e n t r e t i e n e x c l u s i f
(première partie)
Gennike Mayers |
Jonathan G. |
L’interview qui suit a été réalisée en anglais par Skype entre Los Angeles et Hope Bay (Tobago)*. Il fut traduit en français par notre invitée, avec l'aide preciéuse de René Meertens, auteur du Guide anglais-francais de la traduction. La deuxième partie de l'entretien sera publiée par la suite.
LOS ANGELES |
L’archipel des Caraïbes est une chaîne d’îles situées entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, entourée par la mer des Caraïbes. Essentiellement, les Caraïbes comprennent Anguilla, Antigua-et-Barbuda, la Barbade, les Bermudes, les Bahamas, les îles Caïmans, la Dominique, la Grenade, la Jamaïque, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les îles Turks et Caïques, Trinité-et-Tobago, les Îles Vierges britanniques et les Îles Vierges américaines (avec l’anglais comme langue prédominante), la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy (principalement francophones), Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Sint Eustatius, Sint Maarten et Suriname (néerlandophones), Haïti (créolophone et francophone) et la République dominicaine, Porto Rico et Cuba (hispanophones).
Jonathan G. : Vous êtes née et vous avez grandi à l’île de Trinité (comme vos parents), avec l’anglais comme langue maternelle.
Je suis née sur l’île de Trinité, bien que j’habite maintenant l’île de Tobago. Les deux forment la République de Trinité-et-
Tobago. Mes deux parents sont de T&T et c’est là que j’ai grandi C’est un pays doté d’une riche histoire qui a changé de mains plusieurs fois entre les puissances coloniales espagnole, française, britannique et même hollandaise. Aujourd’hui les noms de villes et de familles reflètent cette diversité. Par exemple, la capitale de Trinité est Port of Spain. La capitale de Tobago est Scarborough. La deuxième plus grande ville de Trinité s’appelle San Fernando, tandis qu’à Tobago, j’achète du pain de citrouille frais, cuit au four en pierre, dans un village appelé L’Anse Fourmi.
Enfant, j’ai connu des musiques en langues étrangères comme la bossa nova, la samba, le boléro et la salsa. Mon père était un fan de Julio Iglesias, si bien que de la musique était souvent jouée à la maison et dans la voiture familiale. De plus, la musique traditionnelle de Noël de Trinité-et-Tobago, appelée « Parranda » ou « parang », en anglais, est chantée en espagnol. C’est en fait de la musique folklorique du Venezuela qui a fait son chemin vers Trinité à travers les vagues successives de migration pour s’insérer dans nos traditions de Noël, où on allait de porte en porte en chantant des chansons en espagnol. Ma mère est une fan de parang, alors à Noël, c’est ce que l’on écoutait à la radio et nous chantions le refrain populaire « Rio Manzanare, déjame pasar, que mi madre enferma me mandó a llamar… » J’ai donc eu une oreille pour les langues étrangères sans comprendre ce que j’entendais.
JG : Plus tard, vous avez acquis une passion pour le français et l’espagnol, que vous avez étudiés à l’école dès l’âge de 11 ans, mais qui vous a attirée de différentes façons. Expliquez cela.
Ma première rencontre scolaire avec les langues étrangères a eu lieu à l’âge de 11 ans, à l’école secondaire. J’étais inscrite à une école pour filles où il n’y avait pas de garçons pour nous distraire des études. Notre directrice, la docteure Anna Mahase, était une femme célibataire, une féministe qui a élevé des générations de jeunes femmes intelligentes et avisées qui ont continué à bâtir des familles et à bâtir notre société. Au-delà de la rigueur des études, elle incarnait la femme audacieuse, forte, intelligente et belle. Elle a été l’un de mes premiers modèles.
À l’école secondaire pour filles de St. Augustine (SAGHS), le français et l’espagnol étaient obligatoires pendant les trois premières années. C’est là que j’ai eu un déclic quand les sonorités stockées dans mon esprit commençaient à prendre du sens. Je pouvais enfin comprendre ce que signifiaient certaines de ces chansons et comprendre que je les chantais mal depuis le début !
