Parallèlement, elle s'est intéressée aux questions de bilinguisme, situation qu'elle vit au quotidien dans sa famille. Elle s'est activement impliquée dans le mouvement FLAM (Français Langue Maternelle) qui offre un soutien aux familles bilingues.
---------------------------
Considéré comme le plus grand poète de la Première Guerre Mondiale, Wilfred Owen mourra très jeune, quelques jours seulement avant la fin de la guerre. Tué dans la traversée du Canal de la Sambre, il repose en France, dans la petite commune d'Ors, près de Cambrai.
« Cette plaque commémore la traversée victorieuse de ce canal par l'armée britannique le 4 novembre 1918. Parmi ceux qui y laissèrent leur vie se trouvait le poète Wilfred Owen. »
Son enfance et sa jeunesse
Né le 18 mars 1893 à Oswestry, dans le Shropshire, Wilfred Owen est le fils aîné de Tom Owen, employé des chemins de fer, et de Susan Shaw, issue de la bourgeoisie locale. Cette dernière est une fervente chrétienne d'obédience évangélique. Elle est très soucieuse de respectabilité, mais son père leur a laissé des dettes. La famille consacre beaucoup de temps aux offices et à la lecture de la Bible, des lectures qui marqueront l'imagerie et le vocabulaire du futur poète.
Wilfred suivra les cours de l'École Technique à Mahim. Il y découvre un goût prononcé pour l'étude, et principalement les langues et la littérature anglaise. Il s'enthousiasme pour la poésie et pour John Keats en particulier. Il terminera ses études à l'École Technique de Shrewsbury. Il pourrait devenir instituteur, mais une « expérience le persuade que la vie est ailleurs ».
À 18 ans, les finances familiales ne lui permettent pas d'entrer à l'université. Il lui faut passer un examen d'entrée et obtenir une bourse. Ce n'est donc pas facile… Il part pour Dunsden, près de Reading, pour préparer l'examen d'entrée à l'université auprès du Révérend Herbert Wigan. Ce dernier, qui est chargé de le préparer, oublie vite sa promesse et Wilfred est surchargé de tâches auprès des ouailles de la paroisse et des familles pauvres de la ville. Face à l'illettrisme, la maladie, la misère et l'indifférence des bien-pensants et des nantis, il questionne sa foi. Cette expérience détruira bon nombre de ses convictions religieuses. Il quitte la paroisse en février 1913, après avoir écrit à sa mère : « Le meurtre devait arriver, et j'ai tué mes fausses croyances. ».
Bordeaux
La situation familiale est tendue. Il a réussi son examen d'entrée à l'université, mais n'a pas obtenu de bourse. Il lui faut donc faire autre chose.
À la mi-septembre 1913, il s'embarque pour Bordeaux où il sera d'abord professeur d'anglais à l'école Berlitz, puis précepteur de la fille de M. et Mme Léger, un poste qu'il prendra le 31 juillet 1914, à Bagnères-de-Bigorre. Même si des rumeurs de guerre submergent l'Europe, les sujets expatriés de sa Majesté ne sont pas encore appelés à servir.
Il rencontre Laurent Tailhade (1854-1919) qui a connu Verlaine. « D'emblée l'admiration est réciproque. La fougue du jeune Anglais séduit le vieil esthète. Le statut de l'aîné, poète établi et reconnu, impressionne Wilfred. ». Owen découvre le symbolisme ainsi que la puissance de certaines techniques de versification, comme l'assonance, l'allitération, la rime interne qu'il pratiquera plus tard dans ses propres poèmes.
En octobre 1914, Mme Léger part au Canada, Wilfred doit trouver un nouvel appartement et s'installe à Bordeaux. Il visite l'hôpital de la ville où sont soignés des blessés du front. Même si le poète de la compassion n'est pas encore né, il pense déjà à la défense de la civilisation. En décembre 1914, il décroche un poste de précepteur au service de la famille de la Touche. C'est un poste qu'il gardera pendant une année.
