Nous avons récemment publié un article intitulé « Je vous fiche mon billet….» sur l'auteure anglaise Jane Austen et des nouvelles provenantes de la Grand Bretagne sur un nouveau billet de 10 livres, dont l'émission est prévue en 2017, ainsi que d'autres thèmes pertinents.
De l'autre côté de l'Atlantique, une autre espèce d'argent, une pièce de 20$ (valeur nominale), a fait sensation lorsqu'elle a été vendue pour 7,6 millions de dollars à un acheteur anonyme. La pièce est exposée actuellement à la New-York Historical Society, mais il convient de rappeler son étrange histoire.
La pièce américaine, connue comme le « double eagle », une des dernières pièces d'or destinées à être mise en circulation, avait été commandée par le Président Franklin D. Roosevelt en 1933, et dessinée par le sculpteur Augustus Saint-Gaudens [1]. Mais la pièce n'a jamais été mise en circulation, parce que le Président s'y opposa finalement, craignant qu'elle soit accaparée par une population en quête d'une valeur refuge alors qu'on traversait la Grande Crise des années trente. Le Trésor public aurait dû fondre les pièces 500.000 pièces déjà frappées, exception faite des deux
exemplaires qui seraient conservés au Smithsonian Museum. En fait, dix pièces restèrent en possession d'un employé de la Monnaie des États-Unis, (l'United States Mint).
Les services secrets américains devaient finalement retrouver toutes les pièces, sauf une qui avait atterri on ne sait comment dans la collection du roi Farouk d'Égypte. En 1952, quand celui-ci fut renversé, la pièce, vendue aux enchères, disparut pendant une quarantaine d'années. En 1996, elle réapparut lorsqu'un numismate britannique tenta de la négocier lors d'une vente à l'hôtel Waldorf-Astoria de New York. Ses « acheteurs » étaient des agents secrets du Trésor public qui l'arrêtèrent et confisquèrent le précieux « double aigle ». Le numismate saisit un tribunal américain, soutenant qu'il détenait cette pièce légalement. Selon un accord à l'amiable conclu entre le commerçant et l'Hôtel des monnaies américain, la pièce serait mise à vente et la somme recueillie partagée à parts égales entre eux. Aux enchères, dirigées par Sotheby's à Manhattan, ont participé huit enchérisseurs, 500 collectionneurs et 534 observateurs sur le site d'e-Bay. L'offre qui remporta, 7,6 millions de dollars, était égale au double du montant de la précédente vente de pièce de monnaie.
Il reste à se demander si cette histoire dans laquelle ont été impliqués un président, un roi, des agents secrets et un acheteur mystérieux aurait plu à Jane Austen.
A la une: De sacrés numéros...
Dès le 4 octobre prochain, certains nouveaux billets de 100$ pourraient connaître le même sort que la pièce de la « double eagle » (frappée en 1933), c'est-à-dire valoir beaucoup plus que leur valeur fiduciaire. En effet, ce jour-là, la Réserve fédérale des États-Unis mettra en circulation les nouvelles coupures de 100$ à l'effigie de Benjamin Franklin. Ces billets présenteront plusieurs caractéristiques destinées à renforcer leur sécurité dont une bande médiane 3-D, une « cloche de la Liberté » cuivrée et un nouveau portrait du grand homme en filigrane.
Mais, c'est une autre caractéristique qui va considérablement valoriser certaines coupures. Dans le coin inférieur droit, les billets porteront un numéro de série de huit chiffres qui, s'il est recherché par les amateurs, leur conféreront une grande valeur. Ainsi, le numéro 00000005 est à vendre à 795$ sur le site U.S. Rare Currency et le nouveau « Ben » numéroté 00000001 pourrait atteindre 10.000 à 15.000$. Et que dire d'une suite comme 01234567 ?
La Réserve fédérale a prévu le coup. C'est ainsi que, selon le Boston Globe, ("For serial-number hunters, $100 isn't just $100") les billets à petits numéros et présentant d'autres originalités sont mis à part et portés à la Réserve fédérale qui les mélange aux autres coupures afin qu'ils soient équitablement répartis dans tout le pays.
Toujours selon le Boston Globe, certains
lieux de grande circulation fiduciaire, comme les hypermarchés [2] et les
bureaux de change interceptent souvent les billets « intéressants »
pour les vendre ensuite aux enchères. Tous ceux que cette question intéresse
pourront se rendre sur Cool Serial Numbers afin de consulter la liste des numéros de
série les plus recherchés.
[1] Augustus Saint-Gaudens (né à Dublin en 1848 - mort en 1907), est un sculpteur et graveur-médailleur américain. Né sujet irlandais, mais d'origine française par son père [qui était cordonnier à Aspet dans les Pyrénées françaises] et irlandaise par sa mère.
[2] hypermarché : big-box store, superstore, supercenter or megastore.
Jonathan G. & Jean L.
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Lecture supplémentaire :
Paging Sam Spade: A Gold Coin Fetches $7.6 Million at Auction.The New York Times July 31, 2002 Glenn COLLINS
Le penny canadien n’est plusLe Mot juste
Un diamant gros comme un œuf aux enchères
Le Monde, 11/09/2013
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