L’article qui suit, traitant de deux hommes de lettres irlandais, Oscar Wilde et George Bernard Shaw, a été rédigé pour le blog par Colman O’Criodain et traduit par son épouse, Magdalena Chrusciel. Colman, natif d'Irlande, comme ces deux auteurs, travaille aux Fonds mondial pour la nature (WWF), depuis Nairobi, en tant que manager de la politique globale des espèces sauvages. Colman a vécu en Belgique, Suisse et France. Grand fan de Wilde aussi bien que de Shaw (et de ce dernier en particulier), il consacre son temps libre à la lecture. Passionné de théâtre en général, de cinéma, de musique classique, d’histoire et de gastronomie, il a écrit et publié un livre pour jeune public, The Master’s Book, sous le nom de plume Philip Coleman.
Magdalena, notre contributrice fidèle, a été notre « traductrice du mois » de mars 2013. Elle a grandi à Genève et y a fait des études qu'elle a ensuite poursuivies à l'université de Varsovie. Revenue en Suisse et diplômée de l'E.T.I. de Genève, elle possède une palette linguistique aussi large qu'originale avec la maîtrise de quatre langues : polonais, russe, français et anglais. Elle est traductrice-jurée et mène également des activités d'enseignement et de formation professionnelle.
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Amuse-bouche du blogue :
Oscar Wilde a écrit une lettre à Edmond de Goncourt en français en décembre 1891 :
« On peut adorer une langue sans bien la parler, comme on peut aimer une femme sans la connaître. Français de sympathie, je suis Irlandais de race, et les Anglais m’ont condamné à parler le langage de Shakespeare. »
Oscar Wilde, selon son amie Ada Leverson : « Oscar est aussi bien connu que la Banque d'Angleterre, mais un tantinet moins solvable. »
Quand George Bernard Shaw envoie à Winston Churchill des billets pour la première de sa pièce de théâtre Pygmalion, le dramaturge écrit : « Venez avec un ami. Si vous en avez encore. »
Churchill répondit « Impossible d'assister à la première, mais je serai là pour la seconde représentation – s'il y en a une. » [1]
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Il est facile de comprendre pourquoi de nombreux amoureux de la littérature et du théâtre ont tendance à comparer Oscar Wilde[2] et George Bernard Shaw[3]. Un grand nombre de similarités sont évidentes. Tous les deux sont nés à Dublin (Shaw moins de deux ans après Wilde) et ont grandi à une vingtaine de minutes de marche l’un de l’autre. [4] Tous deux sont des géants de la littérature qui ont contribué à définir notre conception de la dramaturgie anglaise de la fin du dix-neuvième siècle et pour ce qui concerne Shaw, des premières années du vingtième. Et tous les deux sont surtout très réputés pour leur esprit incisif.
Nous sommes heureux de retrouver notre fidèle contributeur, René Meertens, traducteur de langue française. René a a travaillé pour l'ONU, l'Unesco, la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la santé. Il est l'auteur, notamment, du "Guide anglais-français de la traduction", [1] dont une édition numérique et une nouvelle édition papier sont parues récemment, ainsi que du « Dictionnaire anglais-français de la santé et du médical», publié chez Chiron. Renéa bien voulu rédiger l'article suivant à notre intention.
D’aucuns reprochent aux Français de mal maîtriser l’anglais. Il est vrai que Nabil Fékir, pour ne donner qu’un exemple, montre dans la vidéo suivante qu’il a des progrès à faire.
En revanche, comment ne pas admirer les efforts que les Français déploient pour truffer leur discours de mots anglais ! Mais quand la « start-up » n’est pas une « success story », attention au « burn-out ».
Le grand chic, pourtant, est d’utiliser des mots anglais… qui n’existent pas. Ainsi, Serena Wiliams sait-elle qu’elle est une « tenniswoman » ? Son « planning » prévoit une demi-heure de « footing », mais son « jogging » a-t-il été fraîchement nettoyé au « pressing » ?
Franchement, cette accumulation de mots d’anglais de pacotille n’est pas top.
Les Japonais ne sont pas en reste : le rêve d’une « OL », aussi appelée « office lady », est de rencontrer un brillant « salaryman » (salarié), qui lui permettra de faire un mariage respectable. Les autres mots japonais de pseudo-anglais sont trop nombreux pour être tous cités. Quant aux Allemands, ils proposent notamment « handy » pour téléphone portable.
Il n’empêche que certains faux anglicismes ont été pleinement incorporés dans la langue française et ne peuvent maintenant plus être remplacés. C’est le cas de smoking, travelling, shampoing, etc.
Le tableau qui suit présente, en trois colonnes, d’abord un mot ou une expression en anglais de pacotille, ensuite le mot juste en anglais et enfin l’équivalent en français.
