Un blog destiné à tous les locuteurs français qui s’intéressent à la langue anglaise
DE DIVONNE-LES-BAINS À LOS ANGELES : UN PONT ENTRE LE MONDE FRANCOPHONE ET LA CULTURE ANGLO-AMÉRICAINE
Ce mois-ci, notre invité est un peu moins célèbre qu'un autre lusophone, Magellan, mais Ewandro Magalhães - comme le grand navigateur qui donna son nom à un détroit - a arpenté les routes et enjambé les continents. Si Magellan a conquis des terres lointaines au fil de son épée, c'est par le pouvoir de sa plume, la vivacité de son esprit et la brillance de sa personnalité qu'Ewandro a su investir l'imagination des gens plutôt que leurs possessions. Ce faisant, il a atteint le sommet de l'échelle professionnelle en tant que traducteur et interprète, tout en trouvant encore le temps d'écrire et de donner des conférences.
L'interview a été menée en anglais par Skype entre Los Angeles et Genève.
LMJ : Vous êtes né à Belo Horizonte (Brésil). Lorsque nous évoquerons votre carrière de linguiste, nos lecteurs se diront probablement que porter un tel nom [1] et naître à Bel Horizon auguraient bien d'une grande réussite professionnelle. Vous avez magnifiquement réussi puisque, non content de créer une agence de traduction florissante, vous avez occupé des fonctions d'interprète à l'ONU et avez été promu au poste de Chef du Service de Gestion des Conférences d'une institution spécialisée des Nations Unies que vous occupez actuellement.
[1]Le grand découvreur que nous connaissons sous le nom de Magellan s'appelait Fernão de Magalhães.
Succédant à une série de déclarations désobligeantes du candidat républicain Donald Trump pour les hispaniques vivant sans papiers aux États-Unis, ce fut cette semaine au candidat Jeb Bush de s'attirer la critique pour avoir utilisé l'expression anchor babies dont il a précisé, face à cette critique, qu'elle s'adressait à un groupe particulier d'Asiatiques et non à telle ou telle communauté ethnique dans son ensemble.
L'expression désigne un enfant né d'une mère non citoyenne des États-Unis où la citoyenneté est un droit inaliénable acquis à la naissance - birthright(à la différence de ce qui se passe dans bon nombre d'autres pays) [1]. Cette expression peu flatteuse emploie la métaphore d'un navire qui jette l'ancre et sous-entend que la mère a choisi de venir aux États-Unis et d'y accoucher en espérant que la citoyenneté automatiquement acquise par son enfant l'aide (ou aide ses proches) à obtenir le statut légal d'immigrant.
Nous approchons des côtes américaines. Jette l'ancre !
Pour comprendre la controverse que cet emploi de l'expression par le candidat Bush a suscité, il faut avoir quelques notions d'histoire constitutionnelle américaine et savoir ce qu'est le « maternity tourism » que pratiquent certaines Chinoises et d'autres étrangères fortunées.
Le fait historique en cause est l'affaire United States v. Wong Kim Ark dont fut saisie la Cour Suprême des États-Unis en 1898. À cette occasion, la Cour a décidé qu'un enfant, né aux États-Unis de parents de nationalité chinoise ayant à l'époque de sa naissance un domicile permanent et une résidence aux États-Unis et qui y faisant des affaires, devient automatiquement citoyen américain. Cette décision a créé un important précédent en ce sens qu'elle interprétait la Clause de Citoyenneté du 14e amendement à la Constitution, adopté en 1868 [2].
Le droit inaliénable conféré par la Clause de Citoyenneté est solidement enraciné dans la législation et la politique américaines, mais elle a engendré à son tour des problèmes, surtout dans le cas d'enfants nés aux États-Unis de parents immigrés illégaux et susceptibles d'être expulsés. Cette disposition peut donc entraîner la séparation des membres d'une même famille.
