Un blog destiné à tous les locuteurs français qui s’intéressent à la langue anglaise
DE DIVONNE-LES-BAINS À LOS ANGELES : UN PONT ENTRE LE MONDE FRANCOPHONE ET LA CULTURE ANGLO-AMÉRICAINE
Nigel est devenu Niguelito ! Un perroquet anglophone retrouvé parle maintenant espagnol
TORRANCE, Californie. — Un perroquet domestique qui parlait anglais avec un accent britannique a été réuni avec son maître quatre ans après sa disparition. Le hic ? Le perroquet, appelé Nigel, s'exprime désormais en espagnol.
Grâce à la micropuce implantée sous la peau du perroquet, une vétérinaire californienne, Teresa Micco, a retracé Darren Chick, un Britannique qui réside à Torrance. Mme Micco a d'abord cru que le perroquet était le sien, qu'elle recherche depuis neuf mois.
Les pérégrinations des quatre dernières années du perroquet demeurent inconnues, mais M. Chick a expliqué que le perroquet, qui parlait anglais avec un accent britannique, parle maintenant l'espagnol.
Isabelle Pouliot
Lecture supplémentaire :
The Alex Studies: Cognitive and Communicative Abilities of Grey Parrots
Pièce romaine, an 40 de notre ère, frappée à Rome et retrouvée dans le sud de l'Inde
Cette pièce a été frappée à Rome au premier siècle de notre ère, mais elle faisait partie d'un trésor retrouvé dans le sud de l'Inde, vers la fin du 19e siècle. Comment ces pièces ont-elles pu se rendre si loin de leur lieu d'émission? Nous savons que le commerce de l'Empire romain avec l'Asie était florissant, [1] notamment avec l'Inde du sud. Les pièces d'or romaines servaient à payer des marchandises venues d'Orient, comme les épices et la soie. Selon le naturaliste et écrivain latin Pline l'Ancien (an 23/24-79 de notre ère), ce commerce avec l'Orient était alors si important que plus de 25 millions de deniers sortaient de l'Empire chaque année, équivalant à un million de pièces d'or comme celle-ci.
L'effigie de la pièce est celle de l'empereur romain Caius qui a régné de 37 à 41. Il est mieux connu sous le surnom de Caligula (de caliga : petites bottes). La pièce a été taillée au ciseau à métal, comme de nombreuses pièces retrouvées dans ce trésor : les commerçants indiens ont peut-être voulu vérifier si la pièce était en or massif et non simplement plaquée d'or. La pratique bouddhique de ces commerçants indiens interdisait les images humaines, ce qui peut expliquer que les effigies des pièces aient été martelées.
A. Barrett, Caligula: the corruption of power (Yale University Press, 1998)
J. Williams (ed.), Money: a history (The British Museum Press, 1997)
Des bijoux de l'époque romaine découverts à Colchester
De gauche à droite : chaîne d'argent, bracelet en argent, bracelet en or, bracelet en or, bracelet en or, bracelet en argent. photo: The Colchester Archaeological Trust
COLCHESTER (Angleterre) — Un assortiment de bijoux datant de l'époque romaine, notamment trois bracelets en or, une chaîne en argent, deux bracelets d'argent, un bracelet d'argent, quatre bagues, un coffret renfermant deux paires de boucles d'oreilles en or et un sac de pièces de monnaie, ont été retrouvés pendant des travaux de rénovation d'un grand magasin de Colchester, la plus ancienne ville britannique dont l'existence soit
'Colchester Castle' bati sur les foudations du Temple de Claudi
documentée. Cette cache de bijoux avait été enterrée sous le plancher d'une maison incendiée pendant la révolte de la reine celte Boudicca (ou Boadicée) contre les soldats romains, en l'an 61. À la suite des affrontements, le sol a été recouvert d'une épaisse couche rouge et noir de sédiments, sur laquelle est édifiée l'actuelle ville de Colchester. « Notre équipe a retrouvé la cache de bijoux intacte de même que le sol où elle a été enfouie. Nous avons donc soigneusement exhumé les articles et les avons consignés un par un en dehors du site, manipulation effectuée avec une grande rigueur », a indiqué le président du Colchester Archaeological Trust, Phillip Crummy, au journal EADT 24. De plus, un bout d'os de mâchoire humaine et un tibia humain, sectionné avec une épée lourde et acéré, ont été exhumés. « Nous avons également retrouvé sur le sol de la pièce où se trouvait la cache de bijoux, de la nourriture jamais consommée, dont des dattes, des figues, du blé, des pois et du grain », a expliqué M. Crummy. Ces vivres étaient probablement entreposés dans la pièce où ils ont été carbonisés et préservés par le feu.
Les plus vieux bijoux jamais découverts : vieux de 100 000 ans, des grains de coquillage de la collection du Musée d'histoire naturelle
Des grains de coquillage, vieux de 100 000 ans, sont les plus vieux bijoux jamais découverts. On a déterminé que les deux petits coquillages marins ont été percés artificiellement pour servir de pendentifs ou de collier. Cette découverte, publiée dans la revue Science en 2006, aide les scientifiques à reconstituer l'évolution du comportement moderne.