[3]"Motor home" et "motor coach" sont des termes britanniques. Aux Etats-Unis, on utilise « recreational vehicle », qui est cependant une expression générique désignant tous les types de véhicules qu’il est possible d’habiter temporairement.
D'autres articles sur ce blog rédigés par René Meertens:
Article rédigé par Océane Bies, traductrice littéraire de l'anglais vers le français. Après un master en Langues, littératures et civilisations étrangères à l'université Michel de Montaigne, à Bordeaux, et une année d'études à l'Université de Winnipeg, Manitoba, Canada, elle se forme petit à petit à la traduction avec sa mère, Nadine Gassie. Ensemble, elles ont notamment traduit plusieurs romans et nouvelles de Stephen King. Elles étaient nos « Linguistes du mois d'avril 2017 ».
Nous savons tous ce qu'est la procrastination (du latin « procrastinatio », ajournement, délai), cette tendance à repousser au plus tard et par tous les moyens une tâche que l'on rechigne à exécuter, cette difficulté à se mettre au travail. [1] Les procrastinateurs seront d'ailleurs ravis d'apprendre que depuis 2010, le 25 mars est décrété journée mondiale de la procrastination.
Traduction par NadineGassie d'un article du blog d'Oxford Dictionaries. Nadine a traduit le livre "Fly Away Peter", de David Malouf (entre beaucoup d'autres traductions). L'édition française est intitulée « L'infinie patience des oiseaux » (Editions Albin Michel). [1]
Le quotidien anglais The Guardian a braqué à nouveau les projecteurs récemment sur une pratique criminelle en progression alarmante, et sur la métaphore colorée qui désigne ses adeptes. On appelle en effet « cuckoos » (« coucous » en français), au Royaume-Uni, des membres de gang sévissant le plus souvent en zone rurale où ils se lient d'amitié avec des personnes vulnérables (personnes âgées, handicapés mentaux) afin d'utiliser leur domicile comme lieu de recel d'armes ou de vente de drogue.
Ce terme d'argot moderne est emprunté à l'oiseau bien connu pour pratiquer le « parasitisme de couvée », c'est-à-dire pondre ses œufs dans les nids des autres. Jonathon Green, lexicographe spécialiste de l'argot, a recensé cette acception dès mai 2010, et un article du magazine The Observer a révélé le phénomène un peu plus tard la même année. Celui-ci porte le nom de « cuckooing » en anglais, soit littéralement « parasitisme de coucou », ce qui pourrait se traduire en français par « usurpation de domicile », et ses victimes sont dites « cuckooed », soit littéralement « parasités par des coucous », ce qui pourrait se traduire en français par « victimes d'usurpation de domicile ».
Le célèbre oiseau a déjà laissé son empreinte dans le lexique anglais. Depuis au moins le milieu des années 1200, le terme « cuckold », dérivé du français « cocu », désigne un mari cocufié, par comparaison avec l'infidélité supposée de la femelle coucou. Dans les années 2010, « cuckold » s'est vu abrégé sur Internet en « cuck », terme d'argot péjoratif utilisé par la droite radicale et connectée pour désigner un individu considéré comme servile, conservateur trop modéré ou « libéral » (de gauche) en politique. Cette acception pourrait sembler complètement « cuckoo », autrement dit « folle », acception argotique du terme depuis le 19e siècle (cf. Vol au-dessus d'un nid de coucous, où le « nid de coucous » désigne un asile d'aliénés), laquelle a succédé à celle d’« idiot » qui avait cours depuis le 16e siècle.
L’insidieuse invasion — Observations sur l’anglicisation, Michel Rondeau
Edition : Somme toute (le 26 mars 2018)
RECENSION
Grant Hamilton, traducteur agréé et président-fondateur d’Anglocom, Inc., cabinet de traduction de Québec, est membre du conseil d'administration du Musée de Charlevoix, de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes du Québec et du Prix international du Duc d'Édimbourg. Conférencier et formateur en demande, il organise régulièrement des séminaires de traduction et compte plus de 4 200 abonnés à son fil Twitter sur les questions de langue. Son livre, Les trucsd'anglais qu'on a oublié de vous enseigner, a paru en 2012 aux éditions L'instant même.
J’étais sûr d’aimer le livre de M. Rondeau, moi qui suis si passionné par la langue, qui peste contre les anglicismes inutiles au Québec et qui me demande toujours, avant de voter, quel parti va le mieux défendre le français… J’avais hâte d’explorer avec lui ses réflexions sur tant de questions.
Par exemple, pourquoi les Québécois se formalisent-ils tant des shopping, parking, start-up, business plan et autres tournures hexagonales tout en accueillant si facilement en leur sein tant de mots arrivés directement de l’américain ? Où tire-t-on la ligne et pourquoi le fait-on à cet endroit ?
