Pour la fête nationale de l'Irlande, célébrée demain, le 17 mars, nous n'avons pas préparé d'article, mais nous attirons l'attention de nos lecteurs et lectrices sur un excellent commentaire rédigé par notre collaboratrice, Isabelle Barth, Irlandaise d'origine française, sur le blog, femmexpat : La Saint Patrick, Journée nationale en Irlande.
Pour un aperçu d'un épisode inoubliable de l'histoire irlandaise, nous ne pouvons mieux faire que de vous recommander l'article que nous avons publié il y a un an sous la plume d'une autre collaboratrice, Carole Josserand.
Nous avons également bénéficié d'une interview, en anglais, avec l'éminent traducteur irlandais, Frank Wynn.
Dublin, ville UNESCO de la littérature
L'année dernière, la poste irlandaise a émis ce timbre jaune clair de 60 centimes pour marquer la désignation de Dublin comme ville UNESCO de la littérature. Dans le monde, cinq autres villes seulement ont eu jusqu'ici cet honneur : Édimbourg (Écosse), Iowa City (États-Unis d'Amérique), Melbourne (Australie), Norwich (Angleterre) et Reykjavik (Islande). Le timbre reproduit les 224 mots du texte d'Eoin Moore (17 ans), lauréat d'Essence of Dublin, un concours littéraire parrainé par The Fighting Words, un atelier d'écriture dublinois.
ÉIRE 60c [1] The thick clouds cover up the moonlight, but the city’s lights provide worthwhile illumination – above them all, the beacon burns bright atop the monolithic podium, signalling to wayfaring voyages the ancient Viking settlement. Now, where Norsemen once stood, I look back, along the quays, streets and alleys, to where the inhabitants live their lives: eating, speaking, and breathing their city into existence. It gives me cause to wonder, as I stroll aimlessly along the cobbled paths, about those who have traversed them before me, by carriage or before there were even cobbles to walk upon. I feel their lives and mine are somehow connected, that we all were at one point a part of this city, living pieces of its grand, striking framework. Every High King and scholar, every playwright and poet, every politician and every rebel, every merchant, student, and busker who ever set foot in the city holds or held onto a chunk of this city’s soul; every one of them stepped to the city’s heartbeat. I listen to the streets at night and I can feel the city’s lifeblood pumping through me; I can feel myself flowing through it. All of us who travel those arteries step on the words, actions, and lives of those who travelled them before us. The city embodies the people, and the people embody the city. ------------------------------ [1] Plusieurs versions s'opposent quant à l'origine du nom de la République d'Irlande : pour certains, son nom vient de la déesse Ériu (Éire en irlandais) et du mot germanique land (« terre »). Erin est l'un des noms poétiques de l'Irlande. Pour d'autres, son nom vient du mot grec ancien 'ιρις' (en français « iris »). (Wikipedia) |
Les épais nuages occultent le clair de lune, mais les lumières de la ville l'illuminent opportunément. Dominant tout, le phare projette son faisceau du haut de son piédestal monolithique, signalant aux navigateurs l'emplacement du vieux peuplement viking. Maintenant, là où se tenaient jadis les Scandinaves, je repense, le long des quais, des rues et des ruelles, à ces lieux où les habitants vivent leur vie, mangeant, parlant et animant la ville de leur souffle. En déambulant dans les chemins pavés, je ne peux m'empêcher de songer à ceux qui les ont arpentés avant moi, en attelage, ou avant même qu'il y ait des pavés à battre. Je sens que leurs vies et la mienne sont, d'une façon ou d'une autre, liées entre elles, que nous avons tous été, à un moment donné, une partie de cette ville, les éléments vivants de sa grande et étonnante structure. Tout haut et puissant roi, tout universitaire, tout auteur dramatique et poète, tout homme politique et tout rebelle, tout négociant, étudiant ou musicien des rues qui a un jour mis le pied dans cette ville détient ou détenait un fragment de son âme ; tous, sans exception, ont marché au rythme de son cœur. La nuit, j'écoute les rues et je ressens le sang de la ville qui court dans mes veines, je me sens flotter en lui. Tous ceux d'entre nous qui arpentent ces artères pénètrent dans les mots, les gestes et les vies de ceux qui les ont arpentées avant nous. La ville incarne les gens et les gens incarnent la ville.
Adaptation française de Jean Leclercq, avec l'aide précieuse de Jean-Paul Deshayes. |
Coté immigration irlandaise aux États Unis, le vidéo-clip qui suit présente une chanson, Isle of Hope, Isle of Tears, dédiée à Annie Moore qui, comme tant d'immigrants accueillis à Ellis Island, New York, était pleine d'espoir d'une vie meilleure, mais aussi de nostalgie de son pays natal, quand elle à quitté l'irlande a l'age de 15 ans.
Enfin, en guise de dessert de la fête de Saint Patrick, la chanson qui s'identifie le plus à la nation irlandaise : When Irish Eyes are Smiling :
Chorus:
When Irish Eyes Are Smiling, sure 'tis like a morn in spring.
In the lilt of Irish laughter, you can hear the angels sing.
When Irish hearts are happy, all the world seems bright and gay,
And When Irish Eyes Are Smiling, sure, they steal your heart away.
Verse 1:
There's a tear in your eye and I'm wondering why,
For it never should be there at all.
With such power in your smile, sure a stone you'd beguile,
So there's never a teardrop should fall,
When your sweet lilting laughter's like some fairy song
And your eyes twinkle bright as can be.
You should laugh all the while and all other times smile,
And now smile a smile for me.
(Chorus)
When Irish Eyes Are Smiling, sure 'tis like a morn in spring.
In the lilt of Irish laughter, you can hear the angels sing.
When Irish hearts are happy, all the world seems bright and gay,
And When Irish Eyes Are Smiling, sure, they steal your heart away.
Verse 2:
For your smile is a part of the love in your heart,
And it makes even sunshine more bright.
Like the linnet's sweet song, crooning all the day long.
Comes your laughter so tender and light.
For the springtime of life is the sweetest of all,
There is ne'er a real care or regret.
And while springtime is ours, throughout all of youth's hours,
Let us smile each chance we get.
Une très belle traduction de Jean Leclercq.
Quelques suggestions :
1. and breathing their city into existence : animant la ville de leur souffle
2. every one of them stepped to the city’s heartbeat : tous, sans exception, ont marché au rythme de son cœur.
3. and I can feel the city’s lifeblood pumping through me : je sens le sang de la ville qui court dans mes veines
Rédigé par : Jean-Paul Deshayes | 17/03/2014 à 01:10