J’avais un flair naturel pour les langues étrangères, donc l’apprentissage était presque sans effort pour moi. J’admirais aussi ma professeure de français, Mme Gosine, qui était passionnée par tout ce qui concerne le français. Elle était très chic et sa tenue vestimentaire tout droit sortie du magazine Paris Match dans une école assez conservatrice résonnait avec mon esprit rebelle. Je n’avais jamais vu personne mélanger rayures et pois ou carreaux avec des empreintes d’animaux ! Elle est à elle seule responsable de m’avoir fait tomber amoureuse de tout ce qui était français : mode, cuisine, musique, poésie et langue dans leur ensemble. Mes oreilles ont découvert le français à travers sa voix sensuelle. C’était de la musique pour mes oreilles.
J’aimais aussi l’espagnol et étais bonne élève, mais le lien était différent. L’apprentissage du français m’a ouvert un monde dont je ne connaissais rien, alors que l’espagnol confirmait des choses familières.
Par exemple, pendant mon adolescence, ma famille accueillait des étudiants d’échange de la Martinique et de la Guadeloupe durant les vacances de juillet et août grâce au programme de l’Alliance française. Ma famille n’avait pas les moyens de m’envoyer à l’étranger, mais j’ai pu communiquer avec ces francophones pendant deux mois chaque année. En apprenant le français standard à l’école, j’ai découvert que ces départements d’outre-mer (DOM) avaient leur propre langue, le créole. Leur musique populaire, le zouk, était rythmée à la saveur caribéenne mais chantée en créole.
C’était très différent des succès métropolitains français de Charles Aznavour, Jacques Brel, Edith Piaf et, plus moderne, Vanessa Paradis. C’était un tout nouveau monde pour moi. Au-delà de l’apprentissage des éléments fondamentaux de la langue et de la littérature françaises à l’école, j’apprenais la dynamique et la dichotomie de la culture et de la politique des Antilles et de la métropole française à travers ces relations nourries par des échanges entre étudiants. C’était l’époque des amitiés épistolaires et des cartes postales !
Par comparaison, je connaissais déjà certains éléments des traditions culturelles hispanophones. L’une de mes tantes était professeure d’espagnol dans le secondaire et j’ai eu le privilège de l’accompagner, elle et ses élèves, au Venezuela à l’âge de 14 ans. Je me souviens de mon premier séjour là-bas. Curieusement, pendant que j’y étais, j’ai rencontré un groupe de francophones dans le hall de l’hôtel où nous avons séjourné. Il y a eu un malentendu avec la réceptionniste et j’ai essayé de traduire pour eux, mais j’ai été humiliée parce qu’un homme a dit qu’il ne comprenait pas mon français. C’était un moment déterminant pour moi, car je me suis dit qu‘un jour je parlerais si bien français que personne ne saurait que je ne suis pas française. J’étais en pays hispanophone, au Venezuela, proclamant, prophétisant ma vie aujourd’hui.
JG : L’anglais, le français et l’espagnol, que vous parlez couramment, sont au cœur de votre vie et de votre profession actuelles. Vous avez atteint votre objectif de vie par ce que vous appelez un « parcours panoramique » (des routes de campagne, pas les sentiers battus), un chemin un peu sinueux que vous avez suivi jusqu’à ce que vous vous installiez à Trinité-et-Tobago et que vous vous mettiez à fournir à temps plein des services de traduction et d’interprétation directement et par l’intermédiaire d’autres personnes et entreprises. Pour ce faire, vous avez étudié à Trinité et à l’étranger, en présentiel et en mode virtuel, et vous avez obtenu des diplômes universitaires et une expérience de travail en journalisme, en langues et en diplomatie. Décrivez votre cheminement scolaire et vos domaines de travail, et comment vous avez été en mesure de combiner les trois domaines professionnels susmentionnés en synergie.