Retour en Angleterre
En mai 1915, il retourne pour la première fois en Angleterre. Il est en mission pour un parfumeur bordelais. Il retournera ensuite en France. En septembre 1915, sa décision est prise. Il retraverse la Manche et, le 21 octobre 1915, il s'engage comme cadet aspirant-officier au 28e London Regiment mieux connu sous le nom d'Artists' Rifles (Fusiliers des Artistes), une unité d'instruction pour officiers. Son séjour à l'étranger lui avait en fait ouvert les portes de cette prestigieuse unité. Il a alors 22 ans.
Le 4 juin 1916, le sous-lieutenant Wilfred Owen est affecté au Manchester Regiment. Le 29 décembre de la même année, il embarque à Folkestone. Le 6 janvier 1917, il rejoint son unité sur la Somme. Entre juillet et novembre 1916, la région dans laquelle il se trouve est fortement touchée par les batailles, le 2e bataillon du Manchester Regiment comble les vides pour remplacer les soldats mis hors de combat. Wilfred Owen reçoit le commandement de la 3e compagnie. Il va alors connaître l'horreur de la guerre de tranchées qui sera aggravée par un hiver exceptionnellement rigoureux.
Le 12 janvier 1917, une sentinelle est mortellement touchée par un éclat d'obus. Très sensible aux douleurs de ses hommes, il en tirera plus tard ces lignes dans The Sentry (La sentinelle) :
« Through the dense din, I say, we heard him shout
'I see your lights!' – But ours had long gone out »
(À travers le tumulte, parole, nous l'entendîmes crier
'Je vois vos lampes !' – Mais depuis longtemps les nôtres s'étaient éteintes.)
Le froid presque sibérien de l'hiver dans lequel il doit rester couché avec le peloton sera un point de départ du poème Exposure (Froid, première ligne) :
« Our brains ache, in the merciless iced east winds that knive us…
Wearied we keep awake because the night is silent… »
(La tête nous fait mal, dans les vents d'est glacés qui sans pitié nous fouaillent…
Fatigués nous veillons, car la nuit est silencieuse...)
Dans la nuit du 15 mars, il fait une chute terrible de plusieurs mètres. Commotionné, il est évacué. Dès qu'il est rétabli, il retourne au front et participe à plusieurs attaques. Le 14 avril, il est soufflé par une explosion. En état de choc post-traumatique, on diagnostique une neurasthénie en mai 1917. On le déclare inapte au service armé et il est envoyé à l'hôpital militaire de Craiglockhart, en Écosse, où il arrive le 26 juin de la même année. Ce séjour changera sa vie de poète tout autant que l'expérience du combat l'a perturbé.
Convalescence et rencontre avec Sassoon
Le docteur Brock qui s'occupe de lui pense que l'exercice et le travail seront le meilleur des traitements. Il incite donc Wilfred Owen à écrire et ravive son goût pour la marche et la botanique. Puis, il se voit confier l'édition de la revue de l'hôpital : The Hydra (L'hydre).
À la mi-août, Siegfried Sassoon arrive à Craiglockhart. Il exercera une grande influence sur Wilfred Owen qui fera tout pour le rencontrer. Sassoon l'aidera à trouver sa voie en lui donnant des conseils sur la forme des vers et le choix des titres de ses poèmes ; il l'incite également à narrer sa propre expérience de la guerre. C'est alors le déclic. Wilfred Owen connaît une période de grande activité créatrice et sa santé nerveuse s'améliore, comme l'avait pensé le docteur Brock. Il écrit une série de poèmes majeurs comme Strange Meeting [1] et Exposure. Il compose aussi Anthem for doomed Youth [2] et Dulce et Decorum Est. Fin octobre, il est déclaré guéri et peut quitter Craiglockhart. Il passe quelques jours à Londres et rencontre Herbert George Wells, Arnold Bennett et Osbert Sitwell.
En mars 1918, le sous-lieutenant Wilfred Owen est muté au dépôt de Ripon. Sa carrière poétique va débuter. Osbert et Edith Sitwell lui demandent quelques poèmes pour leur anthologie annuelle de 1918, The Wheels. Le 10 août 1918, la commission médicale le déclare apte au service armé et le 31 du même mois, il regagne la France pour rejoindre son unité.
