Veterans Day (en français Journée des anciens combattants) est une journée commémorative observée aux États-Unis en l'honneur des anciens combattants. C'est un jour férié fédéral qui est observé le 11 novembre. Il est également célébré comme Armistice Day et est comparable au jour du Souvenir dans d'autres parties du monde, tombant à la date anniversaire de la signature de l'armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. (Wikipedia)
Voici une photo prise par votre serviteur d'une affiche multilingue dans un Tribunal de Los Angeles, pendant une mission d'interpretation.
Jour du Souvenir - 11 h, le 11e jour du 11e mois
Le 11 novembre 1918, à 11 heures, un armistice mit fin à la Première Guerre mondiale, surnommée en anglais The Great War ou The War to End all Wars [1] Cet anniversaire, commémoré chaque année dans les pays alliés, s'appelle Veterans Day, Remembrance Day ou Poppy Day dans les pays anglo-saxons.
Pourquoi ce jour de souvenir s'appelle-t-il, entre autres noms anglais, Poppy Day (le Jour du Coquelicot)? [2] Parce que les champs de bataille de la Belgique, de la France et de Gallipoli (les Dardanelles) étaient couverts de sang et cette fleur rouge est devenue le symbole de cette saignée.
La vue de ces délicates fleurs rouge vif, jaillissant des sols ravagés, attira l'attention d'un militaire canadien du nom de John McCrae (1872-1918) , qui aperçut comment les coquelicots avaient fleuri dans la terre où ses camarades étaient enterrés près du canal de Ypres-Yser. Il a composé un poème, intitulé « In Flanders Fields », à la mémoire d'un ami tombé au champs d'honneur. Les premières lignes du poème sont comptées parmi les poésies de guerre les plus célèbres en anglais.
In Flanders Fields [3] |
Au champ d'honneur* |
In Flanders fields the poppies blow We are the Dead. Short days ago Take up our quarrel with the foe: |
Au champ d'honneur, les coquelicots Sont parsemés de lot en lot Auprès des croix ; et dans l'espace Les alouettes devenues lasses Mêlent leurs chants au sifflement Des obusiers. Nous sommes morts, Nous qui songions la veille encor A nos parents, a nos amis, C'est nous qui reposons ici, A vous jeunes désabuses, A vous de porter l'oriflamme Et de garder au fond de l'âme Le gout de vivre en liberté. Acceptez le défi, sinon Les coquelicots se faneront Au champ d'honneur
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* Cette traduction officielle canadienne, rédigée par Jean Pariseau, historien militaire, ne fait aucune allusion au lieu de la bataille, les Flandres. |
Une femme américaine, Moina Belle Michael, a donné une réponse à ces dernières lignes dans un poème qu'elle a écrit, intitulé "We Shall Keep the Faith" :
Oh! you who sleep in Flanders Fields,
Sleep sweet - to rise anew!
We caught the torch you threw
And holding high, we keep the Faith
With All who died.
Moina Michael – Américaine
Cette même femme s'est escrimée pour que le coquelicot devienne le symbole de la guerre et se vende au bénéfice des anciens combattants de toutes les guerres étrangères. Cette idée a été adoptée par une Française, Anna Guérin, qui a organisé la vente aux Etats-Unis des coquelicots français artificiels. Les revenus ont été employés pour réhabiliter les régions de la France dévastées par la Première Guerre mondiale.
« Decoration Day 1921 – Poppy Lady from France » |
Moina Michael a rédigé son autobiographie :
The Miracle Flower, The Story of Flanders Fields Memorial Poppy.
Notes :
[1] La guerre s'est terminée officiellement avec la signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919.
[2] Le coquelicot, Ypres et l'Yser
[3] La plaine de Flandres a été le théâtre de féroces affrontements entre les deux alliances : d'un côté, la France, l'Empire britannique, l'Empire russe, la Belgique, le Japon, l'Italie, le Portugal et les Etats-Unis d'Amérique; de l'autre, les trois empires centraux (allemand, austro-hongrois et ottoman) et le Royaume de Bulgarie.
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Notons que le vidéoclip ci-dessus ajoute au poème de McCrae un fragment d'un autre texte (« For the Fallen ») sur le même thème dû à Laurence Binyon (1869-1943) :
They went with songs to the battle, they were young.
Straight of limb, true of eyes, steady and aglow.
They were staunch to the end against odds uncounted,
They fell with their faces to the foe.
They shall grow not old, as we that are left grow old
Age shall not weary them, nor the years condemn
At the going down of the sun and in the morning,
We will remember them.
Laurence Binyon, Anglais
Les quatre dernières lignes, elles aussi, sont devenues très célèbres comme symbole de l'hommage que nous rendons aux soldats tombés sur les champs de guerre. Elles figurent sur beaucoup de cénotaphes dans les pay anglo-saxons.
Le poème "In Flanders Fields", écrit à la main par McCrae :
Voici les derniers combattants, survivants de la Grande Guerre.
Le dernier survivant de la 1ère Guerre mondiale (28 juillet 1914 – 11 novembre 1918) fut un Britannique, Florence Green, (photo au-dessus) qui avait servi dans les forces alliées et qui mourut le 4/02/2012, âgé de 110 ans. Le dernier ancien combattant
engagé dans des opérations militaires fut Claude Choules, qui avait servi dans la Marine royale britannique (et, par la suite, dans la Marine royale australienne) et qui mourut le 5/05/2011, à l'âge de 110 ans. Le dernier combattant des tranchées fut Harry Patch (photo à droit) qui mourut le 25/06/2009, à l'âge de 111 ans. Le dernier ancien combattant des Empires centraux fut Franz Künstler (Autriche-Hongrie) qui mourut le 27/05/2008, à l'âge de 107 ans.
Lectures supplémentaires :
The War to End All Wars, BBC News
Armistice Day - Remembrance Sunday
Campaign to plant poppies for First World War Centenary goes global
Centenary News, 5 September 2013
The Penguin Book of First World War Poetry (paperback)
George Walter, Penguin Classics, May 2007
Jonathan G. Traduction Jean Leclercq
Ce poème est toujours émouvant aujourd'hui.
La guerre de 14 aurait dû être la "der des der" (dernière des dernières), mais ne l'a pas été. La suivante passe pour avoir été d'autant plus dévastatrice qu'il a fallu en quelque sorte se réveiller de la tendance pacifiste pour combattre le nazisme.
Rédigé par : Elsa Wack | 11/11/2019 à 01:11
GONE BUT NOT FORGOTTEN
R.I.P
Rédigé par : jean-paul | 11/11/2019 à 02:41
Merci pour cet intéressant article. Une chanson polonaise, célébrant les soldats qui ont conquis Monte Cassino parle aussi de "coquelicots, plus rouges car gorgés du sang des soldats". J'ignorais que des obus faisaient pousser les coquelicots ...
Rédigé par : Magda Chrusciel | 19/11/2019 à 03:23