Adriana : Dans une banlieue sans charme de Londres... mais j'ai été conçue à Paris!
Quel a été votre premier contact avec le français?
Adriana : Lorsque j'avais quatre ans, mon père a accepté un poste dans la diplomatie en Suisse et j'y ai passé quatre ans dans une école francophone; à mon retour en Angleterre, je parlais malgré moi avec un accent français.
Dans la suite de vos études, avez-vous profité de ce bon départ pour continuer d'apprendre le français ?
Adriana : Vers l'âge de 10 ans environ, j'ai poursuivi mon apprentissage du français à l'école et peu à peu je me suis passionnée pour cette langue, mais, pour mes dernières années d'études secondaires, j'ai cédé aux pressions de l'école et fait une spécialisation (appelée « niveau A » en Angleterre) en sciences. Puisque j'ai dévié de la voie que je voulais suivre, je souhaitais étudier le français à l'université et j'ai travaillé dur pour combler mes lacunes en littérature. J'ai été très chanceuse d'être acceptée au Goldsmiths College de la London University, où j'ai étudié le français et le théâtre.
Quelle première expérience professionnelle vous a orientée vers la carrière de traductrice?
Adriana : Je travaillais en périphérie de l'industrie du cinéma, je faisais des tâches administratives pour un petit festival de cinéma dans le sud de la France. J'ai donc eu l'occasion d'être interprète entre les réalisateurs ou acteurs anglophones et la presse et le public local francophones.
Votre premier emploi à plein temps vous a-t-il donné l'occasion de travailler en français ?
Adriana : Oui, j'ai été relationniste de presse pour plusieurs films, ce qui voulait dire traduire les dossiers de presse et travailler en étroite collaboration avec les acteurs et réalisateurs français. Mon emploi suivant, auprès d'une entreprise spécialisée dans la mise en marché de manuscrits, a aussi été formateur. Cette entreprise repérait des idées prometteuses de livres non encore écrits et produisait des « trousses » destinées aux maisons d'édition (contenant un synopsis et des échantillons d'écriture). Plus tard, quand je voulais « vendre » un livre français ou mes compétences en traduction auprès d'une maison d'édition, je faisais aussi une trousse contenant un synopsis en anglais avec quelques échantillons de traductions en anglais.
Quel est le premier ouvrage que vous avez traduit ?
Adriana : Une autobiographie extrêmement émouvante appelée La Disparition (The Disappearance) de Geneviève Jurgensen. Ce livre m'a bouleversée et j'ai eu le sentiment très fort qu'il fallait que ce livre soit lu par plus de gens... et que si je le traduisais en anglais, ce serait le cas. J'ai approché environ 10 maisons d'édition britanniques avec cette technique de la « trousse » et, après quelques mois et de nombreux refus, Philip Gwyn Jones, qui travaillait alors pour la maison d'édition Flamingo, a commandé et publié l'intégralité de la traduction.
Comment êtes-vous parvenue à surmonter les obstacles qui empêchent tant de candidats traducteurs de travailler à plein temps d'en faire leur gagne-pain ?
Adriana : J'ai été très chanceuse puisque je recevais régulièrement du travail. Je voulais être une mère au foyer et grâce à mes enfants, ce fut mon cas. J'ai eu mes enfants sur une période de 7 ans, alors, durant plus de 10 ans, il n'était pas question pour moi de travailler à l'extérieur. J'adore traduire et je me suis réservé du temps pour le faire à même mon activité principale de mère au foyer.
Il semble qu'à partir du moment où vous avez commencé, vous n'avez plus jamais regardé derrière vous. Vous avez presque cent traductions de traductions à votre actif. Plusieurs d'entre elles ont été retenues dans la sélection de prix prestigieux comme l'Independent Foreign Fiction Prize, le Kiriyama Prize, le French-American Foundation et le Florence Gould Foundation Translation Prize, le Marsh Award for Children's Literature in Translation, et le Scott-Moncrieff Prize. [3] Dans quelle mesure, les jurés de tels prix tiennent-ils compte de la part de l'auteur et de celle du traducteur dans le choix des œuvres qu'ils retiennent ?