Je dis que mon voyage est un « parcours panoramique » parce qu’il était loin d’être linéaire. En effet, j’ai voyagé à mon propre rythme en prenant le temps de m’arrêter et de savourer la vie… tout au long des sentiers inconnus, inexplorés alors que beaucoup de mes camarades de classe poursuivaient une vie universitaire accélérée le long de l’autoroute Licence – Maîtrise – Doctorat. Après avoir été scolarisée dans une école secondaire très compétitive aux côtés de brillantes étudiantes du pays, dont beaucoup ont obtenu des bourses pour poursuivre des études universitaires aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, j’ai commencé à travailler immédiatement. Mes parents n’avaient pas les moyens de m’envoyer à l’université et malgré tous mes efforts pour réussir les examens américains, je n’ai obtenu aucune bourse pour étudier nulle part.
C’était un mal pour un bien, car j’ai été recrutée comme journaliste stagiaire pour AVM Télévision Channel 4, une station de télévision locale, à l’âge de 18 ans. C’était une sorte d’incubateur pour les journalistes caribéens. C’était une expérience enrichissante et révélatrice pour moi, au cours de laquelle j’ai pu perfectionner mes compétences dans ma langue maternelle, en menant des interviews, en rédigeant des reportages et des documentaires, en écrivant des scénarios et en communiquant avec des personnes influentes de la société. J’y ai travaillé pendant deux années, au cours desquelles j’ai rencontré une délégation de la Chambre de Commerce de la Martinique qui visitait T&T dans le cadre d’une mission commerciale. J’ai pu discuter avec eux et les interviewer en français. Ils ont été impressionnés par mon aisance et j’ai donc compris que le français était ma superpuissance, une clé qui pouvait m’offrir des relations d’affaires et des emplois. Je me sentais prête à explorer les prestigieux amphithéâtres d’une université, car il est devenu clair que pour avancer au-delà de la journaliste stagiaire, j’avais besoin d’un diplôme dans un domaine particulier. J’ai choisi le cursus le plus facile que j’ai pu trouver : une licence en français, à l’Université des Antilles (UWI), St. Augustine, Trinité. En plus, c’était à deux pas de mon ancien lycée.
Je ne savais pas qu’en m’inscrivant à l’UWI (University of the West Indies) , je pourrais enfin fouler le sol d’un pays francophone. Le gouvernement français a parrainé un programme d’études à l’étranger qui m’a permis d’étudier pendant un semestre à l’Université des Antilles-Guyane, en Martinique. C’était ma première immersion
linguistique après avoir accueilli des francophones natifs à T&T pendant des années ! Je me suis délectée de cette nouvelle expérience, qui a renforcé ma confiance en mes compétences linguistiques. Après ce semestre, je suis retourné à l’UWI pour terminer ma licence, puis après l’obtention de mon diplôme, une autre opportunité s’est présentée de revenir à la Martinique dans le cadre du programme d’assistant en langue étrangère du ministère français de l’Éducation. Alors que la plupart des diplômés français de l’UWI ont opté pour la France métropolitaine pour poursuivre leur maîtrise, j’ai choisi de rester dans les Caraïbes ensoleillées.
Pendant trois ans, j’ai enseigné l’anglais dans des écoles primaires et secondaires de la Martinique. Après l’école et pendant les vacances, j’en profitais pour découvrir les sentiers de randonnée, les belles plages, goûtant toute la nourriture locale et vivant la vie à mon rythme. J’avais besoin de faire une pause après la licence et j’ai profité de mon temps libre pour explorer le pays. En même temps, j’ai été invitée à faire du travail à la pige comme journaliste bilingue, animatrice d’émissions de radio, rédactrice pigiste pour un magazine touristique et professeure d’anglais pigiste dans une école de beauté. Ce fut ma Maîtrise pratique de la vie pendant trois ans! Ces trois années passées en Martinique m’ont permis de renouer avec les entrepreneurs français que j’avais rencontrés en tant que journaliste. En dehors des études, j’étais invitée à des événements d’affaires et de réseautage, des spectacles culturels, des activités d’associations et des réceptions familiales locales. Très vite, j’ai assimilé la culture des Antilles françaises.