Derniers jours de guerre
Après un bref séjour à Étaples, il rejoint les Manchesters à Corbie, près d'Amiens. Le 1er octobre 1918, il prend d'assaut un nid de mitrailleuses à l'est de Joncourt. L'attaque est un succès. Le jour même, il est proposé pour la Military Cross. Le 3 octobre, le bataillon est relevé et va s'installer au sud du Cateau, à l'est du petit village d'Ors. Wilfred Owen est cantonné dans la maison forestière. Le 31 octobre 1918, il écrit à sa mère : « Il n'y a aucun danger ici. S'il y en avait, il sera passé depuis longtemps quand vous lirez ces lignes. ». Il commence sa lettre ainsi : « Très chère Mère, l'endroit où je t'écris à présent, je l'appellerai 'la cave enfumée de la maison forestière…' ».
La maison forestière :
L'heure H de la traversée du canal de la Sambre est fixée au 4 novembre 1918, à 5h45 du matin. L'artillerie tonne. Les 2nd Manchesters se lancent à l'assaut de la position allemande qui se trouve sur l'autre rive. Il faut construire des passerelles flottantes, mais l'opération tourne court. À 8h30, la bataille est terminée. Les rescapés repassent le canal. Mais le sous-lieutenant Owen est déjà mort, tué en franchissant le canal. Il avait vingt-cinq ans, quatre de ses poèmes ont été publiés, une bonne centaine sont encore inédits.
Le 5 novembre 1918, la London Gazette annonce la promotion de Wilfred Edward Salter Owen au grade de lieutenant. Le 8 novembre, le lieutenant Owen reçoit la Croix militaire pour sa conduite exemplaire sur la ligne Beaurevoir-Fonsomme.
La guerre prend fin trois jours plus tard.
Le 11 novembre, alors que les cloches sonnent en l'honneur de l'armistice, le télégramme fatidique que nul ne souhaitait arrive chez les Owen, à Shrewsbury.
Après sa mort
En dehors de sa famille et du cercle restreint de ses amis littéraires, sa disparition passe inaperçue. Sa mère fera graver sur sa tombe :
« Shall life renew these bodies ? Of a truth
All death will he annulf, all tears assuage »
(La vie renaître-t-elle dans ces corps ? En vérité
Elle frappera toute mort de nullité, toute larme d'inutilité)
En 1919, la renommée littéraire commence à poindre, grâce à l'anthologie qu'Osbert et Edith Sitwell lui dédient. Sept de ses poèmes y figurent. L'année suivante, Siegfried Sassoon publie le premier recueil complet de ses poésies, qu'il préface lui-même. La première percée n'aura cependant lieu qu'en 1931, quand Edmund Blunden publie son étude de la version des œuvres accompagnée d'une étude pénétrante.
En 1962, Benjamin Britten utilise neuf de ses poèmes pour son War Requiem, lui rendant ainsi un vibrant hommage. En 1967, Harold Owen, son frère, autorise enfin John Bell a publié sa correspondance, mais non sans avoir procédé à de nombreuses coupures. [1]
Poète de la douleur de deuil, de la détresse et de la désespérance
Publiées à titre posthume, ses œuvres parlent de ses visions de la Grande Guerre. Il fait partie du groupe de la War Poetry, un mouvement littéraire anglo-saxon qui s'inscrit dans cette époque de guerre, de catastrophes humaines, d'élans pacifistes suite aux déferlements de haines et d'atrocités. Considéré comme un « témoin » de la guerre, on retrouve dans ses poèmes et sa correspondance « l'absurdité barbare » de cette guerre. Ses textes touchent les cœurs, non pas par des lamentations, mais par un réalisme lyrique. Il est un témoin car il a été un observateur bouleversé par la souffrance engendrée par la guerre. Le soldat brisé et épuisé, rompu et courbatu, est au cœur de sa poésie. Il fait corps avec « ceux qui meurent comme du bétail » (dans « Hymne à la jeunesse condamnée ») dont voici quelque lignes :
Anthem for doomed Youth
What passing bells for those who die as cattle?