Adriana : Dans la plupart des cas, le prix est remis à la traductrice, alors l'accent est mis sur la traduction, mais, cela va de soi, la qualité du texte de départ est très importante. La traduction peut ressembler à une partie de tennis : lorsque l'auteur du texte source est très bon, on rehausse notre jeu. Dans le cas de l'Independent Foreign Fiction Prize, le montant de la bourse était réparti également entre la traductrice et l'auteure.Vous avez remporte le Scott-Montcrieff Prize pour votre traduction, Beside the Sea de Véronique Ovaldé. J'ai cru comprendre
que vous aviez traduit ce livre dans des circonstances inhabituelles. Dites à nos lecteurs comment vous avez passé un mois à la Villa Gillet [1].
Adriana : Je n'avais pas réussi à trouver une maison d'édition anglophone pour publier Bord de Mer avec ma méthode de la « trousse », mais je ne pouvais abandonner ce livre si puissant. La Villa Gillet à Lyon offre chaque année plusieurs résidences de quatre semaines à des traducteurs, et j'ai eu la chance d'obtenir une de ces résidences en 2006. L'une des conditions d'admission à la résidence était d'avoir une traduction commandée sur laquelle travailler. À ce moment-là, j'avais deux gros contrats de traduction, alors je pouvais prouver que j'étais une traductrice en bonne et due forme, mais j'ai demandé à la Villa Gillet de me permettre de traduire Bord de Mer parce que je croyais à ce livre et que la résidence me fournissait une occasion en or de le traduire sans trop sacrifier mes sources de revenus. On m'a gracieusement accordé ce droit.
Malheureusement, leur bienveillance et mon engagement envers ce livre n'ont pas porté fruit immédiatement. Mais, deux ans plus tard, j'ai rencontré Meike Ziervogel, fondatrice de ce qui était la toute nouvelle maison d'édition Peirene Press, qui n'avait encore rien publié. Meike était aussi emballée par ce livre que je l'étais, et elle en a accéléré la publication pour qu'il devienne le tout premier livre publié par Peirene Press. Notre conviction a été justifiée lorsque la traduction Beside the Sea a été choisie comme « livre de poche de la semaine » par le quotidien britannique The Guardian, qu'elle a ensuite remporté le prix Scott-Moncrieff en 2011 et qu'elle a fait partie des candidats à l'Independent Foreign Fiction Prize de 2011.
Êtes-vous en contact avec les auteurs des livres que vous traduisez ?
Adriana: J'aime toujours communiquer par courriel avec un auteur. Quand j'achève un dernier brouillon, je peux aussi envoyer une liste de questions et je me fais un devoir d'envoyer ma traduction definitive à l'auteur en même temps que je l'envoie à la maison d'édition, même si certains éditeurs s'y opposent. Il y a un livre, très touchant et très personnel, soit Le Fils, de Michel Rostain : il n'a pas pu lire ma traduction avant la veille du lancement. J'étais à la fois heureuse et soulagée (notamment parce que son anglais est très bon) lorsqu'il m'a dit qu'il n'aurait rien changé.
Combien d'autres auteurs dont vous avez traduit les œuvres avez-vous rencontré ? À quel stade du processus cela se produit-il habituellement ?
Adriana :J'en ai rencontré seulement une demi-douzaine, la plupart du temps à l'occasion du lancement du livre. Mais il y a une exception notable : Agnès Desarthe.
J'ai traduit quatre de ses livres et elle est non seulement une auteure de grand talent, mais elle est aussi une traductrice de l'anglais vers le français. Nous avons eu beaucoup de plaisir à parler des langues et de ma traduction de ses œuvres et nous sommes devenues amies.
Si nous prenons votre traduction, Balzac's Omelette d'Anka Muhlstein, une livre que nous avons beaucoup aimé, il semble que cette œuvre ait exigé un savoir exceptionnel de l'auteur et de sa traductrice en matière d'art culinaire.
