Les Chinois veulent apprendre l'anglais et serrer les liens avec les États-Unis dans le domaine des livres
Rencontre avec 5 millions d’élèves qui s’affrontent pour être la star anglophone de Chine
Le concours d’épellation Scripps National Spelling Bee a eu lieu la semaine du 25 mai aux États-Unis. Même si bien des gens surveillent avec passion l’issue de ce concours qui se déroule au Maryland, à l’autre bout du monde en Chine, des élèves de Beijing s’affrontent pour obtenir un autre titre, celui du meilleur locuteur anglais de Chine.
Des centaines d’élèves du premier cycle du primaire et du secondaire (équivalant à collège et lycée en France) se sont rassemblés dans un établissement situé à une heure de Beijing dans l’espoir de se qualifier pour les championnats nationaux qui auront lieu cet été. Ils rivalisent avec 5 millions d’autres élèves chinois.
Se qualifier pour les épreuves finales nationales, lesquelles se déroulent devant un large public et sont diffusées à la télévision, est une tâche presque herculéenne, qui exige de participer à de nombreuses rondes épuisantes qui durent plusieurs journées. Mais la victoire apporte la célébrité, l’admission à un établissement d’enseignement de qualité et un avenir radieux selon une ancienne finaliste, Michelle Cui.
Jack est un enfant typique parmi les enfants de Beijing présents à ce concours. Ils ont vécu à l’étranger, ont beaucoup voyagé; ils font partie d’une classe moyenne supérieure grandissante. Jack a vécu à Washington D.C. alors qu’il était jeune enfant. Sa mère travaillait à l’ambassade chinoise.
Il a étudié l’anglais à un très jeune âge, m’explique sa mère. L’âge idéal est de deux ou trois ans, me dit-elle, au même âge que les locuteurs de langue maternelle apprennent leur langue.
« Je veux qu’il devienne un ambassadeur entre les deux pays et dans le monde entier. »
Les concurrents avaient droit à une minute pour impressionner les juges. En plus de la partie du concours dans laquelle les enfants prononcent des discours, il existe une autre partie où les enfants démontrent d'autres talents: il y a des chansons, des numéros de magie, des chansons jouées à la flûte, de la danse salsa, des experts du cube Rubik et même un hockeyeur en patin. Le samedi, à l’heure du repas du soir, l’une des juges, Hester Veldman, avait l’air épuisée.
« J’ai vu 450 concurrents aujourd’hui. J’ai écouté la chanson de Frozen [1] environ 300 fois », dit-elle.
Il y a des enfants comme Xing Wang, qui préfèrent se faire appeler Harry.
Harry est petit et porte des lunettes. Il a l’air d’avoir 11 ans, mais en réalité il a 13 ans. Il compense sa petite taille par une grande confiance en lui. Harry n’a jamais vécu à l’étranger. Ses parents ne parlent pas anglais; ils ont quitté la Mongolie intérieure pour s’établir à Beijing il y a cinq ans. Harry a commencé à apprendre l’anglais en troisième année du primaire, ce qui est relativement tard, puisque les élèves de Beijing apprennent l’anglais dès la première année du primaire. Même si l’anglais d’Harry n’est pas parfait, Harry bouillonne d’idées. Il me tire par la manche tellement il a hâte de me dire ce qu’il a préparé pour la partie « talent », ce qu’il finit par faire.
« Aujourd’hui, je vais étudier une partie du discours d’Obama. Son discours qu’il a dit à Chicago. Peut-être que c’était la première fois qu’il était président », m’explique-t-il.
Harry prononce le discours d’Obama et reçoit des applaudissements nourris. Un juge lui lance, « tu devrais te présenter comme président ». Harry s’incline et quitte la scène en courant. Il est radieux. Je lui chuchote une question :
Harry a appris qu’il avait réussi les demi-finales et la finale de Beijing. Il participera aux demi-finales nationales, la dernière étape avant le grand concours télévisé.
Plus tard on voit Harry endormi au fond de la salle.
Source: The World in Words, PRI
Traduit par Isabelle Pouliot
http://traduction.desim.ca
La Chine est en vedette à la BookExpo America (BEA) 2015 NEW YORK
Cet évènement majeur du monde de l’édition s’est amorcé récemment au Javits Center de New York. La Chine y expose près de 10 000 titres publiés par quelque 150 maisons d’édition.
Des bannières et des affiches faisant la promotion de livres dont le thème est la Chine ou écrits par des auteurs chinois, une cérémonie d’ouverture archibondée où des discours simples ont tout de même suscité une grande couverture médiatique, des jeunes filles vêtues de costumes traditionnels démontrant l’art de servir le thé ou la calligraphie… Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du Pavillon de la Chine, tout suggère une présence forte et fière d’une puissance émergente du monde de l’édition, laquelle est l’invitée d’honneur du BEA Global Market Forum pour la toute première fois.
Occupant une superficie de quelque 2 300 mètres carrés, le pavillon de la Chine expose un large éventail de publications chinoises sur la politique, l'économie, l'histoire, l'art et la culture, de même que sur le patrimoine des minorités ethniques.
Après Francfort en 2009 et 2012 à Londres, il s’agit de la troisième fois seulement que la Chine est l’invitée d’honneur d’un prestigieux salon du livre d’un pays occidental, a déclaré le ministre adjoint de l’administration générale de la presse, de l’édition, de la radiodiffusion du cinéma et de la télévision, Wu Shangzhi, durant une allocution prononcée au cours de la cérémonie d’ouverture.
Ce salon constitue également le plus grand échange entre les professionnels de l’édition de la Chine et des États-Unis depuis que les deux pays ont rétabli des relations diplomatiques en 1979, a-t-il ajouté.
« Nous espérons que cet événement de trois jours pourra renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de l'édition et de la traduction, et donner un nouvel élan aux relations bilatérales et aux échanges et à l'amitié entre les peuples", a indiqué M. Wu, qui est à la tête d'une délégation chinoise composée de près de 500 membres.
Le programme de la Chine « est certainement un point fort du salon cette année », a indiqué le président et directeur général de l'Association des éditeurs américains Tom Allen, les éditeurs américains étant impatients de tenir des conversations professionnelles avec leurs homologues chinois. « Il y a de grandes possibilités de coopération entre nos deux pays. Nous attendons avec impatience cet échange fructueux d'idées ».
Des romans du lauréat du prix Nobel de littérature Mo Yan et du maître de la science-fiction Liu Cixin sont offerts au salon. Cependant, il n’y a environ que 2000 titres traduits en anglais dans tout le salon.
Le manque de traduction empêche l’importation de livres chinois sur le marché américain, ont expliqué des représentants d’éditeurs américains. Les livres traduits du chinois qui traitent des enjeux de ce pays sont populaires sur le marché américain, mais le segment de marché de la littérature chinoise est le parent pauvre de l’édition.
Traduire des œuvres littéraires chinoises dans un anglais correct constitue une mission extrêmement difficile, explique le directeur du marketing de CN Times Books, Paul Mytovich. Sa maison d’édition se spécialise dans la publication d’ouvrages d’histoire, de philosophie, de culture et d’actualité chinoise et publie également des traductions de livres d’abord publiés par la société mère de CN Times Books, Beijing Mediatime Books, et par d’autres éditeurs chinois.
Source: China in spotlight as BookExpo America 2015 begins
CCTV.com
Traduit en partie par Isabelle Pouliot - http://traduction.desim.ca
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