Mais, le contexte dans lequel le droit essentiel accordé par la Clause de Citoyenneté s'est invité dans le débat public à ce stade précoce des élections, est celui du tourisme de maternité - que pratiquent des parturientes qui entrent aux États-Unis avec des visas de tourisme dans le but d'y accoucher d'un enfant qui possédera toute sa vie un droit inaliénable à la citoyenneté américaine. En droit, ce n'est pas une infraction, sauf si ces mères ont fait de fausses déclarations. En revanche, les sociétés qui organisent ce tourisme de maternité et incitent leurs clientes à faire de fausses déclarations sont passibles de poursuites. Les autorités ont accusé plusieurs sociétés prestataires de services d'hébergement et de maternité de grand luxe à de riches Chinoises d'inciter les futures mères à mentir dans leurs demandes de visas quant au but et à la durée de leur séjour. Certaines seraient même allées jusqu'à aider à maquiller ou à contrefaire des diplômes universitaires et d'autres documents relatifs à leur emploi et à leurs revenus dans leur pays. Des douzaines d'hôtels de maternité ont été fermés par les autorités chargées de faire respecter la loi.
La campagne de l'élection présidentielle n'en est qu'à ses débuts et les citoyens ne se prononceront qu'en novembre 2016. Restez à l'écoute et attendez-vous à d'autres déclarations fracassantes de candidats qui, par inadvertance, pourront continuer d'enrichir la langue anglaise !
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[1] Lorsque le fait de naître dans un pays donne automatiquement à l'enfant la nationalité de celui-ci c'est le système du droit du sol (ou jus soli), et lorsque la nationalité de l'enfant est déterminée par celle des parents, c'est le droit du sang (ou jus sanguini).
[2]"Section 1. All persons born or naturalized in the United States, and subject to the jurisdiction thereof, are citizens of the United States and of the State wherein they reside....."
N. B. : Une disposition analogue était au centre des attaques dirigées contre Barack Obama lors de l'élection présidentielle de 2008, personne n'étant parvenu à prouver que le candidat démocrate était né hors des États-Unis, ce qui l'aurait rendu inéligible. (Bien qu'il ait été dûment prouvé qu'Obama était né à Hawaï, on se souviendra que ce territoire n'est devenu le 50e État de l'Union qu'en 1959).
À la différence d'autres médias, LMJ s'abstient de fournir à ses lecteurs des nouvelles qu'ils peuvent trouver dans les grands organes de presse. Mais, nous aimons relever les aspects linguistiques des nouvelles et les expliquer. Ainsi, la mère de l'un des jeunes Américains qui, le 21 août dernier, ont neutralisé le terroriste marocain dans le Thalys Amsterdam-Paris, a déclaré à NCRA News qu'elle avait parlé à son fils après les faits et qu'il lui avait semblé nonchalant. Peut-être vaut-il la peine de rappeler que l'anglais a emprunté le mot nonchalant/nonchalance au français sans en modifier le sens (bien que l'usage du mot en français et en anglais ne soit pas absolument identique dans tous les contextes). [1]
L'adjectif nonchalant se compose du négatif non et du participe présent du verbe chaloir, du latin calere (avoir chaud), qui en vieux français signifiait : manquer d'intérêt pour, peu se préoccuper de. Autrement dit, le nonchalant n'a cure de ce qui se passe. Aujourd'hui, on ne retrouve de trace de chaloir que dans l'expression « peu m'en chaut », c'est-à-dire peu m'importe. Quant au substantif correspondant, nonchalance, il signifie manquer d'ardeur, d'énergie ou de vivacité...
En conclusion, disons qu'aussi longtemps que les personnes ciblées par des attentats se montreront aussi nonchalantes que les braves passagers du Thalys, les terroristes n'auront qu'à bien se tenir !
[1] De même, le français a transmis à l'anglais le mot insouciant/insouciance, synonyme de nonchalant/nonchalance. L'humoriste américain Ogden Nash a conjugué ces deux mots pour créer le terme nouciance (proche de nuisance) dans ce très court poème :
"Je passerais toute ma vie dans la nonchalance et l'insouciance, n'était-ce l'obligation de gagner ma vie, ce qui est plutôt une "nouciance".
Petit glossaire des mots et expressions figuratives au thème de la chaleur et du froid :
chill v.
To chill out fam se détendre, décompresser [*]
cold n.
Come in from the cold être accepte par le group, être admis dans le club [1] ; (left) out in the cold abandonné, laissé pour compte, ignoré, négligé, oublié
[*]
Cold-blooded à sang-froid
cold adj.