Only the monstrous anger of the guns,
Only the stuttering rifles' rapid rattle
Can patter out their hasty orisons,
No mockeries for them from prayers and bells,
Nor any voice of mourning save the choirs, –
The shrill, demented choirs of wailing shells;
And bugles calling for them from sad shires.
What candles may be held to speed them all?
Not in the hands of boys, but in their eyes
Shall shine the holy glimmers of good-byes,
The pallor of girls' brows shall be their pall;
Their flowers the tenderness of silent minds,
And each slow dusk a drawing-down of blinds.
Hymne à la Jeunesse condamnée
Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail ?
Seule, la colère monstrueuse des canons,
Seul, le crépitement rapide des fusils hoquetant
Peuvent ponctuer leurs oraisons hâtives,
Pour eux, pas de prières ni de cloches dérisoires,
Nulle voix endeuillée hormis les chœurs, —
Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants ;
Et les clairons appelant pour eux depuis de tristes comtés.
Quelles chandelles seront tenues pour leur souhaiter bon vent ?
Non dans la main des garçons, mais dans leurs yeux,
Brilleront les lueurs sacrées des adieux,
La pâleur du front des filles sera leur linceul,
Leurs fleurs, la tendresse d'esprits silencieux,
Et chaque long crépuscule, un rideau qui se clôt.
Pour Wilfred Owen, la guerre s'acharne à déshumaniser le combattant. Dans son poème « Mutilés et Malades mentaux », il dénonce le délabrement de l'être humain dans la guerre. On y retrouve un peu les héros des tragédies grecques, des héros au sort tragique. Il semble que, pour lui, l'amour de Dieu et l'amour des hommes ont abandonné le combattant qui se prépare à mourir par amour de ses compagnons. Le soldat est donc prêt à se dévouer pour que la Vie renaisse. Wilfred Owen est à la fois un poète réaliste et visionnaire.
À mesure que le temps passe, l'œuvre de Wilfred Owen perd peu à peu son envahissant statut de témoignage d'époque pour acquérir celle d'un art poétique transcendant l'anecdote pour faire entendre un chant fort, sombre, lumineux lucide et déchirant à la fois. C'est de l'homme qu'il est question, un homme meurtri, humilié, dépassé, nié jusque dans son humanité même.
Dulce Et Decorum Est, autre poème important, fut écrit pendant son séjour à Craiglockhart. Owen s'adressé à sa mère et lui relate l'histoire d'un groupe de soldats « ivres de fatigue » et contraints de se frayer un chemin « dans la gadoue » pour s'abriter des obus qui pleuvent sur eux.
Il commence ainsi :
Bent double, like old beggars under sacks,
Knock-kneed, coughing like hags, we cursed through sludge,
Till on the haunting flares we turned our backs
And towards our distant rest began to trudge.
Men marched asleep. Many had lost their boots
But limped on, blood-shod. All went lame; all blind;
Drunk with fatigue; deaf even to the hoots
Of tired, outstripped Five-Nines that dropped behind.
Pliés en deux, tels de vieux mendiants sous leur sac,
Harpies cagneuses et crachotantes, à coups de jurons
Nous pataugions dans la gadoue, hors des obsédants éclairs,
Et pesamment clopinions vers notre lointain repos.
On marche en dormant. Beaucoup ont perdu leurs bottes
Et s'en vont, boiteux chaussés de sang, estropiés, aveugles ;
Ivres de fatigue, sourds même aux hululements estompés
Des Cinq-Neuf distancés qui s'abattent vers l'arrière
Le réalisme du poète conduit le lecteur pas à pas vers la conclusion à la fois grave et revendicatrice : est-il légitime de poursuivre le mensonge de la gloire et de la beauté de la guerre ?
