L'article qui suit a été traduit par notre contributrice, Isabelle Pouliot. Isabelle est membre de la NCTA (Northern California Translators Association) et ancienne résidente de la région de San Francisco. Elle est traductrice agréée de l'anglais vers le français de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ). http://traduction.desim.ca
Comme bon nombre d’universités américaines d’aujourd’hui, l’Université du Michigan veut faire savoir à sa population qu’elle est déterminée à défendre la diversité, l’équité et l’inclusion.
Une lettre du responsable de la diversité envoyée à tous les étudiants, employés et membres du corps professoral a néanmoins laissé entendre une tout autre chose. Ce responsable a écrit que l’université doit
« renouveler son engagement à faire progresser l’antiracisme, l’anticapacitisme, l’antisémitisme, l’équité entre les genres et à créer un milieu réfractaire à l’inconduite sexuelle. »
L’ajout du mot « antisémitisme » dans une énumération de termes que l’université veut « faire progresser » a suscité des réactions immédiates.
L’erreur était évidente : même si le mot « antisémitisme » a le même préfixe « anti », sa signification est la haine du peuple juif, alors que les autres termes ont comme point commun de combattre la haine et la discrimination.
L’Encyclopedia Britannica propose cette définition de l’antisémitisme : hostilité ou discrimination envers les Juifs, à titre d’adeptes du judaïsme ou de membres d’un groupe ethnique. Le mot antisémitisme a été inventé en 1879 par l’activiste Wilhelm Marr pour désigner les campagnes contre les Juifs qui avaient cours à cette époque en Europe centrale. Même si ce terme est désormais d’usage courant, il s’agit d’une impropriété (misnomer en anglais) selon l’Encyclopedia Britannica, puisqu’il dénote une discrimination contre tous les Sémites. Cependant, les Arabes et d’autres groupes sont aussi des peuples sémitiques, mais ils ne sont pas la cible de ceux qui font preuve d’antisémitisme comme on le conçoit généralement. L’antisémitisme nazi, dont le point culminant a été l’Holocauste, avait une dimension raciste, puisqu’il ciblait les Juifs en fonction de supposées caractéristiques biologiques et les Juifs qui s’étaient convertis à d’autres religions ou nés de parents convertis. Ce type de racisme antijuif remonte seulement au 19e siècle et est lié au « racisme scientifique » de cette époque et sa nature diffère des anciens préjugés antijuifs.
L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) a adopté à sa séance plénière du 26 mai 2016 la définition opérationnelle (sic) suivante de l’antisémitisme :
L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.
Lectures supplémentaires :
89% des étudiants juifs de France déclarent avoir subi un acte antisémite
L'Express, 19.03.19
Definition of anti-semitism - European Commission
Bonjour ou bonsoir.
Il est préférable d'employer le mot '' Shoah '' que le mot '' holocauste '', même si ce dernier s'est outrageusement banalisé et même donné en synonyme de Shoah, parce que son sens a été complètement déformé.
Shoah signifie, en hébreu, '' catastrophe ''( anéantissement )
Holocauste fait référence au ''sacrifice ''.
S'agissant d'un génocide, le terme Shoah est plus appropié que holocauste, les Juifs ne s'étant pas sacrifiés, ou n'ont pas été sacrifiés au sens premier du terme, mais bel et bien exterminés.
D'où '' la catastrophe ''...
Il y a des polémiques récurrentes à ce sujet, mais appelons '' un chat, un chat '', sans être nécessairement hébréophone.
Les anglophones emploient '' holocaust '' mais, Shoah s'avère plus évocateur de la '' catastrophe ''.
La '' dérive '' vient du fait que ''holocauste '' évoque le sacrifice par le feu.
Bref... À vous de voir.
Rédigé par : Tsipora | 30/04/2022 à 16:39