Au début de novembre 2016, juste avant les élections américaines que Donald Trump a remportées, nous avons publié des notes linguistiques et historiques contenant une analyse de l’expression anglaise too close to call - trop serré pour se prononcer.
A cette époque nous avons également publié « L'orthographe des débats présidentiels en ligne : la rigueur syntaxique correspond-elle à l'orientation politique ? », article dans lequel nous avons posé la question suivante : La syntaxe des gens de gauche est-elle plus rigoureuse que celle des gens de droite ?
En prévision des élections présidentielles et législatives qui auront lieu au mois de novembre prochain aux États-Unis, nous avons commencé à présenter une série d’explications concernant des termes politiques tout en les replaçant dans leur contexte historique à l'intention de ceux de nos lecteurs qui ne connaissent pas parfaitement la terminologie politique américaine.
Dans un article intitulé « Terminologie de la politique américaine », nous avons examiné les mots impeachment, brinkmanship et jingoism, ainsi que le suffixe -ism.
Cette fois-ci, nous abordons les termes Ministre, secrétaire d’État et autres titres dans deux pays anglo-saxons.
Le texte qui suit a été rédigé par notre fidèle contributeur René Meertens. Il a été notre Linguiste du mois de janvier 2019.
René Meertens est également l’auteur du Guide anglais-français de la traduction, notamment disponible en version numérique.
Ses contributions précédentes sont accessibles ici.
Aux États-Unis, un membre du gouvernement fédéral n’est pas appelé « Minister » mais « Secretary ». Ainsi, le ministre des Transports a-t-il le titre de « Secretary of Transportation ».
Les "secrétaires" dont le "Cabinet" américain est composé |
Au Royaume-Uni, il y a bien des « ministers » mais leur titre complet commence par « Secretary of State ». Le ministre de la Santé a ainsi pour titre « Secretary of State for Health ». Ce que l’on appelle en France un « secrétaire d’État » est appelé chez nos amis britanniques « minister of state ».
Pour en revenir aux États-Unis, le Secretary of State n’est pas, à proprement parler, un secrétaire d’État, mais le ministre des Affaires étrangères. En fait, dans la presse française, on le désigne souvent sous l’appellation « secrétaire d’État ».
Quant à l’Attorney General, il s’agit du ministre de la Justice aux États-Unis.
L’expression a un sens différent en Angleterre et au pays de Galles, où l’Attorney General exerce les fonctions de conseiller juridique du gouvernement. On peut traduire ce titre par « procureur général ».
Au Royaume-Uni, le ministre de la justice s’appelle « Secretary of State for Justice ». Il porte aussi le titre « Lord Chancellor ». Il est en outre « Lord Keeper of the Great Seal ».
En France, le ministre de la Justice a également un titre similaire, celui de « Garde des sceaux ». C’est une tradition due au fait qu’autrefois ce ministre était en possession des sceaux de l’État.
Sceau royal de Philippe Auguste |
Le ministre des Finances du Royaume-Uni s’appelle « Chancellor of the Exchequer ». En France, pour le désigner, on a généralement recours à l’expression « chancelier de l’Échiquier ». Il s’agissait à l’origine d’une allusion au motif en damier de la nappe sur laquelle on établissait les comptes en se servant de jetons.
Très intéressant pour tout traducteur juridique. Qu'en est-il de l'US Attorney et de l'Assistant U.S. Attorney (AUSA)?
Rédigé par : Elsa Wack | 29/08/2020 à 02:10
Il est exaspérant de lire "l'administration" comme dans ce titre de l''Express 28/1/2017): "L'administration de Donald Trump à la Maison Blanche."
IL s'agit du gouvernement. Aussi stupide et relayée par la presse "lèche-bottes" , l'appellation " La première dame" appliquée à l'épouse du président français !
Rédigé par : jean-paul | 29/08/2020 à 02:54
United States Attorneys / federal prosecutors (Les procureurs des États-Unis ou procureurs fédéraux) représentent le gouvernement fédéral dans les cours de district ou les cours d'appel fédérales.
Rédigé par : Jonathan Goldberg | 29/08/2020 à 10:24
Il existe bon nombre de pièges dans la traduction des titres politiques. Prenons comme exemple celui de premier ministre. Au Canada anglophone le titre de ‘prime minister’ existe bel et bien mais il s’applique seulement au premier ministre fédéral, en l’occurrence M. Trudeau, tandis que les premiers ministres des provinces sont des ‘premiers’, et malheur au traducteur d’un document officiel ou un interprète parlementaire qui fait l’erreur de les confondre. Par contre, dans les textes et les énoncés français ‘premier ministre’ s’applique indifféremment à tous et a toutes.
Rédigé par : BRIAN HARRIS | 07/09/2020 à 10:14