Isabelle BARTH
Fondatrice et directrice de Multilingual Education Café / Expat-Lang
Fondatrice et directrice de l'école L'atelier de français - FLAM :
Coach en éducation bi- / pluri-lingue chez Multilingual Parenting :
Membre de Translators Café : http://www.translatorscafe.com/cafe/member137667.htm
Membre des Traducteurs de Translators without Borders, the Rosetta Foundation et BabelFamily
Site : http://mynaamisalbie-afrikaans.jimdo.com/
---------------------
[1] traduction française par Xavier Hanotte
[2] Anthem for Doomed Youth: (2:34 m)
What passing-bells for these who die as cattle?
Only the monstrous anger of the guns.
Only the stuttering rifles' rapid rattle
Can patter out their hasty orisons.
No mockeries for them; no prayers nor bells,
Nor any voice of mourning save the choirs,—
The shrill, demented choirs of wailing shells;
And bugles calling for them from sad shires.
What candles may be held to speed them all?
Not in the hands of boys, but in their eyes
Shall shine the holy glimmers of goodbyes.
The pallor of girls' brows shall be their pall;
Their flowers the tenderness of patient minds,
And each slow dusk a drawing-down of blinds.
[3] Delphi Complete Poems and Letters of Wilfred Owen (Illustrated) Kindle Edition $0.99
Lecture suppleméntaire:
Article de La Voix du Nord en date du 5 avril 2014, en hommage à Wilfred Owen, pour les Commémorations de la Grande Guerre :
La maison forestière d'Ors qui a accueilli Wilfred Owen en 1918
http://www.tourisme-cambresis.fr/maison-forestiere-ors.html
Promenade sur les pas de Wilfred Owen :
The War to end all Wars
BBC News, 10.11.1998
Jour du Souvenir - 11 h, le 11e jour du 11e mois
Le Mot juste en anglais, 10.11.2012
GRAVES, Robert Ranke, Goodbye to All that [Adieu à tout cela], 1929.
WALTER George, The Penguin Book of First World War Poetry (paperback)
Penguin Classics, May 2007
bonjour,
je n'arrive pas à trouver le poème d'owen wilfred mutilés et malades mentaux. Est-ce que vous pourriez me l'envoyer
Merci
Rédigé par : leslie | 18/04/2015 à 14:58
Flamme d'espoir de Badar .
Anathème perfide, insulte à l'infini,
Pleurez votre déshonneur vous grands de ce monde.
Sang et fumée ne sont que vos valeurs fécondes !
Et je veux aux yeux de tous vous faire avanie.
Je veux peindre les mots aux couleurs de la vie,
Rêver, danser, chanter, que le bonheur abonde !
Douce fragrance au parfum de cannelle inonde
La splendeur auguste d'un Éden infini.
Mon espoir se meurt comme s'éteint une flamme.
Mandorle disparue, sans tain sera mon âme.
Ombre en jachère : grand voyage vers les limbes.
Ô ! chante, oui chante immaculé coquelicot.
La terreur des canons fuit l'horrible chaos.
Humilité, fraternité seront vos nimbes.
Badar
.
Ce poème sera lu lors de la commémoration Wilfred Owen qui aura lieu le 4 novembre 2018 à Ors.
.
Illustration : "Wilfred Owen" peinture huile sur toile coton de 50 x 70. Propriété de la mairie d'Ors jusqu'au 4 novembre 2018 avant de partir pour l'Angleterre.
Rédigé par : Badar | 19/10/2018 à 06:57
Dominique Badar Schreinemacher à Henriette Berge
14 min ·
Ors, 4 novembre 2018
Flame of hope
Perfidious anathema, infinite insult,
Cry over your dishonour, you the masters of the world.
Blood and smoke are your only fruitful values !
And I want in front of all to snub you.
I want to paint the words with the colours of life,
Dreaming, dancing, singing, may happiness be abundant !
Sweet fragrance of cinnamon smell may invade
The august splendour of an infinite Eden.
My hope dies out as any flame would.
Disappearing mandorla, which does not mirror my soul.
Shadow in fallow : far trip to Limbo.
Oh ! sing, please do sing immaculate poppy.
The terror of cannons flee this horrible chaos.
Humility, brotherhood will be your halo.
Badar
Poem translated and reinterpreted by Jeanne-Marie Dineur.
Rédigé par : Badar | 19/10/2018 à 06:59