Les paroles que j’ai prononcées à l’âge de 14 ans au Venezuela n’ont pas été sans lendemain. Lors d’un de mes voyages de retour de T&T, les agents de l’immigration martiniquais ont eu du mal à croire que je n’étais pas de la Martinique et m’ont interrogé sur mon passeport T&T et sur la façon dont je parlais si bien français et créole.
Après être tombée amoureuse de la langue française, il n’était pas surprenant que je sois tombée amoureuse d’un Français. Nous nous sommes mariés et cela m’a conduit à une autre île française, la Guadeloupe, où j’ai vécu pendant trois ans. D’autres portes m’ont été ouvertes pour poursuivre une maîtrise en communication à l’Université de Versailles à Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). C’était le bon moment et l’occasion idéale pour combiner mon expérience de journaliste avec mes études de premier cycle en français. Heureusement pour moi j’ai pu étudier pour obtenir ce diplôme tout en restant au soleil (je ne supporte pas le froid), puisque les professeurs de Paris venaient en Guadeloupe pour enseigner les différents modules du cours.
Comme les saisons de la vie devenaient orageuses, j’ai choisi de retourner dans mon pays natal. Armée d’un diplôme en communication, j’ai décroché un excellent emploi dans les relations publiques auprès d’une institution de recherche marine qui assurait une liaison fréquente avec les agences partenaires en Martinique, en Guadeloupe et à Cuba sur des projets de recherche scientifique. Quel privilège j’ai eu de pouvoir apporter au nouveau poste mes compétences en langues étrangères, en journalisme, en communication mais aussi ma compréhension intime des spécificités culturelles des autres îles ! En même temps, quand je suis rentrée à T&T en 2005, l’Université des West Indies a lancé un diplôme d’études supérieures à temps partiel en interprétation. J’ai sauté sur l’occasion pour suivre ce programme d’études théorique parce que je m’étais souvent retrouvée à servir d’interprète pour des réunions sans formation théorique. J’ai reconnu mes limites et la nécessité d’être correctement formée, préparée et certifiée. C’est ainsi que j’ai obtenu mon diplôme en interprétation de l’UWI en 2007.
Peut-être que mon plus beau souvenir en tant qu’interprète a été ma première vraie conférence - le Forum des ministres de l’Agriculture de la CARICOM – au cours de laquelle je suis entrée dans la cabine en tremblant à côté de mon mentor et examinateur. Dans le cadre du programme d’interprétation, nous avons travaillé en direct lors d’une conférence, avec de vraies personnes qui nous écoutaient. Le fait qu’il s’agissait de ministres de toute la région m’a rendue d’autant plus nerveuse, mais là je faisais ce pour quoi j’avais été formée. J’aimais l’adrénaline. J’aimais être félicitée et surtout, j’ai été payée pour un travail bien fait ! Je n’oublierai jamais le chèque de ma première conférence de la CARICOM, qui remboursait le coût de mes études.