Les deux coquillages ont été exhumés entre 1931 et 1932, dans la grotte d'Es Skhul, au milieu d'un gisement contenant aussi des restes humains anatomiquement modernes. Skhul, aujourd'hui en Israël, faisait partie de la Palestine à l'époque sous mandat britannique.
Troisième partie :
Notes historiques :
1. La conquête de la Grande-Bretagne par les Romains.
« Il est difficile, pour des peuples faibles, de rester libres s'ils se trouvent à portée d'une grande puissance militaire. La Gaule étant conquise, la Bretagne devenait pour les Romains le but de campagne le plus naturel. César avait besoin de victoires pour étonner Rome et d'argent pour récompenser soldats et partisans. En ces îles fabuleuses, il espérait trouver de l'or, des perles et des esclaves. » (André Maurois. Histoire de l'Angleterre. Paris, A. Fayard et Cie,1937.) Il tentera deux expéditions, en 55 et 54 avant Jésus-Christ, sans s'installer durablement dans tout le pays. Toutefois, des relations commerciales étaient établies et les monnaies de l'Empire y avaient cours. Ce n'est qu'en 43 après Jésus-Christ que Claude (qui avait succédé à Caligula) envoya outre-Manche quatre légions (soit environ 50.000 hommes) qui investirent toute l'actuelle Angleterre, mais rencontrèrent plus de résistance au Pays de Galles et en Écosse. Les Romains construisirent des routes et édifièrent des places fortes pour y tenir garnison. Toutes les villes anglaises dont le nom se termine par chester ou cester, comme Chester, Colchester, Doncaster, Dorchester, Winchester, Worcester, ont été à cette époque des camps romains (castra). Vers 60, la reine Boadicée, veuve du roi des Icènes, se révolta contre les Romains. Mais, après avoir ravagé Londres (Lundinium), elle fut vaincue et s'empoisonna. Succéda alors le sage gouvernement d'Agricola, le beau-père de Tacite, qui sut pratiquer une colonisation pacifique couronnée de succès. Cependant, Rome ne parvint jamais à étendre sa présence à l'ouest et au nord. Les farouches Picts et Brigantes résistaient à toute pénétration romaine et descendaient périodiquement razzier les villes du sud. En l'an 120, l'empereur Hadrien vint en Bretagne et, renonçant à conquérir le Nord, fit édifier une ligne fortifiée allant de la Tyne au golfe de Solway et constituée de quatorze forts et d'une muraille de pierre, le fameux mur d'Hadrien. La réponse fournie par le peuple écossais à la question qui lui était posée le 18 septembre dernier dispensera les autorités britanniques de reconstruire cet ouvrage défensif !
(45 minutes)
Lecture supplémentaire:
Statue de Boadicée, héroïne de la patrie, érigée à Londres, œuvre de Thomas Thornycroft
En Grande-Bretagne, le système dit du denier a été instauré par le roi Henri II (1519-1559). Il se fondait sur le système du poids de Troyes, utilisé pour peser les métaux précieux. Le penny était égal à 1,5 gramme d'argent fin. Une livre valait donc 240 x 1,5 g, soit une livre d'argent fin. Une « couronne » était initialement une pièce d'or émise pendant le règne d'Henri VIII, en 1544. Elle devint une pièce d'argent sous son fils Édouard VI, en 1551. Plus tard, la couronne en vint à s'appeler le shilling (en vieil anglais « scilling »), terme également utilisé dans d'autres langues, tel le schilling qui est, aujourd'hui encore, l'unité monétaire de l'Autriche. En français, on a dit aussi schelling, terme que l'on trouve, par exemple, chez Victor Hugo.
Beaucoup moins cher que le prix initial; en droit, être payé « au marc le franc », c'est-à- dire d'une certaine proportion de la créance.
penniless
Sans le sou
penny arcade
Salle de jeux (avec machines à sous)
penny dreadful
Roman à quatre sous
penny pincher
Pingre, radin
penny-wise, pound-foolish
Économiser un franc et en prodiguer mille
The penny dropped
Le déclic s'est produit
A la une (26 septembre, 2014) :
East Devon (Angleterre). Des archéologues et des conservateurs du British Museum ont annoncé qu'un détecteur de métaux amateur a découvert le plus grand trésor de monnaies anciennes jamais mis au jour en Grande-Bretagne. Il s'agit de pas moins de 22.000 pièces datant de 260 à 350 après Jésus-Christ qui étaient en très bon état lorsqu'elles ont été sorties du sol.
rédigé par Isabelle Pouliot (dont traduction des articles parus dans archeology.org et le site du British Museum) et par Jean Leclercq, pour le lexique et les notes historiques.
Isabelle, traductrice agréée de l'anglais vers le français de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) a fondé la société DESIM Inc. en 2012. (http://traduction.desim.ca)
Jonathan Meades, intellectuel anglais, s'est bâti une solide réputation auprès du public britannique et de l'étranger, notamment dans les domaines de la gastronomie, de l'architecture, du documentaire (environ 25 films pour la télévision) et de l'écriture. Parmi toutes ses activités professionnelles, il a notamment été critique culinaire au Times de Londres pendant de nombreuses années.