Adriana : Pour ma part, je peux seulement prétendre être une cheffe amateure enthousiaste, mais cela n'a pas constitué un handicap pour traduire le livre.
Cependant, j'ai dû surmonter un problème totalement différent : dans ce livre, il y a de nombreuses citations des œuvres de Balzac et à cause de contraintes de droits d'auteurs, je ne pouvais utiliser que des traductions anglaises qui sont dans le domaine public. Certaines étaient très mauvaises et parfois n'appuyaient même pas l'argument avancé par l'auteure. J'ai pu contourner cette difficulté en traduisant moi-même certains passages (et en publiant une note pour en aviser les lecteurs).
J'ai adoré traduire ce livre parce que l'écriture est si fluide et lucide. J'ai été très chanceuse de rencontrer Anka et son mari lorsqu'ils ont rendu visite à leur fils et leur belle-fille qui habitent relativement près de chez moi en Angleterre. Je leur ai apporté une offrande de macarons au gingembre et aux amandes que j'avais préparés, en guide de modeste hommage à l'auteure d'un livre si « délicieux ».
La maîtrise d'Anka de l'anglais est vraiment remarquable et j'ai peur qu'elle décide d'écrire de futurs livres en anglais, ce qui me priverait du grand plaisir de pouvoir la traduire de nouveau.
Pour prendre un autre exemple sur la longue liste des écrivains à qui vous avez ouvert le monde anglophone, je note que l'auteur de "Scandalous" est une mystérieuse "Laura D."
Adriana : Ce livre est un récit autobiographique d'une étudiante qui paie ses études universitaires en se prostituant. Je n'ai jamais su son vrai nom, mais le nom de la maison d'édition, Virgin Books, est une coïncidence ironique.
Parlez-nous de votre plus récente activité, consistant non pas à traduire, mais à expliquer au public ce qu'est votre profession.
Adriana : En octobre 2021 j'ai donné une conférence par Zoom pour Princeton University aux États-Unis. J'ai parlé en profondeur du dialogue et de la voix ou des voix narratrice(s) dans un livre, et du travail du traducteur pour trouver ces voix dans chaque livre. J'ai pu citer des cas bien différents parmi mes traductions, et j'ai trouvé très intéressantes les questions posées par le public - qui comptait de nombreux traducteurs.
Votre traduction, Ça raconte Sarah, de Pauline Delabroy-Allard, a été présélectionée pour le Prix Albertine de l'année 2021. [4] . Avez-vous rencontré des problèmes particuliers en le traduisant ?
Adriana: Ce livre a été un exercice intéressant en ce qui concerne la voix et le ton, et ceci pour deux raisons. C’est un livre en deux parties différentes : la première partie a une qualité haletante et culottée puisque la narratrice ironique et pleine d'esprit est emballée par sa passion pour Sarah ; la deuxième partie est narrée par la même personne mais on la suit pendant sa dérive vers l’abattement et le désespoir. En même temps que ce changement d’état d’esprit, le texte est entrecoupé de brèves définitions - comme celles d'une encyclopédie - au sujet de certains éléments (le vent le Bora qui souffle à Trieste, par exemple) qui ont une importance tangente à l’histoire. Je crois que ceci était un exercice intéressant plutôt qu’un problème parce que je me sentais en confiance avec l’écriture maitrisée de Pauline Delabroy-Allard – il suffisait de dire ce qu’elle avait dit et ces variations venaient d’elles-mêmes.
Dans le sillage d'une aussi brillante carrière, quels sont vos projets à très court terme ?
Adriana : Mes projets sont de continuer de traduire - j'adore mon travail mais je trouve que l'édition traverse une période un peu mouvementée et il est moins facile de trouver des éditeurs prêts à se risquer avec les traductions.