Cold call visite impromptue ;
Cold case affaire classée/non résolue, crime non élucidé ;
Cold comfort maigre/piètre consolation
Cold turkey sevrage brutal
[*]
cold-hearted sans coeur, sans pitié
to blow hot and cold souffler le chaud et le froid
to cold-shoulder someone, to give someone the cold shoulder battre froid à quelqu'un, le snober.
to get/have cold feet avoir la trouille
cool v.
to cool things down calmer le jeu
Cooling-off period 1. Délai/période de réflexion. 2. Période d’apaisement, periode de recherche d’un règlement négocié [avant une grève]
[*]
cool adj.
Cool as a cucumber d’un calme olympien
heat n.
Fig. 1 agitation.2 fam. Difficultés, pression; the heat is on a) ça chauffe; b) le temps presse, c’est une course contre la montre, nous avons fort à faire; c) enquête de la police bat son plein, la police est sur les dents, la police est à nos trousses; to turn up the heat on mettre la pression sur. 3 fam. EU reproches, critiques
[*]
In the heat of the moment Impulsivement, sans trop réfléchir, dans un accès de colère, dans un moment d’emportement, sous le coup de l’émotion, dans le feu de l’action
[*]
heated adj.
Fig. [debat] très animé, passionné, [désaccord, discussion] vif
[*]
hot adj.
hot-blooded ardent, passionné(e) [inventé par Shakespeare, The Merry Wives of Windsor, 1600]
hot-headed impétueux ; des têtes brulées
hot-tempered emporté, colérique
hot-selling se vend comme des petits pains
hot potato sujet brulant [*]
hot spot point névralgique
hot seat chaise electrique
to be in the hot seatfig. être en première ligne (pour prendre une décision)
[1] L'Espion qui venait du froid (en anglais The Spy Who Came in from the Cold) est un roman d’espionnage de l'auteur britannique John le Carré publié en 1963, traduit en français en 1964 .
Citation du livre Figurative Language: Its Origin and Constitution, Leo Hartley Grindon, 1901 :
"Coolness accords with apathy and unhappiness; warmth with what is lively, pleasing and beneficial, the latter being a positive, the former a negative property. But of both heat and cold there are many degrees. The range of their symbolic meaning, accordingly is coexistensive. Heat, for instance, in a moderate degree, is genial and agreeable, and the mediate source of countless blessings. In such a degree it is emblematic of certain amiable qualities. But when it becomes intense, it burns and destroys, and then it represents the opposites of those qualities, namely anger, hatred and revenge. Hence the every-day expressions of burning with passion, boiling with rage, inflamed with indignation, the heat of resentment, a fiery temper, a hot-headed fellow, to kindle one’s wrath."
Un "procès inéquitable", tel qu'il fut ressenti en Italie
Nous sommes heureux de retrouver Madeleine BOVA, notre fidèle collaboratrice et correspondante en Italie, qui a rédigé l'article suivant.
Résumé des faits.
Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, un méridional des Pouilles et un septentrional du Piémont, avaient émigré aux États-Unis en 1908. Ils clamaient tous deux leurs idées socialistes, anarchistes et pacifistes. Ils s'étaient rencontrés à l'occasion d'une réunion d'anarchistes, dans le Massachusetts, en mai 1917. Sacco était cordonnier dans une manufacture de chaussures, Vanzetti, un peu plus exposé et ayant eu maille à partir avec la justice pour sa propagande anarchiste, s'était vu refuser bon nombre d'emplois. Finalement, il s'était installé poissonnier.
En 1920, dans le climat de peur du socialisme et d'hostilité envers les étrangers qui régnait en Amérique du Nord, l'un et l'autre sont déjà suspects à leur insu. En avril 1920, un cambriolage à la Staler and Morrill Shoe Company, au cours duquel deux hommes sont abattus, attire l'attention sur eux. En mai, ils sont arrêtés comme "personnes suspectes" puis inculpés, bien que des témoins oculaires (Carrigan, Bostock et Wade), présents sur les lieux du crime, aient déclaré qu'ils ne pouvaient voir en eux des suspects. En juillet, ils sont reconnus coupables de meurtre et condamnés à la peine capitale. Le juge Webster Thayer n'hésite pas à les qualifier de "bastard anarchists" et de "wops " (terme péjoratif pour désigner les Italiens). De leur côté, Sacco et Vanzetti ont toujours clamé leur innocence.
