en 1992, la première réunion au sommet du Conseil de Sécurité de l'ONU a marqué la fin de la guerre froide; en 1992 encore, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (le « Sommet planète Terre ») a ouvert la voie à la révolution écologique; en 1995, la Réunion extraordinaire commémorative marquant le 50ème anniversaire de l'ONU; en 1998, la Conférence des plénipotentiaires sur l'instauration d'une cour pénale internationale a codifié le précédent de Nuremberg sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, de telle sorte que de tels crimes puissent maintenant être poursuivis sur le plan international; et en 2002, la Conférence internationale sur le financement du développement a jeté les bases du système de développement économique actuel. Les questions à l'ordre du jour de ces conférences obligeaient à trouver des solutions planétaires de nature consensuelle, car tous les pays du monde y étaient parties prenantes. Chacune de ces conférences est parvenue à un résultat qui a constitué un pas en avant vers la résolution des problèmes dont elle était saisie, progrès qui n'aurait pu être atteint sans la possibilité de débattre de ces questions de façon exhaustive et approfondie, en utilisant des langues que tous les participants soient à même de comprendre. En qualité d'interprète, il est fascinant d' assister, en direct et au premier rang, à des événements au cours desquels l'histoire s'élabore et l'avenir se dessine. De voir aussi comment la communication multilingue joue son rôle dans ce processus.
LMJ : Vous souvenez-vous d'anecdotes particulières relatives à des hommes d'État que vous avez interprétés (et avec qui vous avez peut-être fait connaissance) et d'autres temps forts (ou moments pénibles) de votre carrière d'interprète aux Nations Unies ?
James N : J'ai beaucoup de souvenirs... À chaque assemblée générale, un interprète chevronné de l'ONU interprète plusieurs discours de chefs d'État ou de ministres des affaires étrangères. On m'a souvent demandé d'interpréter les présidents de la Bolivie, du Pérou et de l'Argentine, et parfois de traduire leur allocution. L'un des hommes d'État les plus aimables et les plus courtois que j'aie rencontrés a été le Président Ernesto Samper Pizano que j'ai interprété à l'occasion d'entretiens bilatéraux, en 1996. Il m'a invité à déjeuner avec lui et ses collaborateurs, m'a félicité de ma prestation et m'a très aimablement remis un cadeau souvenir : un livre de photos aériennes de la Colombie. Toutefois, d'un point de vue technique, les missions les plus intéressantes et les plus exigeantes qu'il m'ait été donné de remplir furent des conférences de presse et des interviews du Président Jacques Chirac à Paris, interprétées en direct à New York au Reuters Financial News Studio, en 1995. Quand on s'adresse en direct à des téléspectateurs du monde entier, le niveau de concentration exigé de vous est considérable. Mais je dois dire que les liaisons satellitaires et les moyens techniques mis en place par Reuters étaient impeccables : c'était comme si l'orateur et moi étions dans la même pièce. De plus, M. Chirac est un excellent orateur et c'est un vrai plaisir d'interpréter quelqu'un qui manie aussi bien la langue française.
LMJ : En application du règlement du personnel, votre engagement à l'ONU s'est achevé lors de vos 60 ans. Depuis, votre carrière s'est poursuivie dans d'autres directions et vous recevez de différentes parties du monde des invitations à enseigner et à diriger des cours et des séminaires, s'adressant principalement à des interprètes de conférence. Vous êtes aussi consultant. Où avez-vous été invité ? Les cours sont-ils des événements ponctuels ? Quel est le niveau des élèves à qui vous vous adressez ? Sont-ce des cours qui se limitent à des anglo-hispano-francophones ? Pour quels organismes acceptez-vous des missions de consultant ?
James N : J'ai été invité à donner des cours ou des conférences au Canada, en Allemagne, au Kosovo, en Argentine et en Afrique du Sud. Aux États-Unis, j'ai enseigné ou donné des conférences à New York et à Washington ainsi qu'en Californie, en Floride, au Colorado, au Wisconsin, en Caroline du Nord et en Idaho. Mes séminaires en Afrique du Sud et au Canada ont été régulièrement réédités par la suite, et je me suis rendu à trois reprises au Kosovo en qualité de consultant afin de préparer des cours de formation et de former des linguistes pour le compte de la mission de l'OSCE au Kosovo et d'EULEX, la mission juridique de l'Union européenne.