Et cette sacrée Montréal, chassé-croisé linguistique s’il en est un. Pourquoi les Montréalais changent-ils si souvent de langue ? Comment se fait-il qu’on puisse entendre parler un français impeccable chez ses voisins de table au resto pour se rendre compte quelques minutes plus tard que ce même monde parle maintenant anglais ?
Et puis, les différences socioéconomiques. Est-ce grave si le mécanicien parle de clutch plutôt que d’embrayage ? Et quand le propriétaire de Porsche dont il répare la voiture dit embrayage, est-ce bien pour parler ou pour affirmer son statut social ?
L'article qui suit a été traduit par notre contributrice, Audrey Pouligny, à partir d'un article qui est paru recemment dans Wall Street Journal.Audrey est une juriste qui traduit de l’anglais vers le français en mettant au service de ses clients sa connaissance approfondie du droit civil et de la common law. Elle est admise au Barreau de Paris et bénéficie d’une expérience en contentieux, tant en France qu’aux Etats-Unis, dans des domaines de droit variés. Audrey est membre de la Northern California Translators Association (NCTA) et de la American Translators Association (ATA). Quand Audrey ne traduit pas, on peut la trouver dans un studio de danse en train de prendre un cours.
À l'heure où le Royaume-Uni négocie dans la perspective de quitter l'Union Européenne au printemps prochain, le Président français Emmanuel Macron suggère de faire du français la lingua franca de l'UE en lieu et place de l'anglais.
Cependant, remplacer l'anglais ne sera pas chose aisée pour le futur bloc des 27 pays de l'UE. De ses 24 langues officielles, il en résulte 552 combinaisons de traduction, aboutissant ainsi à un nombre très élevé et très peu commode, exigeant de fait un raccourci. Selon les statistiques officielles, l'anglais est de loin la première langue enseignée dans les pays appartenant à l'UE. Pour plus de 80 % des élèves du primaire et plus de 95 % des élèves du secondaire, l'apprentissage de l'anglais devance toute autre langue. Et pourtant, le Brexit est synonyme de rétrogradation pour l'anglais. Aujourd'hui, l'anglais est la langue officielle de 12,8% des 511 millions d'habitants de l'Union. Après le départ de la Grande-Bretagne, l'anglais ne sera plus que la langue officielle de deux pays au sein de l'Union : l'Irlande et Malte.
La Présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a déclaré que toute décision concernant le régime linguistique de l'Union ne saurait être « dissociée » de la réalité. « L'anglais est la langue la plus usitée afin de communiquer au sein de l’Union et les gens continueront à l'utiliser, d'autant plus qu'il s'agit de l’une des langues officielles de l'Irlande et de Malte. »
Un défi somme toute plus modeste, mais peut-être pas moins colossal pour autant, consisterait en l'amélioration de l'utilisation de l'anglais au sein de l'UE. Le principal organisme de traduction de l'Union Européenne déclare que 81 % des documents de l'Union sont rédigés en anglais, 5 % en français, 2 % en allemand, et le reste dans les 21 autres langues. Pourtant, seulement 2,8% du personnel de l'UE est britannique. Ce déséquilibre a incité le traducteur anglais Jeremy Gardner à rédiger un guide de mots et de phrases fréquemment utilisés à mauvais escient. Ce dernier explique que beaucoup de formulations étranges sont le résultat de traductions du français faites à moitié.
Le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, originaire du Luxembourg, s'exprime fréquemment en public tant en français qu'en allemand. Ce dernier s'avère être un allié du Président Macron dans sa bataille pour la restauration de la place de la France. « Pourquoi la langue de Shakespeare devrait-elle être supérieure à celle de Voltaire ? » s'interrogeait-il récemment sur la télévision française. « C'est à tort que nous nous sommes tant anglicisés. »
"We have really everything in common with America nowadays, except, of course, language", Oscar Wilde, The Canterville Ghost (1887)
Dans le cadre du fameux programme d’échange Erasmus et en tant qu’étudiante en Master d’Anglais, j’ai étudié à Swansea, au Pays de Galles. Les frais d’inscription élevés rendent la qualité de l’enseignement ainsi que la vie universitaire bien meilleure qu’en France, où les frais d’inscription sont peu élevés. Le rapport élève-professeur notamment est plus valorisé au Royaume Uni. J’ajouterais aussi que les étudiants y sont notés plus généreusement que dans les universités françaises, qui connaissent un taux d’échec relativement élevé, surtout en 1ère année.
Alors qu’en France, les cours sont majoritairement imposés, le système britannique permet aux étudiants de choisir les cours de leur choix. Par ailleurs, l’université de Swansea est réputée pour ses cours de traduction. J’en ai donc profité pour choisir des cours pratiques et théoriques sur la traduction parmi lesquels une introduction à la théorie de la traduction, un cours de traduction assistée par ordinateur, de traduction automatique,…
Je vis maintenant aux Etats-Unis pour quelques mois et avoir vécu dans ces deux pays m’offre une perspective plus large sur les différences entre l’anglais britannique et américain.