Même si j’avais ce nouveau diplôme, je n’arrivais pas à gagner ma vie grâce à l’interprétation, donc j’ai poursuivi ma carrière dans le domaine de la communication. A T&T il y avait beaucoup plus d’opportunités pour les interprètes espagnols / anglais que français / anglais grâce aux liens commerciaux avec l’Amérique latine et à une initiative du gouvernement pour instituer l’espagnol comme première langue étrangère de Trinité-et-Tobago. Heureusement, parmi les nombreuses occasions qui se sont présentées, j’ai pu utiliser mes compétences en langues étrangères, en communication et en journalisme. Par exemple, j’ai été sélectionnée comme journaliste des Caraïbes pour participer à la Conférence internationale sur le SIDA au Mexique en 2008, où j’ai interviewé des parties prenantes en espagnol et j’ai été en mesure de diffuser leur message en anglais pour le public local. De même, j’ai été en mesure de diriger un projet spécial en partenariat avec l’ambassade du Panama à T&T pour célébrer et diffuser les festivités lors du tout premier “Día de la Etnia Negra” à Panama City. Cela n’a été possible que grâce à mes super-pouvoirs linguistiques. Plus tard, je suis entrée dans le domaine des communications humanitaires avec le plus grand réseau humanitaire au monde, dans son bureau des Caraïbes à Port of Spain. Lorsque le tremblement de terre dévastateur de 2010 a frappé Haïti, malgré mon manque d’expérience en matière d’intervention d’urgence, j’ai été déployée en première ligne en raison de ma maîtrise du français, de mon expérience pratique du journalisme et de ma familiarité avec le créole. Je finirai par rester en Haïti pendant près de trois ans.
Au milieu de cette expérience qui a changé ma vie, j’ai compris que je devais maîtriser un autre ensemble de compétences essentielles : la diplomatie. La diplomatie humanitaire était un nouveau domaine où les frontières entre la communication, la défense des droits, la diplomatie, le droit international et la politique étaient toutes embrouillées. En 2013, j’ai terminé un cours de diplomatie humanitaire de courte durée à la DiploFoundation, qui m’a aidée à me préparer en vue de futures catastrophes complexes. Sans le vouloir, la prochaine grande catastrophe pour moi a pris la forme de la crise des réfugiés Rohingyas, qui ont été forcés de fuir leurs foyers au Myanmar pour se réfugier au Bangladesh. Alors que le français et l’espagnol ne m’étaient d’aucune utilité en tant que déléguée à la communication à Cox’s Bazar, la diplomatie humanitaire l’était. Tout en travaillant pendant cette crise complexe d’origine humaine déclenchée par la violence politique, j’ai eu l’occasion d’étudier en vue de l’obtention d’un diplôme en ligne en diplomatie contemporaine. Cela me semblait opportun et je pensais que cela m’aiderait à passer de la maîtrise de la communication à celle de la diplomatie humanitaire, où je pourrais utiliser pleinement mes compétences pour influencer la prise de décisions qui pourraient sauver des vies.
J’ai commencé un programme exigeant à l’Université de Malte et à la DiploFoundation en 2019 pour obtenir un diplôme de troisième cycle. Il était difficile de combiner le travail dans une opération d’urgence avec des études et des missions difficiles. J’ai commencé le programme avec la résidence d’initiation en présentiel à l’Université de Malte, puis j’ai poursuivi les cours en ligne au Bangladesh, à la Barbade, en Guadeloupe, en Malaisie, à Sainte-Lucie, à Trinité-et-Tobago et au Zimbabwe tout en travaillant lors de mes différents déplacements professionnels. Je viens de receivoir ma diplôme de Masters.
En janvier 2021, en m’appuyant sur mon mémoire de maîtrise, j’ai publié mon premier livre intitulé « CARICOM: Good Offices, Good Neighbours: Explaining the diversity of CARICOM Members States’ approaches vis-a-vis the Venezuelan crisis ». C’était le point culminant du point de vue de mes activités dans divers domaines relatifs au service humanitaire et à la diplomatie, de ma passion pour les affaires caribéennes et de mes relations avec les gens, facilitées par ma capacité de surmonter les barrières linguistiques.
JG : Pendant que vous étiez salariée, vous avez reçu la permission de faire du travail à la pige, en particulier comme interprète de conférence ou de groupe, votre principale paire de langues étant l’anglais et le français. Décrivez les lieux et les conditions dans lesquels vous avez effectué ce « travail à la pièce ».