Capetown, Afrique du sud |
La plupart de mes séminaires s'adressent à des étudiants avancés dans leurs études ou à des interprètes qui exercent déjà mais qui désirent améliorer leurs compétences ou perfectionner une combinaison linguistique particulière. Les séminaires professionnels français-anglais que j'organise pour l'ATIO ont lieu chaque été en Ontario; cette fois-ci, il se déroulera à l'hôtel Château Laurier d'Ottawa, pendant la première semaine de juillet. Je mets l'accent sur le français, l'anglais et l'espagnol pour l'interprétation de conférence, mais j'adopte aussi une approche « neutre » qui permet d'inclure d'autres combinaisons linguistiques dans certains de mes séminaires (le portugais en Afrique du Sud et au Canada, le serbe et l'albanais au Kosovo, le dari et le pachto dans les cours de formation que je donne aux interprètes d'escorte des militaires canadiens). Aux États-Unis, en tant que consultant du Centre National pour les Tribunaux Étatiques, j'évalue les épreuves orales français↔anglais des interprètes judiciaires. Je fais partie de la délégation de l'AIIC (Association internationale des interprètes de conférence) au comité de l'ASTM qui œuvre à la définition de normes nationales applicables à l'interprétation.
LMJ : Quels manuels utilisez-vous pour vos cours et séminaires ?
James N : J'utilise mon manuel, Interpretation Techniques and Exercises, dont la deuxième édition vient de sortir. Toutefois, je prépare des livres de cours et des plans d'études spécialement adaptés aux besoins et aux combinaisons linguistiques des institutions ou groupes d'étudiants avec lesquels je travaille.
LMJ : Avez-vous appris le français au cours des années que vous avez passées à Genève ou avez-vous vécu dans d'autres régions francophones ?
James N :Pendant 30 ans, toute mon activité professionnelle s'est partiellement déroulée en français qui est l'une des deux langues de travail de l'ONU. J'ai toujours été attiré par la langue et la culture françaises. Il semble d'ailleurs que j'aie eu un ancêtre français. Avant l'apparition d'Internet, j'ai entretenu mon français en m'abonnant à la revue Les Temps modernes et en écoutant les ondes courtes; je me rappelle l'émotion que suscitèrent en moi les hommages funèbres rendus à Charles de Gaulle en 1970. J'ai étudié le français à l'Université de Californie et à la Sorbonne, mais mes contacts avec le français ont débuté à l'école secondaire et se sont ensuite étendus des deux côtés de l'Atlantique. J'ai vécu à Paris lorsque j'étudiais à la Sorbonne et j'y ai travaillé pendant un an, après avoir obtenu mon diplôme de l'Université de Genève, en attendant d'être engagé à l'ONU. J'ai habité à Genève et dans ses environs (Annemasse, en Haute-Savoie et Ferney-Voltaire, dans l'Ain) pendant deux ans comme étudiant et ensuite, pendant cinq ans, comme fonctionnaire onusien.
(À cette époque, je me suis d'ailleurs rendu plusieurs fois à Divonne-les-Bains où habite Jean Leclercq. C'est une petite ville très agréable.)
J'ai également passé des vacances en Bretagne et au Québec où j'ai fait connaissance avec le français de la Belle Province. Je suis fier de dire que ma fille aînée, Catherine, est parfaitement bilingue.
LMJ : Faites-vous également de la traduction ?
James N : Oui, essentiellement des traités et des rapports nationaux sur les droits de l'homme pour l'ONU-Genève, mais j'ai également traduit des textes juridiques pour le Département d'État et pour un tribunal international.
LMJ : Vous avez dit que les habitants du Québec « connaissent deux langues pour le prix d'une. » Que pensez-vous du français parlé par les Québécois ?