Annonce du blog :
En préparant cet entretien avec Adriana Hunter, nous lui avons réservé une petite surprise. Nous avons demandé à Anka Mulhstein, l'auteure de « Garçon, un cent d'huîtres ! : Balzac et la table » [3] qu'Adriana a traduit par Balzac's Omelette : A Delicious Tour of French Food and Culture with Honoré de Balzac de nous dire ce que fut sa collaboration avec Adriana. Voici ce qu'Anka nous a répondu :
Donner un livre à traduire, c’est un peu le jeter au fond d’un lac. Si on ne connaît pas la langue d’arrivée, impossible de juger de la traduction. On croise les doigts, on considère avec satisfaction son nom en chinois, en japonais ou en allemand, et on espère que le texte original aura survécu à la baignade. Le livre ne refait surface que si l’on comprend la traduction. Mais alors un autre problème surgit. Ce texte habillé de nouveaux mots, de tournures différentes est-ce bien le nôtre ? Grâce à Adriana, je n’ai jamais eu d’inquiétude. Adriana est une remarquable traductrice parce qu’elle est une lectrice si attentive et si exigeante. Elle saisit la moindre nuance mais elle remarque aussi la moindre inconsistance, la moindre obscurité et, qualité inappréciable, si elle a le moindre doute, elle pose la question à son auteur. Mon texte anglais est non seulement fidèle, mais plus précis. J’adore travailler avec elle !
A.M.
[1] Notes du blog :
La Villa Gillet, située dans le parc de la Cerisaie, 25, rue Chazière à 69004 Lyon, se veut un laboratoire d'idées. Des artistes et des penseurs s'y retrouvent périodiquement afin de réfléchir ensemble aux problèmes du monde contemporain. Le bâtiment fut construit en 1912 par l'architecte Joseph Folléa pour de riches industriels lyonnais, la famille Gillet. En mai de chaque année, s'y tiennent les Assises internationales du Roman. Notons que, depuis 2011, la Villa Gillet organise à New York, le festival "Walls & Bridges – Transatlantic Insights" qui entend instaurer un dialogue entre penseurs et artistes français et américains.
[2] ainsi que Victoria : Portrait de la reine... (1981); La Femme soleil : Les femmes et le pouvoir. Une relecture de Saint Simon (1976); Manhattan. La Fabuleuse Histoire de New-York, des Indiens à l'an 2000 (1986); Cavelier de La Salle, l'homme qui offrit l'Amérique à Louis XIV (1992) Astolphe de Custine (1790-1857) : Le dernier marquis (1996); Reines éphémères, mères perpétuelles (2001); Elizabeth d'Angleterre et Marie Stuart : Ou les périls du mariage (2004); Napoléon à Moscou (2007); Cécile Muhlstein : 1936-2007 (2011) et, en anglais, Baron James: The Rise of the French Rothschilds (1984); Monsieur Proust's Library (2012); Venice for Lovers (2012); La Salle: Explorer of the North American Frontier.
[3]
[4] « Albertine », le nom du Prix et de la librairie qui l'organise, située à la 5ème Avenue, New-York, dans un immeuble appartenant au gouvernement français et abritant le Service Culturel de l'Ambassade de France, est celui du personnage de 'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust', Albertine Simonet, amante du narrateur Marcel. Albertine apparaît dans plusieurs des sept volumes de l’œuvre, notamment dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919), Sodome et Gomorrhe (1921/1922) et La Prisonnière (1923).
- The Disappearance: A Primer of Loss [La Disparition] - Geneviève Jurgensen (2000).
- Five Photos of My Wife [Cinq photos de ma femme] - Agnès Desarthe (2001 & 2008).
- The Darkest Red [Rouge sombre] - Viviane Moore (2001).
- Fear and Trembling [Stupeur et tremblements] - Amelie Northomb (2002).
- Telling Lies [Menteuse] - Sophie Marceau (2001).
- £9.99: A Novel [99F] - Frédéric Beigbeder (2002).
- Good Intentions [Les bonnes intentions] - Agnès Desarthe (2002).
- Death in the Dordogne - Louis Sanders (2002).
- The White Way [Blanc chemin] - Viviane Moore (2002).
- The Girl Who Played Go [La joueuse de go] - Shan Sa (2003).