M. Meades a eu la gentillesse d'accepter une invitation à notre rubrique " Linguiste du mois".
L'entrevue qui suit fut réalisée en anglais et traduite en français par la très douée traductrice Isabelle Pouliot.
Nous la remercions infiniment pour sa précieuse aide.
Isabelle, traductrice agréée de l'anglais vers le français de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) a fondé la société DESIM Inc. en 2012. (http://traduction.desim.ca)
Son parcours universitaire et professionnel comprend le journalisme, la traduction et la révision. Isabelle est diplômée de l'Université McGill en traduction. Elle habite à Oakland, en Californie.
Il s'agit d'une première publication sur ce blogue pour Isabelle, le jour même de son anniversaire. Nous serons très heureux de voir cette coopération s'épanouir dans un proche avenir. Felicitations, Isabelle, pour la belle traduction et pour ton anniversaire.
LMJ : Votre recherche sur des aspects inusités de l'architecture est bien connue du public grâce à plusieurs séries télévisées, dont la première était Abroad in Britain (offerte en format DVD). Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs français la singularité du titre et la raison de son choix ?
M. Meades : Mes sujets britanniques ont toujours été provinciaux. Pour quelqu'un comme moi ayant vécu toute sa vie d'adulte à Londres sauf les sept dernières années, les provinces britanniques sont des territoires étrangers, elles sont abroad…
LMJ : Dans un documentaire diffusé à la télévision en deux parties et intitulé Magnetic North, vous présentez au public britannique des aspects méconnus des pays du nord de l'Europe. Étant donné que de nombreux Britanniques ont voyagé dans ces pays, quelle recherche avez-vous effectuée afin de trouver du matériel qui serait inédit pour les téléspectateurs ?
M. Meades :C'est très simple, la plupart des Britanniques ignorent tout du nord de l'Europe. Les Britanniques qui voyagent en Europe vont en Espagne, en France, en Italie. Presque tout ce que j'ai choisi de leur montrer était donc nouveau pour eux. De plus, ce documentaire n'était pas un journal de voyage, mais, comme la plupart de mes travaux, un essai polémique.
LMJ : En 2012, BBC4 a diffusé la série Jonathan Meades on France, dans laquelle vous visitez votre « second pays ». Vous semblez avoir adopté cette citation fréquemment attribuée à Benjamin Franklin : « Tout homme a deux patries : la sienne et puis la France ». Vous qui connaissez si bien de nombreux pays européens, qu'est-ce qui explique votre fascination pour la France ?
M. Meades : La plupart du temps, cette citation est faussement attribuée à Thomas Jefferson. Cependant, il s'agit d'une réplique du personnage de Charlemagne dans une pièce de théâtre écrite par le dramaturge français, Henri de Bornier à la fin du 19e siècle. C'est un énoncé très chauvin qu'on ne doit pas prendre au sérieux...
J'admire le républicanisme français.
LMJ : Vous avez récemment écrit un article intitulé So frenchy, so touchy, about the English language, qui a été publié dans le quotidien britannique The Guardian. Dans cet article, vous suggérez aux Français d'accepter l'influence de l'anglais sur leur langue. Vous avez écrit : « Ce qui est […] particulier, c'est cet entêtement digne du roi Canute dont fait preuve une certaine strate de la société française, laquelle refuse d'admettre que les langues sont des organismes hybrides et que l'idéal de pureté linguistique est aussi inatteignable qu'indésirable ». Mais ne croyez-vous pas qu'il est légitime que de nombreux Français, constatant une tendance à l'adoption servile de l'anglais, craignent de voir leur langue et leur culture menacées ?
M. Meades :Le risque que les Français « adoptent servilement » quelque chose qu'ils ne veulent pas adopter est nul.
LMJ : Vous avez publié une dizaine d'ouvrages, notamment Filthy English, un recueil de nouvelles et votre premier livre de fiction. Stephen Fry affirme que personne ne comprend l'Angleterre mieux que vous. Cependant, un lecteur a décrit votre livre de la manière suivante : « C'est comme un menu qui comprend du foie gras poêlé et sa réduction de framboises, suivi d'un confit de canard et sa réduction de cerises, et pour finir, une crêpe Suzette. Tous ces plats sont délicieux, mais non leur accumulation dans un même repas ». Que pensez-vous de cette opinion exprimée par des termes culinaires ? Un autre lecteur a dit qu'il n'avait compris qu'un mot sur trois. Votre style peut-il être trop précieux pour la société d'aujourd'hui ? En d'autres termes, est-ce que ce livre est principalement destiné à un public de lettrés ?
M. Meades : Je méprise les écrivains qui se préoccupent de ce que disent leurs lecteurs, particulièrement lorsqu'ils s'expriment d'une manière si lourde.
LMJ : Que faites-vous en France en ce moment ? Lorsque vous êtes en France, vous adonnez-vous aux mêmes activités qu'à votre bureau en Angleterre ? Quels sont vos projets ?
M. Meades : J'écris un nouveau livre et je planifie une nouvelle émission de télévision, deux exercices presque antithétiques.
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