Une œuvre majeure de Picasso restituée quelque quinze ans après sa disparition
Le 13 août dernier, le service des douanes des États-Unis a remis à l'ambassade de France à Washington La Coiffeuse, l'un des tableaux les plus célèbres de Pablo Picasso, qui avait mystérieusement disparu il y a une quinzaine d'années. La toile, propriété de l'État français, faisait partie de la collection du Musée national d'art moderne (Centre Pompidou) et avait été prêtée à la Kunsthalle de Munich en 1998. Il n'avait jamais été possible de déterminer les circonstances de sa disparition, celle-ci n'ayant été constatée que trois ans après, en 2001, lorsque le Centre Pompidou avait été pressenti pour un autre prêt de ce tableau !
Le 18 décembre 2014, l'attention d'un douanier de l'aéroport de Newark avait été attirée par un colis FedEx de 46 x 33 cm, expédié la veille de Belgique par un certain Robert, avec la mention « art craft », pour une valeur déclarée de 30€. Le mystérieux Robert avait eu la délicatesse d'ajouter : Joyeux Noël (en français dans le texte). La modicité de la valeur déclarée parut suspecte, car elle semblait contredire la demande expresse de l'expéditeur de conserver l'envoi sous température constante. C'est probablement ce qui incita le fonctionnaire à ouvrir le paquet et à y trouver La Coiffeuse, œuvre très importante de Picasso puisque, peinte en 1911, elle est emblématique de la phase cubiste de Picasso, et même d'une phase particulière de ce mouvement, le cubisme analytique. Passablement détériorée par ses quinze années d'errance, La Coiffeuse va devoir faire l'objet d'une soigneuse rénovation. Avant de l'exposer à nouveau, il va falloir lui donner un sérieux coup de peigne !
Notons qu'au cours de la même semaine, les autorités françaises ont remis à l'Espagne un autre tableau de jeunesse de Picasso, Tête de jeune fille, que son richissime propriétaire, Jaime Botin, prétendait vendre à l'étranger nonobstant l'interdiction d'exporter cette œuvre considérée comme trésor national car seul tableau de cette époque se trouvant en Espagne. Le 31 juillet dernier, agissant sur requête d'un tribunal de Bastia, les douaniers du port de Calvi avaient saisi le tableau à bord d'un yacht alors qu'il allait prendre le chemin de la Suisse.
Jean L.
D'après :
Jean-Noël Cuénod. Un Picasso restitué après un vol mystérieux à Paris. Tribune de Genève, 15/16 août 2015, p.22.
US returns $15 Picasso painting to France after thwarting black market sale The Guardian, 13 August 2015
Entre le très sérieux article sur Jean-Michel Basquiat, publié le 10/08, et le non moins sérieux article que nous nous proposons de consacrer prochainement à « Le 23 août - anniversaire de l'exécution de Sacco et Vanzetti », voici un intermède souriant.
Notre nouveau contributeur, John Wellington est un artiste new yorkais qui puise son inspiration dans les œuvres des Vieux Maîtres, les icônes religieuses et populaires, le cinéma et la musique. Il est fasciné par la dévotion, l'idolâtrie et l'utilisation de l'imagerie féminine et masculine dans l'art et la vie. Il a exposé à New York, Los Angeles, San Francisco, Miami, Paris et Londres. On peut voir sa peinture sur le site Web :johnwellington.com
Huile sur panneau d'aluminium, 122 cm x 64 cm, 2010 Voir au-dessous l'explication de la legende du tableau [*]
John Wellington dans son atelier
Voir "Studio Visit" au-dessous [**]
John Wellington vient de sortir une trilogie intitulée Idols Demons Saints, une série de livres électroniques tirée de ses carnets de croquis, montrant le processus de création du premier trait de plume jusqu'à l'œuvre d'art achevée. (Voir John Wellington : Idols, Demons and Saints de la plume de James F. Cooper)
Du graffitisme, Basquiat passa à la peinture sur toile. Il n'était pas aussi connu que son ami Andy Warhol, mais ses œuvres expressionnistes et primitivistes, sur les thèmes du racisme, de l'identité culturelle et de la tension sociale ont été exposées dans des galeries et des musées aux États-Unis et à l'étranger.
Il mourut en 1988 (à 27 ans et il y a 27 ans), d'une surdose d'héroïne et de cocaïne, mais sa renommée demeure intacte. Voici deux exemples de la persistance de sa popularité : - l'exposition “Jean-Michel Basquiat: Now’s the Time”, présentée pendant trois mois, un peu plus tôt cette année, au Musee des beaux-arts de l’Ontario (à Toronto, Canada), première grande rétrospective de Basquiat au Canada, réunissant environ 85 tableaux de grandes dimensions ;
- et la présentation de quelques-unes de ses œuvres à la Galerie Bruno Bischofberger (à Zurich, Suisse) dont le propriétaire était, de leur vivant, l'ami de Warhol et de Basquiat.