Toute personne ayant un intérêt dans la langue anglaise sait que l’anglais américain et l’anglais britannique diffèrent en plusieurs points : prononciation, vocabulaire, orthographe, etc…
De nombreux exemples sont répertoriés dans les dictionnaires français-anglais. Ainsi, et pour n’en citer que quelques uns, « frange » se traduit à la fois par « bangs » (US) et « fringe » (Br.), tout comme « camion » a pour traduction « truck » (US) et « lorry » (Br.), « faveur » peut s’écrire « favor » (US) ou « favour » (Br.) de même que « centre » à deux orthographes possibles : « center » (US) et « centre » (Br.).
Mais comme souvent, la théorie s’avère insuffisante et seule une immersion totale en milieu anglophone permet d’appréhender pleinement les subtilités des deux "langues".
Ainsi, les britanniques vivent dans un « flat » et non un « apartment », ils agrémentent leur « Hi ! » d’un « Y’alright », au lieu de « How are you ? » et vous remercient par un « Cheers mate » quand les Américains diront plutôt « Thanks man ».
De la même manière, l’étudiant britannique « revises » (verbe) quand l’américain « studies », et conclue ses sms par un « XXX », qui se traduit par « bisous ».
Bien que « cool », « great » et autres « amazing » soient tout à fait monnaie courante au Royaume Uni, ses habitants ont tendance à montrer leur enthousiasme pour quelque chose en le qualifiant de « lush ».
Alors que les Américains désignent un coffre de voiture par le mot « trunk » et font le plein de « gas », les Britanniques parlent de « boot » et de « petrol ».
D’autres termes très utilisés au Royaume Uni mais peu, voire pas du tout aux Etats Unis sont « proper », « in a bit » et « chav ». Ce dernier renvoie au français « racaille », un terme péjoratif désignant des délinquants avec un code vestimentaire particulier. Ce concept n’a à ma connaissance pas d’équivalent au Etats Unis, où la délinquance se décrit plutôt en termes d’ethnicité et est représentée par différent « gangs ».
Une autre différence majeure est qu’alors que le terme américain pour désigner l’université est « college » ou « school », les britanniques ont systématiquement recours à l’abréviation « uni », un terme totalement inconnu de l’autre côté de l’Atlantique.
Pour conclure, telles deux sœurs jumelles qui auraient grandi dans deux coins du globe opposés, l’anglais américain et britannique ont malgré leur évidente unité, de nombreuses différences.
Laura Vallet
Si vous aussi vous avez étudié au Royaume Uni et aux Etats-Unis, nous vous invitons à partager votre expérience.
Lectures supplémentaires :
The UK to USA Dictionary British English vs. American English
Claudine Dervais & John Hunter
January 2012
The Prodigal Tongue: The Love-Hate Relationship between American and British English
Audrey Pouligny est une juriste qui traduit de l’anglais vers le français en mettant au service de ses clients sa connaissance approfondie du droit civil et de la common law. Elle est admise au Barreau de Paris et bénéficie d’une expérience en contentieux, tant en France qu’aux Etats-Unis, dans des domaines de droit variés. Elle a conseillé des clients internationaux sur un large éventail de problématiques liées au droit du travail et à la gestion des Ressources Humaines. Audrey est membre de la Northern California Translators Association (NCTA) et de la American Translators Association (ATA). Elle a pour objectif de proposer des traductions pertinentes avec un véritable savoir-faire juridique et RH. Quand Audrey ne traduit pas, on peut la trouver dans un studio de danse en train de prendre un cours.
Nous la remercions infiniment pour avoir écrit l'article qui suit pout Le Mot Juste.
Traducteurs : Quelques réflexions sur la manière dont les glossaires peuvent nous aider à éviter certains écueils avec nos clients, voire même améliorer et renforcer nos relations avec ces derniers.
Avez-vous peur de la critique ? Avez-vous déjà reçu un e-mail de la part d'un client, quelque peu embarrassant, vous expliquant que votre traduction ne s'avérait pas entièrement satisfaisante ? Cela peut nous arriver à tous, traducteurs débutants comme expérimentés. Mais ne soyons pas pessimistes ! Au lieu de cela, nous pouvons nous poser la question suivante : comment pouvons-nous transformer une expérience quelque peu difficile, à savoir la peur de la critique et la critique elle-même, en une expérience positive ? Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Aller de l'avant s'avère beaucoup plus facile quand nous parvenons à changer notre perspective. Observer les problématiques rencontrées par nos clients sous un angle où curiosité et enthousiasme sont les maîtres mots, plutôt que ressasser nos frustrations, peut en effet nous permettre de nous donner cette impulsion.