James N : Des interprètes prétendent parfois que les Canadiens français leur donnent du fil à retordre, mais je pense qu'ils exagèrent. Au début, l'accent québécois est un peu difficile à saisir mais, une fois que l'oreille s'y est faite, on s'aperçoit que le français des Canadiens instruits est au fond une variété régionale du français standard, avec certains traits dialectaux supplémentaires – situation qui n'est pas loin de celle des interprètes espagnol-anglais en contact avec les différentes variantes régionales de l'espagnol d'Amérique du Sud. En outre, les Canadiens prennent le bilinguisme officiel au sérieux et veillent très soigneusement à la qualité et à l'élégance de leurs publications officielles et de leurs communications diplomatiques dans les deux langues. Aux Nations Unies, la plupart des interventions des délégués canadiens sont partiellement faites en français et ce que vous entendez alors est du français bien écrit et parlé avec un léger accent anglais. Je crois que la langue de Molière est bien vivante au Canada, et cela même si elle peut différer du français parlé à Paris, à Marseille, à Genève ou à Dakar.
Lorsqu'un brillant orateur comme Nicolas Sarkozy a été reçu à l'Assemblée nationale du Québec, il était difficile de dire qui, de l'invité ou de ses hôtes, était le plus éloquent. J'ai de temps en temps l'avantage de diriger des ateliers de remise à niveau pour des interprètes français-anglais de l'Assemblé législative de l'Ontario (qui interprètent essentiellement vers le français) et je suis toujours favorablement impressionné par la clarté et la qualité du français des parlementaires canadiens et de leurs interprètes.
LMJ : Interpréter, dites-vous, c'est « jouer les détectives ». Pourriez-vous développer cette idée en général et en vous attachant plus particulièrement aux accents ?
James N : Je faisais allusion à un élément de mon modèle d'interprétation qui constitue la base de mes séminaires; j'essaie de définir les différents processus qui interviennent dans l'esprit de l'interprète lorsqu'il est en cabine. L'un de ces processus est la trio : déduction / extrapolation / conclusion. Ce que je veux dire, c'est qu'il existe de nombreux aspects du discours qui peuvent compliquer son interprétation : emploi de termes méconnus, mauvaise qualité sonore, bruit de fond, lapsus linguae ou omission de l'orateur, accent bizarre, etc. Pour venir à bout de ce genre de problème, l'interprète est souvent appelé à aller au-delà des mots, à boucher les trous et à lire entre les lignes afin de saisir ou de reconstituer ce que l'orateur a voulu dire. Ce genre d'analyse s'apparente à la démarche du détective qui déduit la pièce manquante de tous les autres indices dont il dispose. C'est pourquoi il est si important pour l'interprète de suivre le fil de la pensée de celui dont il restitue les propos, de s'attacher au contexte et de garder à l'esprit une vue d'ensemble de l'intervention, plutôt que de coller uniquement aux mots qu'il entend dans le casque.
LMJ : Quelle orientation prend actuellement la profession d'interprète ?