Warhol, Basquiat & Bischofberger
[1] Signature associée à Jean-Michel Basquiat, dérivée de "same old shit", abrégé en "Same Old" puis en SAMO, tout court. [2] Downtown Manhattan désigne l'extrémité de l'île de Manhattan, au sud de la 14ème rue.
Traduction de cette préface et du texte qui suit, redigé par John Wellington: Jean Leclercq. Original English version
Comme le fond des océans, les réserves des bibliothèques sont encore loin d'avoir livré tous leurs trésors. Il y a peu, nous relations la découverte d'un First folio de Shakespeare dans une bibliothèque municipale du nord de la France. Cette fois, c'est un très ancien (sinon le plus ancien) fragment du Coran qui a été découvert à la bibliothèque de recherche Cadbury de Birmingham (Royaume-Uni). Cette découverte revêt une très grande importance pour tous les musulmans ainsi que pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des religions. Nous avons donc demandé à notre fidèle collaborateur Yacine Benachenhou, traducteur et écrivain, de traduire l'article publié à ce sujet dans le journal britannique, TheTelegraph du 22/07/2015. Au cours des prochains mois, nous publierons un article dans lequel ce même auteur traitera plus précisément du Coran, le livre saint des musulmans.
De très anciens fragments du Coran ont été découverts l’Université de Birmingham.
Des analyses au carbone 14 d'un manuscrit écrit sur des peaux de mouton ou de chèvre ont permis de dater le document entre 568 et 645. Cela en fait au moins un livre vieux de 1370 ans et l’un des plus anciens manuscrits que l'on possède dans le monde.
Les pages du livre sacré des musulmans ont dû être gardées dans une collection contenant d’autres livres et documents moyen-orientaux. Le livre sacré est demeuré inconnu dans la bibliothèque de l’université pendant près d’un siècle.
De longues années durant, ces documents ont été mal reliés. Il en est allé de même d’autres pages de Coran manuscrites remontant à la fin du septième siècle. Un doctorant a étudié les deux parchemins et en a conclu qu'il fallait étudier sérieusement les deux documents.
Rappelons que Tony Blair lit le Coran chaque jour, et que Michael Gove a dit que l’on devrait envoyer des exemplaires du Coran dans les écoles.
Les tests faits par l’Université d’Oxford au carbone 14 ont permis de faire remonter les documents au temps du Prophète Mahomet. On pense généralement que Mahomet a vécu entre 570 et 632, avec une précision de 95 %.
Susan Worrall, la directrice des collections spéciales de l’Université de Birmingham, a dit : « La datation au carbone 14 a donné des résultats excellents. Cela contribue fortement à notre compréhension des plus anciens exemplaires écrits du Coran. Nous sommes émus, car un document historique important est ici à Birmingham, la ville la plus cosmopolite de Grande-Bretagne. »
Le professeur David Thomas, qui enseigne le christianisme et d’Islam, a ajouté : « La datation au carbone 14 des pages de Coran de Birmingham a donné un résultat merveilleux. Il a dévoilé l'un des mystères les plus orientaux des collections de l’Université. Ils pourraient bien nous ramener quelques années avant la révélation de l’Islam. »
« Selon la tradition musulmane, le prophète Mahomet a reçu la révélation et c'est ce message qui a constitué le Coran, le livre sacré des musulmans, entre 610 et 632, date de la mort du prophète Mahomet [Muhammad]».
Le docteur Muhammad Isa Waley, expert de la bibliothèque anglaise et spécialiste de ces manuscrits a ajouté : « C’est une découverte passionante. » Les chercheurs ont dit que le manuscrit était la plus ancienne preuve matérielle et tangible de la rédaction du Coran que l'on connaisse à ce jour.
Ce document fait partie du fonds de manuscrits moyen-orientaux Mingana qui se trouve à la bibliothèque de recherche Cadbury de l'Université de Birmingham.
Article paru dans le Telegraph et traduit en français par Yacine Benachenhou.
Voici le lien qui permet d'accéder à l’article original en anglais :
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Ros Schwartz,
traductrice du mois de Septembre 2012