Offrir un glossaire à nos clients est une stratégie qui nous permet de mieux gérer la critique. Le glossaire dans un tel cas se transforme en un véritable outil afin de développer un style de travail collaboratif avec nos clients, tout en offrant l'opportunité de découvrir des bénéfices supplémentaires et inattendus.
Les glossaires ont leur rôle à jouer, dès lors qu'ils clarifient et matérialisent un accord sur la terminologie à retenir. Ils permettent de faire évoluer une relation stressante vers une relation de travail apaisée et collaborative.
Partager un glossaire à mi-chemin d'un projet peut ainsi créer un système préventif de validation de la terminologie avec vos clients. Par exemple, si vous traduisez un rapport d'entretien annuel d'évaluation pour une société s'inscrivant dans un domaine d'activité très spécialisé et technique, le glossaire pourrait s'avérer être un précieux allié. Proposer à votre client de revoir votre glossaire une fois arrivé à mi-chemin du projet vous permettra de vous assurer, d'une part, que la terminologie choisie par vos soins s'avère pertinente, et d'autre part, que cette dernière correspond effectivement aux préférences de votre client pour des raisons, notamment, d'uniformisation.
Vous pouvez également commencer à entrevoir comment cette stratégie peut constituer une excellente manière de développer une nouvelle spécialisation en tant que traducteur. Il faut bien commencer un jour, n'est-ce pas ? Et c'est en forgeant que nous devenons forgerons. C'est dans cette optique que les glossaires peuvent nous offrir l'expérience tant nécessaire au développement d'une nouvelle spécialisation. Un glossaire envoyé à mi-chemin d'un projet s'inscrit dès lors dans une stratégie gagnant-gagnant, permettant de réduire notre niveau de stress, renforcer notre tranquillité d'esprit, et développer avec nos clients des relations basées sur la confiance.
Un glossaire envoyé à la fin de votre projet de traduction peut également offrir à vos clients l'opportunité de réduire le temps passé par ces derniers en interne à effectuer leur contrôle qualité. Si je reprends mon exemple du rapport d'entretien annuel d'évaluation, à la place de se plonger directement dans votre traduction et de l'examiner à la loupe, votre client (probablement un directeur RH) pourra dans un premier temps consulter votre glossaire et sera immédiatement en mesure de déterminer si certains termes ne sont pas en adéquation avec ses préférences ou avec la terminologie utilisée au sein de la société. Cette étape pourra ainsi permettre à vos clients de réduire leur temps passé à relire votre traduction finale. Vous avez ainsi un argument de taille pour vos clients en faveur des glossaires : réduire le temps passé par ces derniers en interne à effectuer leur contrôle qualité. Et pour vous, quels sont les avantages ? Essentiellement les mêmes que ceux qui peuvent être tirés de l'envoi d'un glossaire à mi-chemin d'un projet : vous développez vos connaissances, vous réduisez votre niveau de stress, vous gagnez plus de tranquillité d'esprit, tout en renforçant vos relations avec vos clients.
Plusieurs avantages inattendus peuvent également être découverts dans le cadre de ce processus. En plus d'apprendre de votre client et d'être ainsi en mesure de diversifier vos domaines de compétences, partager des glossaires pourrait vous aider à offrir des services hauts de gamme et à vous positionner sur le marché comme quelqu'un qui aide véritablement ses clients. Et par véritablement aider ses clients, je fais référence à quelque chose de tangible et non à de simples promesses. Grâce à vos glossaires, vous avez quelque chose de tangible à proposer à vos clients afin de vraiment les aider.
Cela étant, en procédant de la sorte, il demeure légitime de s'interroger sur le risque qu'un client puisse s'enfuir afin de recourir à un service de traduction moins cher qui se concentre sur le volume et non la qualité. Au bout du compte, la question à se poser est de savoir si nous avons vraiment envie de travailler avec des clients qui pourraient avoir un tel état d'esprit. Si la réponse est non, alors travailler avec des glossaires vous permettra de vous débarrasser des clients avec qui vous ne souhaitez pas travailler. L'utilisation des glossaires peut ainsi être envisagée comme une manière de créer votre propre style où vous pouvez consacrer votre temps et votre énergie au service de clients qui partagent vos valeurs et votre vision. Vos valeurs et votre vision peuvent être le travail collaboratif, le savoir-faire, la minutie, le développement, etc. Le choix vous appartient. Vous pouvez choisir et définir la façon dont vous voulez travailler.
Et en pratique, comment pouvez-vous « vendre » vos services de glossaires ? La prochaine fois qu'un client retient vos services pour un projet dans lequel vous avez envie d'établir un dialogue, commencez à créer un glossaire, envoyez-le à votre client et n'oubliez pas d'ajouter la mention « glossaire gratuit » sur votre facture. Par la suite, vous serez peut-être en mesure d'ajouter les glossaires à vos différents services, tout en défendant leurs multiples avantages.
