Hasard du calendrier, l'écrivaine mythique anglaise, Jane Austen, mourut à 41 ans, le 18 juillet 1817, quatre jours après la mort de Germaine de Staël. (voir notre article précédent).
En septembre 2013, nous avons annoncé que le Gouverneur de la Banque d'Angleterre (alias « la vieille dame de Threadneedle Street ») venait de decider qu'un nouveau billet de 10 livres serait émis en 2017 en l'honneur de l'écrivaine anglaise, orné d'une citation de Miss Bingley, dans « Orgueil et Prejuges »
« J'estime qu'il n'y a finalement aucun plaisir qui vaille la lecture »...
Par coïncidence, dix livres sterling est la somme que reçut Jane Austen pour sa première publication.
Au début, la Banque projetait de dédier cette nouvelle coupure à Sir Winston Churchill ou à Charles Darwin (selon les différentes sources), mais le choix de Jane Austen répond à la revendication des cercles féministes qui s'étaient émus de ce qu'aucun portrait de femme n'ait jamais figuré sur un billet de banque britannique (oubliant ainsi que l'effigie de la Reine Elisabeth orne chaque billet, pièce ou timbre émis au Royaume-Uni !). Le Trésor hésitait – serait-ce un acte discriminatoire à l'égard des hommes que d'admettre un tel argument ? Finalement, Jane l'a emporté sur Winston et Charles.
Cette semaine, en ce 200ème anniversaire de la mort de Jane Austen, le billet à son effigie est devenu monnaie britannique. En fait, si 2016 a appartenu à Shakespeare (Deux géants de la littérature meurent à la même date il y a 400 ans), 2017 est l'année d'Austen. On a déjà assisté à un déluge de livres, d'articles, de festivités et d'autres manifestations tendant à célébrer l'Année Austen. Des revues comme The Economist ("Jane Austen, 200 years on") et des journaux comme le New York Times ("Charting Literary Greatness with Jane Austen"; "The Austen Legacy: Why and How We Love Her, What She Loved") viennent de publier de fascinants articles replaçant Jane Austen dans ses contextes littéraire et sociologique. Même la presse française [1] a rendu hommage à cette écrivaine mythique qui mourut à 41 ans, le 18 juillet 1817.
[1] Voir, par exemple, «En lisant Jane Austen, notre époque avoue sa nostalgie pour l’authenticité du sentiment » - Revue Des Deux Mondes ou Un thé à Bath, avec Jane Austen. La Vie, Version papier, 3 au 9 août 2017, pp. 66 à 68 ,
Timbres britanniques en honneur de Jane Austen :
Lectures supplémentaires :
La recontructioin scientifique de Jane Austen
Jane Austen peut-elle être un produit marketing et un grand écrivain ?
Celebrate Jane Austen’s Birthday With A 360-Degree, Interactive Tour Of Her House
Smithsonian.com - 14.12.2020
Comme mon métier m'oblige à lire toute la journée, je restreins mes lectures de loisirs à une dizaine de livres que je relis régulièrement. La liste comprend les oeuvres de Jane Austen. Je ne suis pas la seule femme dans ce cas! Un autre livre de ma liste, que je viens de relire, "Les Hauts de Hurlevent", me fait me réjouir de me replonger dans l'univers plus paisible d'Austen.
Je ne pense pas que Jane Austen était féministe. Emily Brontë encore moins, qui publia son livre sous un pseudonyme masculin. Encore que...
Rédigé par : Elsa Wack | 21/07/2017 à 00:59
Un bel hommage du Trésor britannique, ainsi que de mon blog préféré que cet article consacré à une écrivaine remarquable. "Les Hauts de Hurlevent" que je ne connais hélas que dans sa traduction française restent aussi un souvenir d'adolescence qui me hante.
Rédigé par : Magda Chrusciel | 21/07/2017 à 05:17