L'expression “The Dogs of War” a été forgée par William Shakespeare. Dans la scène 1 de l'acte 3 de Jules César, Mark Anthony dit : “Carnage ! et alors seront lâchés les chiens de la guerre" :
Blood and destruction shall be so in use
And dreadful objects so familiar
That mothers shall but smile when they behold
Their infants quarter'd with the hands of war;
All pity choked with custom of fell deeds:
And Caesar's spirit, ranging for revenge,
With Até by his side come hot from hell,
Shall in these confines with a monarch's voice
Cry 'Havoc,' 1 and let slip the dogs of war;
That this foul deed shall smell above the earth
With carrion men, groaning for burial.
Voici une "traduction" de ce segment en anglais moderne, suivi par la traduction en français:
Fierce civil war will paralyze all of Italy. Blood and destruction will be so common and familiar that mothers will merely smile when their infants are cut to pieces by the hands of war. People’s capacity for sympathy will grow tired and weak from the sheer quantity of cruel deeds. And Caesar’s ghost, searching for revenge with the goddess Ate by his side, just up from Hell, will cry in the voice of a king, “Havoc!” and unleash the dogs of war. This foul deed will stink up to the sky with men’s corpses, which will beg to be buried.
Source : SparkNotes
Le sang, la destruction seront des choses si communes,
et les objets effroyables deviendront si familiers,
que les mères ne feront plus que sourire à la vue
de leurs enfants déchirés des mains de la guerre.
Toute pitié sera étouffée par l'habitude des actions atroces ;
et conduisant avec elle Até, sortie brûlante de l'enfer,
l'ombre de César promènera sa vengeance,
criant d'une voix puissante dans l'intérieur de nos frontières :
Carnage! et alors seront lâchés les chiens de la guerre,
jusqu'à ce qu'enfin l'odeur de cette action exécrable s'élève au-dessus de la terre
avec les exhalaisons des cadavres pourris, gémissant après la sépulture.
Traduction : IN LIBRO VERITAS
On peut appliquer cette expression aujourd'hui dans un sens péjoratif à l’armée russe depuis l’invasion actuelle de l’Ukraine. Paradoxalement, le journal britannique Punch a publié le un dessin intitulé « The Dogs of War », le 17 juin 1876 qui montre la Russie freinant les Balkans afin d’éviter une attaque contre la Turquie. Cette admirable politique russe n’a pas atteint son but, car la guerre éclata quelques semaines plus tard.
Cette expression constitue aussi le titre d'un roman de 1974 écrit par Frederick Forsyth, écrivain britannique renommé, ancien militaire et journaliste. Ce livre traite d'un petit groupe de soldats mercenaires européens embauchés par un industriel britannique pour déposer le gouvernement du pays africain fictif de Zangaro
Le Los Angeles Times du 16 mai fait observer ce qui suit : “Nos moyens techniques de lutte contre le terrorisme sont de plus en plus perfectionnés, des appareils électroniques de détection "déshabillent" les voyageurs et des drones survolent des zones de guerre, mais nous continuons à recourir à des chiens, car leur odorat et leur ouïe particulièrement développés nous sont indispensables."
La poste américaine a emis une série de timbres "Military Working Dogs" :
[1] Havoc ! (dévastation, carnage) était autrefois en Angleterre le cri par lequel on ordonnait aux combattants de ne faire aucun quartier.
Source : https://grammarist.com/phrase/the-dogs-of-war/
Le présent billet a été traduit de l'anglais par René Meertens.
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