Est-ce que cette stratégie vous permettra de vous positionner en tant que prestataire de services hauts de gamme ? Est-ce que cela vous permettra de définir l'éventail de services que vous souhaitez offrir en tant que traducteur ? Pourquoi ne pas essayer ? Je serais ravie d'échanger avec vous et de recueillir vos observations et commentaires.
Audrey Pouligny
Traductrice Juridique anglais > français [email protected] www.quidlingua.com
Nous accueillons chaleureusement notre nouvelle contributrice,Fabienne H. Baider. Fabienne est professeur associée à l'Université de Chypre et travaille sur la sémantique et l’analyse de discours d'un point de vue socio-cognitiviste et contrastif (français, anglais et grec). Ses recherches incluent les métaphores conceptuelles et les émotions dans le discours politique, la communication en ligne et le discours de haine. Elle se concentre actuellement sur les stratégies discursives discriminatoires (covert racism, covert sexism) ainsi que sur les stratégies de discours en matière de leadership politique. Sa méthodologie inclut la linguistique de corpus et l'analyse de discours critique (CDA). Elle est la coordinatrice du Projet C.O.N.T.A.C.T. co-financé par l'UE (reportinghate.eu). Avant cette carrière universitaire, Fabienne a voyagé et travaillé comme enseignante de FLE en Afrique (entre autres métiers), particulièrement en Afrique du sud, ainsi qu’au Canada où elle a repris ses études de troisième cycle (cf. sa page web (http://www.fabiennehbaider.coml
Terme épicène (ainsi journaliste, victime ou personne, mots qui ne changent pas d'écriture pour le féminin et le masculin), point médian [1], termes génériques (le lectorat et non pas les lecteurs) et alternance des masculins et féminins (ou 'double flexion') font partie des techniques de l'écriture dite 'inclusive'. Ces techniques font polémique à l'heure ou s'écrit ce texte (décembre 2017) et les débats font rage en France; l'origine de cette controverse est la publication d'un manuel scolaire rédigé en se basant sur des règles orthographiques plus neutres et égalitaires [2] c'est-à-dire adoptant les techniques décrites ci-dessus. Certains et certaines pensent que cette écriture est un passage obligatoire vers une société fondée sur l'égalité des hommes et des femmes. L'Académie française a toujours refusé ces innovations qui sont parfois d'ailleurs des retours à des usages inclusifs qui datent du Moyen âge, avec notamment l'accord de proximité et l'alternance du masculin et du féminin. De même, certains ministres de l'éducation en France, le ministre actuel par exemple, pensent que ces techniques rendent la langue compliquée ou même dégradent la langue française. Les termes employés pour dénigrer de telles pratiques sont en effet très forts, ainsi sont-elles qualifiées d' 'épouvantables', de 'péril mortel de la langue' [3], au même titre que l'emploi de mots anglais ou la réforme de l'orthographe [4]. Il est aussi affirmé que le combat féministe avec et par la langue française est un mauvais combat. Il est même mentionné que c'est tout le génie de la langue française que le masculin soit aussi valable pour le neutre, sans que personne ne sache pourquoi cela serait littéralement 'génial'. L'outrance et la caricature sont très souvent dans le camp de conservateurs, selon le grand spécialiste d'histoire de la langue Bernard Cerquiligni.
La tension s'explique car plusieurs légitimités s'affrontent sur la question de la langue car comme le disait Barthes la langue est livrée aux pouvoirs, et ici ce serait le pouvoir de la domination masculine. La caractéristique des discussions pourrait même être caractérisée d''hystérie masculine ou masculinisante' - car les femmes sont aussi nombreuses à fustiger une telle écriture- comme le souligne Haddad [5]. De telles techniques ont été seulement suggérées (comme le nom recommandation l'indique), mais jamais imposées au bon vouloir des citoyens et des citoyennes qui parlent cette langue. L'inverse cependant n'est pas vrai : des réformes de grammaire du 17e siècle allant dans le sens de l'emploi générique du masculin par exemples ont été imposées aux locuteurs et locutrices; ainsi Mme de Sévigné se désolait-elle de l'imposition de dire dorénavant 'Je suis le mieux habillé' et non pas 'Je suis la mieux habillée'.
La dialectique langue et société est connue : d'une part, la langue a un pouvoir, celui de créer l'imaginaire et celui, très concret, d'être le véhicule des lois car c'est le langage qui fait nos textes fondateurs et fondamentaux ; d'autre part, personne n'a l'illusion que l'égalité des hommes et des femmes sera obtenue par ces règles de grammaire. Néanmoins comme Haddad le souligne et selon son expérience de terrain, mettre au centre du débat social une telle écriture, est un levier pour améliorer la féminisation des effectifs dans des métiers ou des formations très masculines; c'est aussi un ancrage éthique pour les responsables car on ne peut pas afficher une écriture inclusive et fermer les yeux sur les discriminations et les carrières bloquées en entreprise pour les femmes.
