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10/06/2019

Commentaires

jean-paul

Un excellent relevé (pardon, "listing")de ces mots en -ing auxquels on ajoutera footing, parking,pressing, brushing et autres inepties, fruits d'une paresse intellectuelle et/ou d'un snobisme imbécile!

Elsa Wack

J'ajouterais le "debriefing", bilan à la suite d'une mission ou d'un événement. Ce mot n'a, me semble-t-il, pas exactement le même champ sémantique en français qu'en anglais.

Elsa Wack

Pourquoi tous ces mots en -ing ?
Je dirais, peut-être à cause de notre nostalgie de l’action. Dans notre langage gavé de substantifs, le mot en -ing permet de réintroduire le verbe par une porte latérale. Le vivant et vibrant « verbe » a été chassé même de la Bible, où le Verbe divin est devenu « Parole divine », au risque de se déverser en d’incessants bavardages. Le participe présent en -ing, lui, conserve encore une énergie plus active que le simple nom commun. Ainsi, « feeling » est peut-être plus vivant que « sentiment ». Mais que dire de « showering » ?! Mot à la mode principalement auprès des dames (quel gel-douche utilisez-vous ?), il a en français un sens plus restreint qu’en anglais et même que le verbe français « doucher ». En anglais, « showering » peut désigner des pluies de toutes sortes : pétales de roses, bris de verre...

« Who loves the rain
Who cares that it makes flowers
Who cares that it makes showers
Since you broke my heart »
(Lou Reed avec le Velvet Underground, Who Loves the Sun)

Au sujet de cette nostalgie de l’action qui nous fait tant défaut dans notre monde bureaucratique, je note que les mots contenant la racine « act » sont en vogue à notre époque : « activité », bien sûr, mais aussi « actuel », « acteurs », « actes du dossier », « activistes » et autres « actionnaires ».

L’épisode de la Pentecôte, dans la Bible encore, est l’image d’une langue qui s’ouvre à toutes les autres dans une métamorphose quasi spontanée, par la descente des « langues de feu » :
« ...ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. »
(...)
« Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? »
Difficilement imaginable, certes, d’entendre tous les Américains ou Anglais présents à un congrès international s’adresser soudain à leurs homologues en dialecte du Cameroun, en suisse-allemand, en basque, que sais-je ? Il leur faudrait pour cela un feeling supra américain, voir surhumain. Et nous autres traducteurs n’aurions plus qu’à rendre notre tablier.

René MEERETENS

Merci à Elsa Wack pour ces observations pertinentes.

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