- The Englishman's Wife [Comme des hommes] - Louis Sanders (2003).
- The Sexual Life of Catherine M [La Vie sexuelle de Catherine M] - Catherine Millet (2003).
- How I became Stupid [Comment je suis devenue stupide] - Martin Page (2004).
- Holy Smoke [La Commedia des ratés] - Tonino Benacquista (2004 & 2012).
- All That I Have [La Princesse oubliée] - Laurent Joffrin (2004).
- Grey Souls [Les âmes grises] - Philippe Claudel (2005).
- Someone Else [Quelqu'un d'autre] - Tonino Benacquista (2005).
- UV [U.V.] - Serge Joncour (2005).
- Oscar and the Lady in Pink [Oscar et la dame rose] - Eric-Emmanuel Schmitt (2005).
- Framed [Trois carrés rouges sur fond noir] - Tonino Benacquista (2006).
- The Woman in the Row Behind [La fille du rang derrière] - Francoise Dorner (2006).
- Empress [Impératrice] - Shan Sa (2006).
- The Unforeseen [L'imprevu] - Christian Oster (2007).
- Death of an Ancient King [La mort du roi Tsongor] - Laurent Gaudé (2007).
- Kick the Animal Out [Déloger l'animal] - Véronique Ovaldé (2007).
- When I Was a Soldier [Quand j'étais soldate] - Valérie Zenatti (2007).
- A Bottle in the Gaza Sea [Une bouteille dans la mer de Gaza] - Valérie Zenatti (2008).
- Eldorado [Eldorado] - Laurent Gaudé (2008).
- Noir: A Novel [Noir] - Olivier Pauvert (2008).
- Alexander and Alestria: A Novel [Alexandre et Alestre] - Shan Sa (2009).
- And My See-through Heart [Et mon coeur transparent] - Véronique Ovaldé (2009).
- Scandalous [Mes chères études] - Laura D (2009).
- Once on a Moonless Night [Par une nuit où la lune ne s'est pas levée] - Dai Sijie (2010).
- In the Train [Dans le train] - Christian Oster (2010).
- Where We Going, Daddy?: Life with Two Sons Unlike Any Others [Ou on va, papa ?] -Jean-Louis Fournier (2010).
- Tehran, Lipstick and Loopholes [Passeport à l'iranienne] - Nahal Tajadod (2010)
- Enough about Love [Assez parlé d'amour] - Herve Le Telier (2011).
- The Intervention of a Good Man [Je m'attache très facilement] Hervé Le Tellier (2011).
- Beside the Sea [Bord de Mer] - Véronique Olmi (2012).
- Climates [Climats] - Andre Maurois (2012).
- The Conflict: How Modern Motherhood Undermines the Status of Women [Le Conflit: La femme et la mére] - Elisabeth Badinter (2012).
- Life Is Short and Desire Endless [La vie est brève et le désir sans fin] - Patrick Lapevre (2012).
- Balzac's Omelette: A delicious tour of French food and culture with Honoré de Balzac [Garcon,un centd'huitres! : Balzac et la table] - Anka Muhlstein (2012).
- The Crab and the Lamb [Le Crabe et l'agneau] - Manu Cornet (2012).
- Noah's Child [L'Enfant de Noé] - Eric-Emmanuel Schmitt (2012).
- My Brother Simple [Simple] - Marie-Aude Murail (2012).
- The Diary of a Nose: A Year in the Life of a Parfumeur [Journal d'un Parfumeur] - Jean-Claude Ellena (2013).
- The Foundling [Dans la nuit brune] - Agnès Desarthe (2013).
- Two Small Footprints in Wet Sand: A Mother's Memoir [Deux petits pas dans le sable mouillé] - Anne-Dauphine Julliand (2013).
- Under the Tripoli Sky [La Compagnie des Tripolitaines] - Kamal Ben Hameda (2013).
- Eléctrico W [Electrico W]- Hervé Le Tellier (2013).
- Chez Moi [Mangez moi] - Agnès Desarthe (2008 & 2013).