Alors que les langues sont ma passion de toujours, l’interprétation a été « mon petit job », « mon travail à côté ». Pendant que j’occupais divers postes à temps plein, j’ai informé mes employeurs à l’avance et j’ai négocié, au besoin, afin de pouvoir prendre des jours de congé pour travailler comme interprète afin de conserver mes compétences dans ce domaine. Dans l’ensemble, cela ne posait aucun problème, car mes supérieurs hiérarchiques comprenaient la valeur ajoutée de mes compétences et la façon dont elles bénéficiaient à ces organisations. Ce fut aussi un privilège pour moi d’avoir accès aux corpus de connaissances spécialisées que j’ai rencontrés en tant qu’interprète. Il y a eu une pollinisation croisée : l’interprétation améliorait mes activités de communication, et la communication avec des gens de tous les horizons dans différentes langues renforçait mes compétences linguistiques.
Grâce à cette flexibilité, j’ai pu interpréter lors de conférences à la Barbade, en Grenade, en Guadeloupe, en Martinique, à Sainte-Lucie et chez moi à Trinité-et-Tobago. Cela impliquait des voyages en avion pour aller travailler, ce qui semble exotique, mais la réalité est que cela peut être stressant parce que vous n’êtes jamais tout à fait certain que les vols seront à l’heure. Les retards ou annulations de vols peuvent vous déconcerter complètement ; c’est pourquoi les technologies d’interprétation simultanée à distance ont amélioré la situation.
* Address: 87 Hope Estate, Hope Bay, TOBAGO
Email: interpretingyourneeds@gmail.
Web: www.interpretingyourneeds.com
Mob.: +868 762 0266
Quel destin, singulièrement en accord avec l'amour de sa région natale. On comprend qu'il soit plus agréable d'y vivre qu'ailleurs, avec les défis que cela suppose aussi. J'ai été une grande studieuse (j'imagine qu'on ne le change d'ailleurs jamais) et j'apprécie beaucoup de voir cette même ferveur d'études et de connaissances chez mes pairs. Bravo encore !
Rédigé par : Magdalena | 27/08/2021 à 02:20
Félicitation Gennike, ton français est impeccable et ta trajectoire professionnelle une réussite personnelle.
Bonne continuation, garde ton sourire et ne lâche rien !
Rédigé par : louis LOUBER | 29/08/2021 à 04:17
Merci Louis d'avoir pris le temps de lire cet interview conduit par Jonathan Goldberg et édité en français par l'expert René Meertens.
Tu connais une partie de mon histoire et je te remercie de ton amitié qui est née au sein du club cycliste de Petit Bourg en Guadeloupe. Je garde de beaux souvenirs de nos parcours dans les champs de banane! Grâce à des personnes comme toi, j'ai connu toute la richesse et diversité des îles francophones.
Rédigé par : Gennike Mayers | 29/08/2021 à 09:42
Merci Magdalena d'avoir pris le temps de lire et de partager votre réaction. Saviez-vous que le plus grand hôtel de luxe à Tobago porte votre nom? Magdalena Grand! Alors vous devez venir visiter votre hôtel un jour :-)
Je me ferais un plaisir de vous faire découvrir cette petite île de 60,000 habitants. Je pense que vos sens seront réveillés ici entre l'histoire hispanophone, anglophone, francophone et néerlandophone.
Bon dimanche!
Rédigé par : Gennike Mayers | 29/08/2021 à 09:54
Ou le parcours fantastique d'une authentique Caribéenne, internationale. Et ce n'est pas fini, j'en suis certaine, ma chère amie. Félicitations et higher and higher, tout en continuant à garder les pieds sur terre. Mes sincères vœux de succès t'accompagnent.
Rédigé par : Joël Quénette | 29/08/2021 à 22:24
Merci Joel! Comme on dit en anglais, "it takes one to know one"! Ton parcours d'interprète originaire de la Martinique est bien plus fascinant. Quel privilège d'avoir pu travailler avec toi à plusieures reprises à la Barbade! Tchimbe red, pa moil!
Rédigé par : Gennike Mayers | 30/08/2021 à 13:11