Dans la francophonie, ainsi au Québec, de telles tensions sont inexistantes; l'écriture inclusive y apparaît comme allant de soi. L'objet de l'ouvrage qui fait l'objet de ce compte–rendu est, de fait, paru au Québec et a été rédigé par des féministes québécois et québécoises; il a donc dépassé ce stade de polémique qui porte uniquement sur l'enjeu grammatical. De manière unique, selon mes connaissances et en ce qui concerne la langue française, le dictionnaire critique se focalise sur le sexisme plus caché, celui qui se loge dans les expressions que nous employons dans la langue ordinaire, celles-ci témoignant de l'interaction entre le langage et la subordination des êtres féminins [6]. Ce livre fait en quelque sorte l'archéologie du sexisme, celle des affronts peu apparents et pourtant profondément révélateurs des faits sociaux machistes ainsi lorsqu'on discute de la violence domestique et de mettre ses couilles sur la table par exemple.
Le sexisme s'exprime de fait non seulement dans les insultes explicites, mais aussi dans les mots courants employés sans y penser – même lorsqu'on est (pro)féministe. L'ouvrage rassemble de façon thématique des réflexions très bien argumentées par 33 spécialistes et féministes québécoises et québécois de la question abordée ainsi la culture du viol par une autrice de livres consacré à ce concept. Ces 33 sections procèdent par champ lexical pour dénoncer la banalisation de scandales sociaux de par la normalisation des expressions qui les décrivent ; chaque auteur et autrice démonte le 'processus complexe et historique' qui a fait émerger cette tolérance de l'intolérable. La discussion de chaque thématique se termine par une liste de Termes à surveiller ainsi pour la rubrique consacrée aux facultés cérébrales déficientes de l'être féminin nous trouvons blondasse, blonde, chaude, conne, conasse, connerie, cruche, dinde, épaisse, gourde, guedaille, idiote, nouille, nunuche, penispliquer. La rubrique Pour aller plus loin permet aux lectrices et lecteurs de continuer leur lecture et leur réflexion, ces sources sont à la fois en anglais ou en français; on peut regretter qu'elles ne comprennent peu de références au français des autres régions de France.
Nous avons noté entre autres parmi les thématiques retenues le contrôle de la sexualité des femmes et plus généralement comment la sexualité est au centre de l'oppression et de l'infériorisation langagière à travers l'étude des expressions notamment de Conquête, Facile, Frigide, Gouine, Jouissive, Prendre, Pro-vie, Walkyrie et Zone d'amitié ; la critique des expressions consacrées au corps de la femme permet de décrier l'obsession de l'apparence, du poids etc.; l'étude critique des expressions relatives à la santé mentale celle de l'obsession du stéréotype galvaudé de l'hystérique; le rôle et l'apport de femmes dans la société se réduisent à Ornement ou Mère. La langue du droit est aussi très bien étudiée, notamment avec l'argumentaire sur l'adjectif universel pour désigner les 'droits de l'Homme' ou sur le standard juridique de l'expression juridique bon père de famille, le système de justice produisant et reproduisant les stéréotypes de genre. De manière très convaincante est expliqué comment la perspective ou l'intention du défendeur semble être la perspective considérée dans les tribunaux et non pas celle de la victime en cas de viol ou de harcèlement ; ainsi on ne se demande pas si les droits de la victime ont été enfreints, mais d'abord si une personne raisonnable, placée dans la même situation que la victime, considérerait la situation comme du harcèlement. Il est noté que l'approche du droit suppose que toute avance à caractère sexuel par un homme envers une femme est voulue par celle-ci, à moins de preuve contraire; les auteurs aussi de faire remarquer que lors de harcèlement racial, les propos ou comportements racistes 'sont nécessairement non voulus'.