James N : Comme toute chose, l'interprétation évolue au gré de la technologie. Ce que permet la technique s'instaure tôt ou tard, et je crois que nous sommes sur le point d'assister à des réunions multilingues virtuelles se déroulant dans le cyberespace en temps réel et avec interprétation simultanée entre des intervenants et des interprètes situés en différents lieux. J'en voudrais pour exemple le dialogue qui suit, au cours duquel le Premier ministre du Japon, s'exprimant à Tokyo en japonais, soit à dix mille kilomètres de distance, intervient dans un débat qui se déroule en anglais à Davos (Suisse) (Tough choices in time of crisis) Notez au passage que, par suite de la taille du moniteur, le participant « lointain » est virtuellement celui qui est le plus visible dans l'assistance. De même que l'interprétation simultanée s'est révélée plus efficace que la consécutive, il me semble que l'interprétation en vidéo-conférence se révélera, dans certains cas, plus efficace que l'interprétation en salle de conférence. Permettez-moi d'évoquer une situation de crise dont j'ai été témoin comme interprète, et de risquer une prédiction. Je pense que, dans les années à venir, les préoccupations accrues de sécurité nées du 11 septembre resteront au moins au niveau d'alerte orange, pour reprendre la terminologie désormais adoptée dans les aéroports. J'ai ce sentiment depuis le 12 septembre 2001, jour où j'ai été l'un des deux interprètes d'anglais appelés à New York pour la réunion d'urgence du Conseil de Sécurité, convoquée ce jour-là en réponse à l'attaque de la veille. Me frayant un chemin dans un Manhattan désert où volait encore la poussière des tours jumelles, je ne pouvais m'empêcher de me demander si les attaques étaient finies, mais je savais que malgré les risques ambiants, le Conseil devait siéger. Je sentais bien que, pour les interprètes, comme pour tout le monde, les choses ne seraient jamais plus les mêmes et que la sécurité deviendrait un souci constant. La télé-interprétation offre la possibilité de surmonter l'obstacle de l'éloignement géographique, mais aussi celui de certaines situations dans lesquelles des réunions de haut-niveau pourraient devenir des cibles pour le terrorisme. En outre, lorsqu'une réunion doit être organisée à bref délai ou lorsque se pose un problème de combinaisons linguistiques « rares », la télé-interprétation peut favoriser l'engagement des interprètes les plus qualifiés, même s'ils se trouvent loin et ne peuvent arriver à temps pour la réunion. Tout en persistant à penser que la présence des interprètes sur les lieux de la réunion est toujours préférable car elle leur permet d'échanger avec des participants et d'être mieux informés, je crois que les possibilités offertes par la télé-interprétation doivent également être explorées.
LMJ : Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui se lance dans la carrière d'interprète ?
James N : Je lui dirais ceci : prenez le temps de maîtriser totalement vos langues de travail, y compris votre langue « A » , et d'acquérir les connaissances, la formation et l'expérience pratique de base. Ne vous limitez pas uniquement au cadre universitaire. Certes, un bon diplôme (tel qu'une maîtrise en interprétation de conférence) délivré par école réputée facilitera votre accès à la profession, mais l'interprétation est avant tout un art qui s'apprend sur le tas. Construisez-vous une réputation de qualité et de fiabilité. Si vous n'avez jamais parlé en public et si vous avez le trac, trouvez un moyen d'acquérir davantage confiance en vous-même, par exemple en vous inscrivant à un cercle de débat ou d'éloquence (comme les Toastmasters) ou en faisant du théâtre amateur. Restez en forme et apprenez à vous détendre. Explorez les possibilités de carrière sur Internet et avec des outils comme l'Annuaire des organisations internationales qui énumère toutes les organisations internationales du monde, indexées par sujets, par implantation géographique et par langues de travail. Peaufinez votre curriculum vitae. Préparez-vous aux concours en vous servant des sites Web des organisations. Dans les débuts, acceptez même de brefs engagements à titre bénévole, comme interprète communautaire, pour acquérir de l'expérience. Entrez dans une association d'interprètes comme adhérent étudiant. Étudiez l'AIIC Code of Professional Ethics et les Tips for Beginners. Lisez beaucoup, dans toutes vos langues, et approfondissez votre culture générale en assistant à des réunions et à des causeries sur des problèmes d'actualité. Fixez-vous attentivement des objectifs, utilisez judicieusement votre temps, et tirez parti des occasions qui peuvent se présenter. Exercez-vous quotidiennement à l'interprétation en vous servant des nombreux discours désormais disponibles sur la Toile. Enregistrez-vous, écoutez-vous d'une oreille critique. Travaillez ensuite méthodiquement à vous améliorer là où vous avez eu des difficultés, que ce soit une question de débit, de terminologie financière, de métaphores, de chiffres ou de reformulation. Résistez à la tentation de devenir « polyglouton »; mieux vaut maîtriser deux ou trois langues que d'en savoir beaucoup mais superficiellement. Enfin, ne consacrez pas trop de temps aux théories linguistiques abstraites. Rappelez-vous du conseil que donnait l'interprète du général de Gaulle, Constantin Andronikov : « L'interprète est comme un mille-pattes; s'il pensait à ce que font ses pattes, il serait incapable d'avancer. »
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