- The Son [Le Fils] - Michel Rostain (2013)
- The Red Collar [Le Collier rouge] - Jean-Christophe Rufin (2015).
- Reader for Hire [La lectrice] - Raymond Jean (2015).
- The Travels of Daniel Asher [Les voyages de Daniel Ascher] - Déborah Lévy-Bertherat (2015).
- A Special Day [Une Journée particulière] - Anne-Dauphine Julliand (2015).
- Couple Mechanics [Moment d'un couple]- Nelly Alard - (2015).
- Her Father's Daughter [Le Père de la petite] - Marie Sizun (2016).
- The Passion of Mademoiselle S. [Mademoiselle S] - Jean-Yves Berthault (2016).
- The Gardens of Consolation [Le jardins de consolation] - Parisa Reza (2017).
- The Pen and the Brush [La plume et le pinceau] - Anka Muhlstein (2017).
- Who You Think I Am [Celle que vous croyez] - Camille Laurens (2017).
- Asterix and the Chariot Race [Astérix et la Transitalique] - Jean-Yves Ferri and Didier Conrad (2017).
- Hitler, My Neighbor [Hitler, mon voison] - Edgar Feauchtwanger avec Bertil Scali (2017)
- Woman at Sea [Le grand marin] - Catherine Poulain (2018)
- How to Find Love in the Little Things [Tu comprendras quand tu seras plus grande] - Virginie Grimaldi (2018).
- The Last of Our Kind [Le dernier de nôtres] - Adélaïde de Clermont-Tonnerre (2018).
- The Twelve Tasks of Asterix [Les 12 travaux d'Astérix] - Albert Uderzo and René Goscinny (2018).
- All Happy Families [Toutes les familles heureux] - Hervé Le Tellier (2019)
- Bakhita [Bakhita] - Veronique Olmi (2019)
- If, a Mother's Memoir [Si] - Lise Marzouk (2019)
- Asterix and the Chieftain's Daughter (comics) [Astérix et la fille de Vercingétorix] - Jean-Yves Ferri and Didier Conrad (2019)
- Chasing the Stars [Il est grand temps de rallumer eles etoiles] - Virginie Grimaldi (2019).
- This Little Family [Le Malheur du bas] - Inès Bayard (2020)
- All About Sarah [Ca raçonte Sarah] - Pauline Delabroy-Allard (2020)
- The Heart, Frida Kahlo in Paris [Le coeur, Frida Kahlo à Paris] - Marc Petitjean (2020)
- Sapiens: A Graphic History volume 1 [Sapiens (BD) Tome 1 - La Naissance de l'humanité] - Yuval Noah Harari, David Vandermeulen and Daniel Casanave (2020)
- The Life I Was Meant to Live [La vie qui m'attendait] - Julien Sandrel (2020).
- My Sardinian Summer [La Maison à droite de celle de ma grand-mère]- Michaël Huras (2020)
- I Just Wanted to Save My Family [Je voulais juste sauver ma famille] - Stéphane Pélissier (2021).
- Back to Japan [L'Ami japonais] Marc Petitjean (2021).
- Winter Flowers [Les Fleurs d'hiver] - Angélique Villeneuve (2021).
- The Anomaly [L'anomalie - Hervé Le Tellier (2021)
- Asterix and the Griffin [Astérix et la Griffon] (comics) - Jean-Yves Ferri and Didier Conrad (2021)
A fascinating interview by a very talented and prolific translator whom I should very much like to meet one day in the UK to exchange ideas on translation. I translate from English into French.
I imagine that what is referred to as “une trousse” is a sort of “tool-kit”, in other words a presentation package of sample translations of excerpts from a particular book + synopsis + the author’s biography and bibliography?
Great video as well. I saw Frank Wynn receiving his certificate. I recall that he was interviewed for Le mot juste en anglais several years ago.
Rédigé par : Jean-Paul | 28/01/2022 à 08:47
MERCI pour cet entretien fascinant. Quel parcours !
Rédigé par : Radfordka | 29/01/2022 à 06:46