Lors de la description de la violence faite aux femmes, les emplois des termes abus sexuel, violence domestique, drame conjugal, chicane de couple, crime passionnel, violence domestique, affaire de mœurs ou circoncision féminin etc. sont interprétés comme prônant l'invisibilisation et l'euphémisation de cette violence et de la victime. En particulier, les expressions abus sexuel, violence conjugale ou violence familiale ne précisent pas qui est l'agresseur et qui subit l'agression, la responsabilité étant alors invisibilisée ; la violence même est euphémisée par l'emploi de l'expression abus sexuel car elle nous empêche de comprendre par exemple que c'est un viol, banalisant en quelque sorte une monstruosité. Dans ce dictionnaire critique, les ouvrages de référence ne sont pas en reste ainsi la réduction du mot féminin à un suffixe dans les dictionnaires est aussi très symbolique; de même les stéréotypes de genre implicites dans les métaphores de la conquête (prendre, cueillir etc.), celles pour décrire le corps féminin ou les femmes (elles sont des bijoux), les proverbes et dictons sur la femme bavarde, etc. les adjectifs sexualisées (ainsi la discussion sur facile), les insultes, les termes d'adresse, toutes ces expressions sont expliquées, et leur fonctionnement dans le discours sexiste explicité; elles paraissent anodines mais l'accumulation d'examen critique après examen critique prouve que ces termes participent de la normalisation de la violence patriarcale; tous ces emplois fabriquent aussi des identités sexuelles dévalorisées et dévalorisantes.
La lecture de ce dictionnaire critique est passionnante, d'autant plus que chaque section est succincte, mais assez longue et élaborée pour dire l'essentiel; chacun et chacune apprendra énormément, même en tant que spécialiste de la langue ou féministe averti.e. Je recommande vivement ce livre excellent aux personnes travaillant dans l'éducation car c'est là que tout se joue et à toute personne désirant comprendre ou approfondir les enjeux sociaux implicites dans nos emplois quotidiens. Je mettrais juste quelques bémols qui n'enlèvent rien à la très grande qualité et précision de la discussion souvent érudite. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de culpabiliser les lecteurs et lectrices qui emploieraient ces expressions ou de penser qu'ils et elles ne comprendraient pas 'la portée des mots'. Les personnes qui lisent de tels ouvrages sont très souvent déjà concernées et à mon avis ne méritent pas de telles précautions ou remarques. De plus, sur le plan sociologique, les auteurs avancent que employer de telles expressions excusent les violences qui alors ne peuvent être éradiquées car on ne les nomme pas comme telles : 'On se retrouve malgré soi à perpétuer des stéréotypes de genre qui rendent invisibles les violences faites aux femmes par exemple'. Ici la confiance dans le pouvoir inexorable de la langue de transformer la société peut être contesté ; le va et vient entre langue et société, langue et pensée est sinueux et ne peut être pensé univoque ou direct, ainsi connait-on les langues sans genre comme le turc ou le finlandais sans que ces sociétés aient été reconnues comme étant égalitaires ou non patriarcales à toutes les époques. Je ne sais pas non plus si 'comprendre toutes les facettes du sexisme linguistique est crucial à l'avancement du féminisme' malgré le fait que je sois linguiste; en revanche, je suis tout à fait persuadée qu'en prendre conscience permet d'ouvrir le débat pour, nous l'espérons, faire avancer la société vers une plus grande égalité et équité.
[1] Un des problèmes est évidemment l’oral qui ne peut rendre compte des techniques d’écriture telles que le point médian.
[3] Il est à noter que lors des sondages d’opinion, plus de 80% de la population sont favorables aux principes généraux de l’écriture inclusive et à la féminisation avec sans clivage important social tel que femme vs. hommes ou classe populaire vs. classe supérieure (cf. Jean Daniel Levy, Harris Interactive, https://www.youtube.com/watch?v=uHUc-galr2o).
[4] Le directeur de valeurs actuelles a qualifié d’’idéologie féministe hystérique’ de telles initiatives.
[5]
[6] Des féministes américaines avaient édité plusieurs dictionnaires féministes dans le même esprit.
L'article qui suit a été rédigé par notre fidèle contributrice, Cynthia Hazelton. Cynthia est titulaire d'un diplôme de droit et exerce la profession de traductrice juridique. Elle enseigne également la traduction juridique français/anglais à Kent State University (Ohio).
Le texte de Cynthia a été traduit par Joëlle Vuille, autre collaboratrice dévouée et auteure de plusieurs traductions d'articles rédigés en anglais au fil des années. Joëlle. a une licence en droit suisse et un doctorat en criminologie. Après avoir profité d'une bourse de recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique pour faire un séjour de deux ans à l'Université de Californie à Irvine (Department of Criminology, Law and Society), Joëlle est actuellement privat-docent à la Faculté de droit de l'Université de Neuchâtel.
Nous remercions infiniment nos deux juri-inguistes de leur précieuse collaboration.
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Un pictogramme (ou pictographe) est un symbole exprimant un mot ou une idée. Tous les jours, nous sommes bombardés de pictogrammes, que nous appelons "icônes" dans le contexte informatique.
Puisque les pictogrammes ne sont pas propres à une certaine langue, ils sont très utilisés pour la signalisation internationale. Ils remplacent avantageusement les instructions écrites lorsque l'information doit être comprise rapidement. Avec la globalisation, on a toujours plus besoin de symboles universels qui peuvent être compris par tous. En voici quelques exemples courants :
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